Engie appelé à augmenter de €3,3 mds ses provisions sur le nucléaire en Belgique, le titre chute
PARIS (Reuters) – Engie a annoncé mardi que les autorités belges lui demandaient d’accroître de 3,3 milliards d’euros le montant de ses provisions sur ses activités nucléaires dans le pays, un montant que le groupe français juge « excessif ».
Vos dons nous permettront de produire plus de vidéos comme celle-ci.
La Commission des Provisions Nucléaires (CPN) belge entend augmenter les provisions de 2,9 milliards d’euros pour celles portées par sa filiale Synatom et de 0,4 milliard pour celles portées par Electrabel, a précisé Engie dans un communiqué.
Ces provisions concernent le démantèlement des centrales et la gestion des combustibles usés. La CPN a notamment revu à la baisse le taux d’actualisation des provisions pour le traitement des combustibles usés et pris en compte l’augmentation des coûts des travaux de démantèlement des centrales, ainsi que des coûts d’exploitation durant la mise à l’arrêt définitive.
« Engie considère que les augmentations proposées par la CPN sont excessives. Elles ne tiennent compte ni du comparatif et du contexte existant à l’échelle européenne, ni du fait que les provisions établies excéderont probablement les coûts de démantèlement et de gestion du combustible usé », peut-on lire dans le communiqué.
L’énergéticien, qui soumettra une proposition ajustée dans les 60 jours, dit avoir déjà pris en compte ces risques dans ses propres estimations et propose une augmentation de ses provisions de l’ordre de 0,9 milliard d’euros.
La société a par ailleurs détaillé dans un communiqué séparé l’impact des mesures de plafonnement de la « rente inframarginale » adoptée par le Conseil de l’Union européenne, en France, Italie et Belgique.
Ces trois pays ont apporté des ajustements conséquents à cette mesure européenne qui consiste à plafonner pendant au moins sept mois les recettes issues de la production d’électricité générée par des technologies inframarginales (notamment le nucléaire et les énergies renouvelables).
Engie anticipe au niveau du groupe un impact négatif sur son résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) de 0,7 à 0,9 milliard d’euros en 2022 et de 1,2 à 1,5 milliard d’euros en 2023 en France. L’impact sur le résultat net récurrent est estimé entre 0,8 et 1,0 milliard d’euros en 2022 et 1,1 et 1,4 milliard d’euros en 2023.
« Engie se réserve la possibilité de contester les taxes qui, selon son avis, ne respecteraient pas le cadre légal existant et introduiraient une discrimination injustifiée entre opérateurs ou technologies, notamment en Belgique et en Italie », peut-on lire dans le communiqué.
A la suite de ces annonces, le titre Engie cédait 6,4% à la Bourse de Paris en fin de matinée.
(Rédigé par Kate Entringer et Caroline Pailliez, édité par Jean-Michel Bélot)