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Décès de Sergei Moroz, partenaire de l’Aide aux Eglises dans le Monde (AEM)

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Le 23 avril, nous avons appris le décès soudain dans un accident de voiture de Sergei Moroz, soixante-six ans, l’un de nos partenaires de longue date en Ukraine. Il rentrait d’une importante conférence sur la liberté religieuse au Népal. Nous le pleurons et prions pour que sa famille trouve du réconfort auprès de Dieu. Durant sa vie Sergei s’est engagé avec passion pour les églises en Ukraine et contre la corruption.

Ce n’est qu’en février que nous avons pu l’interviewer à ce sujet et nous n’aurions jamais pensé que nous publierions maintenant ses réponses sous forme de nécrologie. Linus Pfister, directeur de l’AÉM, raconte:

«J’ai connu Sergei comme quelqu’un de totalement imperturbable. Depuis son enfance jusqu’à la guerre avec la Russie, il a toujours été victime d’abus de pouvoir et d’injustices, mais il ne s’est jamais laissé abattre. Il était totalement honnête et veillait à ce que l’injustice n’ait pas sa place, même au sein de nombreuses églises. Toute sa vie, il a servi la société, tout en restant humble; il ne se plaignait jamais des circonstances. Nous lui demandions souvent comment le soutenir au mieux, car lui-même refusait de demander de l’aide. Sergei était un homme exceptionnel qui a tout donné.»

AÉM: Vous vous engagez depuis de nombreuses années pour l’Église ukrainienne. Comment en êtes-vous arrivé là?

Sergei: Enfant, j’ai grandi en ex-Union soviétique, plus précisément dans la ville minière de Louhansk, dans l’est de l’Ukraine actuelle. Ceux qui étaient religieux étaient impitoyablement combattus; les chrétiens étaient arrêtés ou tués. À l’université, j’avais des entretiens avec un officier du KGB qui cherchait à me faire changer d’avis. J’ai refusé d’accepter son idéologie et j’ai été renvoyé. Même après de nombreuses années et l’obtention de mon diplôme dans une autre université, je n’ai pas trouvé d’emploi comme ingénieur. J’ai donc travaillé dans une mine de charbon. Ma foi, que j’avais trouvée à l’adolescence, a toutefois été renforcée par cette opposition. Je savais que consacrer ma vie à Dieu était le meilleur choix. À trente-cinq ans, je suis finalement devenu pasteur.

Quelle était la situation lorsque l’Union soviétique s’est effondrée?

Beaucoup de gens étaient très ouverts à Dieu. Ils voulaient en savoir plus sur Jésus-Christ et de nouveaux groupes ont vu le jour un peu partout. J’ai participé à la création d’églises évangéliques dans de nombreuses villes et villages du Donbass. C’est aussi à cette époque que j’ai appris à connaître l’AÉM, qui nous a aidés financièrement, par exemple pour la construction de nouvelles salles de réunion.

Comment le conflit actuel a-t-il influencé votre travail?

En 2014, la région où j’habitais a été annexée par la Russie. Il y a eu des combats, des barrages routiers, des points de contrôle. Notre maison a été massivement endommagée. Ma femme a développé un fort traumatisme et a été très malade durant un an. Parallèlement ma fonction, qui consistait à connecter les églises entre elles dans toutes les régions, devenait de plus en plus difficile; je devais sans cesse passer par des points de contrôle et endurer toutes sortes de questions et de tracasseries. Il y avait un fossé en Ukraine entre les sympathisants des deux camps. En 2017, l’occupant russe m’a interdit l’accès à ses territoires. J’ai tout perdu: mon pays, ma maison, mes amis. En 2022, les combats ont définitivement empiré.

Comment les choses ont-elles évolué pour vous?

Malgré tout, je suis vraiment reconnaissant à Dieu. Ma famille et mes proches sont en sécurité. Grâce à un prêt de l’AÉM, nous avons pu acheter une nouvelle maison près de Kiev. Ma vie se compose de deux parties: «avant la guerre» et «pendant la guerre», et j’espère que je pourrai aussi vivre la partie «après la guerre».

Comment se portent les églises en Ukraine aujourd’hui?

Les Ukrainiens ont une qualité particulière, celle de savoir très bien s’organiser. Nous le constatons grâce aux centaines d’églises qui servent les gens dans des conditions très difficiles. Elles aident à évacuer les gens de la zone de guerre et s’occupent des réfugiés. Elles distribuent de la nourriture et des vêtements, reconstruisent des maisons endommagées, apportent des générateurs et bien d’autres choses encore. Certaines églises ont mis leurs bâtiments à la disposition des réfugiés. Nous offrons une aumônerie aux soldats dans une mesure qui n’aurait jamais été possible avant la guerre. De nombreuses personnes entendent ainsi parler de Jésus-Christ. Et, dans tout cela, Dieu est toujours là et pourvoit à nos besoins d’une manière étonnante.

Comment pouvons-nous soutenir l’Ukraine?

Il est encourageant de voir que la communauté internationale se tient au côté de l’Ukraine; sans cette aide, nous ne pourrions pas survivre. S’il vous plaît, continuez à prier pour notre pays; que les gens rencontrent le Seigneur, que les territoires occupés soient libérés et que cette guerre prenne fin.

Nous sommes reconnaissants à Dieu de la vie de Sergei et de son engagement sans relâche. Nous prions pour que sa famille et ses amis trouvent du réconfort et que son travail puisse être poursuivi par d’autres personnes.

ÉM remercie tous ses soutiens qui contribuent activement à son engagement en Ukraine. Le travail de Sergei Moroz a également été possible en grande partie grâce à vous. Merci de tout cœur!

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"Sur les traces des dernières guerres de Religion", tel est le thème d'un colloque de trois jours pour tout comprendre sur la guerre des religions à La Rochelle.

Découvrez l'interview accordée à la chaîne Chrétiens TV par Joseph Moussio, responsable de louange de l'église Impact Centre Chrétien.

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