Faibles variations en vue à Wall Street, l’Europe hésite aussi
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue indécise jeudi à l’ouverture et les Bourses européennes sont également sur une tendance hésitante à mi-séance, les solides prévisions de Nvidia n’ayant pas réussi à impressionner certains investisseurs qui attendaient davantage de la première capitalisation boursière mondiale. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,19% pour le Dow Jones et de 0,06% pour le Standard & Poor’s 500, tandis que le Nasdaq pourrait reculer de 0,09%. À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,09% à 7.191,59 points vers 12h10 GMT, après avoir ouvert en hausse. À Francfort, le Dax prend 0,20% et à Londres, le FTSE avance de 0,33%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 grignote 0,02%%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro 0,09% et le Stoxx 600 de 0,08%.
Nvidia a dépassé les attentes en termes de bénéfice trimestriel, mais le géant des semi-conducteurs et de l’intelligence artificielle (IA) a annoncé anticiper sa plus faible croissance des revenus depuis sept trimestres, tandis que sa marge brute ajustée a ralenti.
« À première vue, Nvidia a une fois de plus généré le type de croissance que la plupart des entreprises n’atteindront jamais au cours de leur existence », note Dan Coatsworth, analyste en investissements chez AJ Bell.
« Ce qui a troublé les investisseurs cette fois-ci, c’est la baisse des marges brutes d’un trimestre à l’autre, avec des prévisions de baisse supplémentaire au cours du prochain trimestre et des prévisions de revenus plus faibles que prévu », a-t-il ajouté.
En avant-Bourse, Nvidia perd 3,8%, et dans son sillage Broadcom abandonne 1%, AMD 0,7%, Intel 1,1%, Qualcomm également 1,1% et Micron 0,9%. Les géants technologiques américains comme Microsoft, Apple et Amazon sont également attendus dans le rouge.
En Europe, le compartiment des nouvelles technologies cède 0,30%, parmi les plus importantes baisses du Stoxx 600.
Les actions européennes sont par ailleurs confrontées à un cocktail de vents contraires avec la menace d’un relèvement des droits de douane aux Etats-Unis, des perspectives moroses en Chine et la faiblesse de la croissance sur le Vieux continent.
La Bundesbank a prévenu jeudi que l’Allemagne, première économie d’Europe, faisait face à un risque élevé de défaillance des entreprises pour l’année prochaine.
Les tensions géopolitiques dans le monde, en particulier le conflit russo-ukrainien, n’encourage pas non plus la prise de risque. La Russie a tiré jeudi, pour la première fois depuis l’invasion de l’Ukraine, un missile balistique intercontinental à longue portée, en représailles à la frappe ukrainienne via des missiles américains et britanniques lancée en début de semaine. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Outre Nvidia à suivre, Alphabet retiendra l’attention, le département américain de la Justice ayant fait valoir devant un juge que sa filiale Google doit céder le navigateur Chrome et prendre des mesures pour mettre fin à son monopole sur la recherche en ligne. Le titre Alphabet recule de 0,5% en avant-Bourse.
VALEURS EN EUROPE Soitec grimpe de 13,30% après avoir confirmé ses perspectives pour l’exercice 2025 et annoncé un nouveau président pour son conseil d’administration.
Technip Energies cède 1,96% après la présentation par le groupe de ses nouvelles perspectives à moyen et long terme.
Novartis est dans le vert à la faveur du relèvement jeudi de ses prévisions de ventes jusqu’en 2028.
Julius Baer bondit de 5,92%, la banque suisse ayant annoncé jeudi une reprise des apports nets de fonds entre juillet et octobre et l’entrée en fonction de son nouveau directeur général, Stefan Bollinger, le 9 janvier.
Volkswagen recule de 0,70% alors que la direction du construction automobile et les représentants des salariés entament jeudi un troisième cycle de négociations salariales, avec seulement dix jours pour parvenir à un accord avant que les syndicats n’envisagent des grèves.
JD Sports Fashion plonge de 14,21%, le distributeur britannique de vêtements de sport ayant averti jeudi que son bénéfice annuel serait dans le bas de la fourchette de sa prévision.
TAUX Les rendements obligataires en zone euro reculent légèrement jeudi, les marchés évaluant les risques en cours sur le Vieux continent. François Villeroy de Galhau, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a toutefois déclaré jeudi que la hausse des droits de douane prévue par la prochaine administration américaine ne changerait pas les perspectives d’inflation en Europe.
Le rendement du Bund allemand à dix ans se replie de 1,4 point de base, à 2,329%.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans est stable, à 4,4041% avant deux statistiques économiques attendues dans l’après-midi.
CHANGES Le dollar avance de 0,10% jeudi face à un panier de devises de référence, à 106,72 points, non loin du sommet d’un an atteint la semaine dernière, à 107,07.
L’euro est victime de l’affermissement du billet vert, s’échangeant à 1,0518 dollar (-0,24%), tandis que la livre sterling se traite à 1,2634 dollar (-0,13%).
Le bitcoin, qui grimpe de 3,63% après avoir dépassé jeudi pour la première fois de son histoire le seuil des 98.000 dollars, est en passe de franchir le cap des 100.000 dollars, les investisseurs pariant sur une approche réglementaire plus favorable aux cryptomonnaies sous la présidence de Donald Trump.
PÉTROLE
Les cours du pétrole augmentent jeudi sur fond d’aggravation des tensions entre la Russie et l’Ukraine, ce qui relègue au second plan l’impact d’une augmentation plus importante que prévu des stocks de brut américains.
Le Brent progresse de 1,87% à 74,18 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2,05% à 70,16 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Augustin Turpin)