AstraZeneca pourrait sortir à terme des vaccins, pas de regret sur le COVID, dit son DG
par Aimee Donnellan et Natalie Grover
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LONDRES (Reuters) – AstraZeneca pourrait sortir à terme des vaccins, a déclaré mardi à Reuters son directeur général, ce qui constituerait un revirement important pour le laboratoire, l’un des premiers à avoir développé un vaccin contre le COVID-19, avant d’être dépassé par ses concurrents.
Les retards de production, les études menées par les autorités réglementaires à la suite de rares cas d’effets secondaires graves ainsi que les préoccupations concernant sa durée de conservation relativement courte par rapport à d’autres vaccins ont pénalisé l’adoption de ce vaccin.
Alors que la pandémie est entrée dans sa troisième année, les vaccins à ARNm de Pfizer et Moderna sont aujourd’hui principalement utilisés pour les doses de rappel, au détriment du sérum de Pfizer, qui n’a toujours pas été approuvé aux États-Unis.
Coté à Londres, le laboratoire entend développer son portefeuille de thérapies par anticorps, notamment contre le COVID-19, le virus respiratoire VRS et d’autres virus, a déclaré Pascale Soriot dans une interview accordée mardi à Reuters Newsmaker.
Mais concernant l’avenir de son activité de vaccins contre le COVID-19, il a déclaré : « Je ne peux pas être sûr que nous serons là ou pas. »
Il a également dit qu’il n’était pas certain qu’AstraZeneca élargisse sa gamme de vaccins à d’autres infections, ajoutant que la société étudiait la question.
Pascal Soriot a déclaré qu’il ne regrettait pas pour autant le travail réalisé par l’entreprise avec l’Université d’Oxford pour développer un vaccin contre le COVID-19, rappelant que le groupe avait livré des milliards de doses et avait sauvé ainsi environ six millions de vies à travers le monde.
Ce vaccin a été la deuxième source de revenus d’AstraZeneca en 2021, avec 3,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires.
Le groupe est par ailleurs à la recherche d’acquisitions ciblées, en particulier de petites et moyennes entreprises spécialisées dans l’oncologie et les traitements cardiovasculaires, a ajouté Pascal Soriot.
« Nous sommes toujours à la recherche d’opportunités externes », a ajouté le directeur général.
En juillet, Pascal Soriot, 66 ans, a mis fin aux spéculations sur un départ prochain à la retraite, en indiquant qu’il entendait travailler avec le nouveau président désigné de la société, Michel Demare, pendant de nombreuses années.
Pendant les quelque 10 ans du Français à sa tête, le profil du fabricant anglo-suédois de médicaments a évolué considérablement, son cours de Bourse étant pour sa part multiplié par quatre.
Toutefois, le directeur général a averti que moins de médicaments innovants seraient développés à l’avenir en raison des nouvelles lois américaines sur le prix des médicaments.
Interrogé sur les pressions inflationnistes, Pascal Soriot a déclaré: « Nous devons être plus innovants et plus productifs. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que nos prix de vente augmentent. »
(Reportage Aimee Donnellan et Natalie Grover; version française Elitsa Gadeva, édité par Jean-Michel Bélot)