Trente ans après le massacre des chrétiens à Maragha
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.En 1992, les forces armées azerbaïdjanaises attaquaient le village arménien chrétien de Maragha au Haut-Karabakh, tuant 45 civils. Cet événement a incité CSI à s’engager en faveur des chrétiens dans cette région disputée. Depuis la nouvelle invasion de l’Azerbaïdjan en septembre 2020, leur protection est plus importante que jamais.
Le 10 avril 1992, une équipe CSI au Haut-Karabakh reçoit un message urgent : « Maragha est attaqué par les forces armées de l’Azerbaïdjan. » Elle se met immédiatement en route.
Lorsqu’elle arrive sur place, elle trouve un amoncellement de cadavres : l’Azerbaïdjan n’a occupé le village que durant six heures, mais les soldats ont exécuté quarante-cinq habitants et en ont déporté une centaine. Les survivants sont en état de choc. L’incendie couve encore dans les maisons brûlées et une odeur fétide flotte dans les rues.
Une erreur fatale
Comment cela a-t-il pu se produire ? Lorsque les combattants arméniens de Maragha se sont aperçus que le village était sur le point de tomber, ils ont tenté d’évacuer les civils. Mais le commandant ne s’est pas rendu compte que de nombreux habitants, surtout des personnes âgées, se cachaient encore dans leurs caves. Quand les troupes azerbaïdjanaises ont occupé Maragha, elles les ont délogés pour les massacrer.
Les survivants ont accepté que l’équipe de CSI photographie les corps afin que le monde n’oublie jamais ce qui s’était passé à Maragha.
Une douleur intolérable
Ce jour-là, la baronne Caroline Cox, l’un des membres de la délégation de CSI, avait rencontré une infirmière dont le fils avait été décapité et qui avait perdu treize autres membres de sa famille : « J’ai pleuré avec cette infirmière… il n’y a pas de mots pour un moment comme celui-là. Elle m’a dit : « Vos médicaments ont sauvé de nombreuses vies et soulagé de grandes douleurs. Tout ce que je veux dire, c’est merci aux gens qui ne nous ont pas oubliés en ces jours terribles. »
Aujourd’hui, les chrétiens du Haut-Karabakh sont à nouveau gravement menacés. Après l’attaque menée par l’Azerbaïdjan en septembre 2020, la zone qui reste sous leur contrôle est presque entièrement entourée de forces hostiles. On craint une nouvelle guerre imminente.
Comme en 1992, CSI se tient aux côtés des chrétiens arméniens du Haut-Karabakh et s’oppose à ceux qui veulent leur destruction.
Joel Veldkamp