BCE: De nouvelles baisses de taux sont possibles si l’inflation continue de ralentir dit Lagarde
FRANKFURT (Reuters) – La Banque centrale européenne (BCE) réduira encore ses taux d’intérêt si l’inflation continue de se rapprocher de son objectif de 2%, a déclaré lundi la présidente de l’institution, Christine Lagarde, lors d’un discours à Vilnius.
La BCE a réduit la semaine dernière ses taux d’intérêt pour la quatrième fois depuis le début de l’année et a laissé la porte ouverte à d’autres baisses, alors que la croissance économique est affectée par l’instabilité politique dans plusieurs pays du bloc monétaire, ainsi que par la menace d’une des nouveaux droits de douane voulus par le président élu américain Donald Trump.
« Si les données entrantes continuent de confirmer notre scénario de base, la direction à suivre est claire et nous prévoyons d’abaisser encore les taux d’intérêt », a-t-elle déclaré.
Christine Lagarde a ajouté que le maintien des taux à un niveau « suffisamment restrictif » n’était plus justifié compte tenu de la faiblesse de la croissance et de la modération des pressions sur les prix, ce qui laisse entendre que le prochain objectif est le niveau dit « neutre », qui ne restreint ni ne stimule l’économie.
Bien que le niveau « neutre » soit un concept vaguement défini, Christine Lagarde a déclaré par le passé que la BCE le situait entre 1,75% et 2,5%, ce qui indique qu’il pourrait y avoir plusieurs autres réductions du taux de dépôt de 3% avant que le débat sur le niveau neutre ne s’intensifie.
Les investisseurs s’attendent à ce que Francfort réduise ses taux lors de chacune de ses quatre prochaines réunions et estiment qu’il y a plus de 50% de chances qu’elle le fasse à nouveau avant la fin de l’année 2025, ce qui pourrait alors amener le taux directeur de la BCE dans le bas de la fourchette neutre.
« La dynamique de l’inflation dans le secteur des services a également fortement diminué récemment », a déclaré Christine Lagarde. « Ces données suggèrent qu’un ajustement à la baisse de l’inflation des services, et donc de l’inflation domestique, est possible dans les mois à venir », a-t-elle précisé.
La croissance des salaires, une autre préoccupation majeure dans le passé, montre également des perspectives plus bénignes, l’indicateur des salaires de la BCE indiquant une croissance de 3% l’année prochaine, un niveau compatible avec l’objectif de la BCE.
Selon la présidente de la BCE, il existe même des risques d’inflation inférieure à l’objectif, les tensions géopolitiques assombrissant les perspectives.
« Si les États-Unis – notre principal marché d’exportation – prennent une tournure protectionniste, la croissance de la zone euro risque d’en pâtir », a-t-elle averti.
(Reportage Balazs Koranyi ; version française Diana Mandia ; édité par Augustin Turpin)