Ski alpin: La saison de la confirmation pour Cyprien Sarrazin
par Vincent Daheron
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JE FAIS UN DON MAINTENANT(Reuters) – Au départ de la première descente de la saison de Coupe du monde de ski alpin, vendredi à Beaver Creek (Etats-Unis), Cyprien Sarrazin sera escorté d’une nouvelle pression sur les épaules liée à sa magnifique et imprévisible saison passée.
« Je suis beaucoup plus attendu », consent pour Reuters le Français de 30 ans. « Je ressens la pression mais elle ne m’atteint pas, en tout cas pas pour l’instant. »
Car l’année dernière, Cyprien Sarrazin a changé de dimension sur le circuit de la Coupe du monde, qu’il arpente pourtant depuis plus de huit ans, en y décrochant quatre de ses cinq victoires.
« Je me suis surpris d’avoir aussi vite performé mais pas d’être capable de faire ça », assure celui qui a gagné sa première descente à Bormio (Italie), en décembre 2023. « Ce n’est pas une surprise mais plutôt une délivrance. »
Le natif de Gap (Hautes-Alpes) a surtout réalisé l’exploit de s’imposer deux jours consécutifs à Kitzbühel (Autriche) sur la mythique et vertigineuse piste de la Streif, devenant le deuxième Français à réussir pareil doublé depuis Luc Alphand en 1995.
« On savait qu’il pouvait être fort en vitesse mais de là à gagner deux fois Kitzbühel (…) On en rêve, mais le faire, c’est exceptionnel », se souvient pour Reuters Xavier Fournier-Bidoz, responsable du groupe vitesse de l’équipe de France. « On a vu l’engouement, il est reconnu un peu partout dans le monde du ski. C’est très bien pour notre sport parce qu’on en a besoin pour notre visibilité. »
La genèse de cette saison réussie date de l’hiver précédent lorsque, blessé au dos, il n’a pu participer aux Mondiaux 2023 de Courchevel (Savoie). « Il s’est remis en question, personnellement, sur pas mal de choses », poursuit Xavier Fournier-Bidoz.
Une explication confirmée par « Cyp », son surnom : « Le déclic a été mental parce que je n’ai rien inventé depuis toutes ces années. C’est un chemin incroyable, mais pas un chemin d’athlète, celui d’un homme. À partir du moment où j’ai senti que j’avais réparé les bobos que j’avais toujours eus, je me suis libéré sur les skis. »
Deuxième de la Coupe du monde de descente derrière le Suisse Marco Odermatt, Cyprien Sarrazin n’a pas eu l’occasion de lutter jusqu’au bout avec le champion olympique, double champion du monde et vainqueur à trois reprises du classement général de la Coupe du monde en raison d’une blessure puis d’une course annulée à cause des conditions météorologiques.
« Les gens étaient frustrés pour moi. Je ne l’ai pas été », affirme-t-il. « C’est une deuxième place, c’est incroyable, ma saison est plus que réussie. Ça aurait été la cerise sur le gâteau mais ça laisse des portes ouvertes. »
Le petit Globe de cristal (trophée remis aux vainqueurs de la Coupe du monde de chaque discipline) de la descente pourrait être un objectif cette année tout comme les Mondiaux, organisés du 4 au 16 février à Saalbach (Autriche).
Le Tricolore aux huit podiums en Coupe du monde se projette déjà sur les Jeux olympiques 2030 dans les Alpes françaises. « Les JO 2030 seront l’horizon de ma carrière », dit-il. « L’objectif est d’aller là-bas, c’est un bel objectif. »
(Reportage de Vincent Daheron, édité par Kate Entringer)
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