La découverte des corps de six otages à Gaza accentue la pression sur Netanyahu
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.JÉRUSALEM (Reuters) – L’armée israélienne a annoncé dimanche avoir récupéré les corps de six otages dans un tunnel du sud de la bande de Gaza, où ils ont apparemment été tués peu de temps avant que les militaires ne les trouvent, une annonce qui a réveillé la colère en Israël contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Faisant écho aux critiques des familles des otages, les syndicats israéliens ont appelé à la grève générale lundi et des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Jérusalem et Tel Aviv pour réclamer un accord sur la libération des otages restants.
Les corps de Carmel Gat, Hersh Goldberg-Polin, Eden Yerushalmi, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino ont été retrouvés sous terre dans la ville de Rafah et ramenés en Israël, a déclaré porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, lors d’une conférence de presse.
Une autopsie a permis d’établir que les six otages ont été « assassinés par les terroristes du Hamas de plusieurs tirs à bout portant » dans les 48 à 72 heures qui ont précédé leur découverte, a précisé par la suite un porte-parole du ministère de la Santé.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui est sous pression pour parvenir à un cessez-le-feu et obtenir la libération des otages restants après 11 mois de guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, a réagi en déclarant : « Quiconque assassine des otages ne veut pas d’un accord. »
Des hauts responsables du Hamas ont dit qu’Israël, en refusant de signer un accord de cessez-le-feu, était responsable de ces morts.
« Netanyahu est responsable de la mort des prisonniers israéliens », a déclaré à Reuters Sami Abou Zouhri, haut responsable du Hamas. « Les Israéliens devraient choisir entre Netanyahu et l’accord. »
La Hamas a pris quelque 250 personnes en otage lors de l’attaque du sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza. Après la mort de six otages annoncée dimanche, 101 Israéliens et étrangers restent captifs à Gaza, dont un tiers environ seraient décédés.
Environ 1.200 personnes ont été tuées lors de l’assaut du Hamas du 7 octobre, selon les chiffres israéliens. Au moins 40.691 Palestiniens ont été tués et 94.060 blessés depuis lors de l’offensive militaire israélienne à Gaza, selon le ministère de la santé de l’enclave.
« LES DIRIGEANTS DU HAMAS PAIERONT », DIT BIDEN
Les annonces de dimanche ont suscité un nouvel élan de colère en Israël, où les tergiversations de Benjamin Netanyahu face aux propositions de cessez-le-feu à Gaza passent de plus en plus mal au sein d’une partie de la population.
« Un accord (permettant la libération des otages) est plus important que quoi ce soit d’autre », a déclaré dimanche le ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui a souvent exprimé publiquement ses désaccords avec Benjamin Netanyahu.
Le Forum des familles d’otages a demandé au Premier ministre d’assumer ses responsabilités et d’expliquer ce qui empêche la conclusion d’un accord.
« Ils ont tous été assassinés au cours des derniers jours, après avoir survécu à près de 11 mois d’abus, de torture et de famine en captivité avec le Hamas. Le retard dans la signature de l’accord a conduit à leur mort et à celle de nombreux autres otages », selon l’organisation.
Pour soutenir les familles d’otages et faire pression sur le gouvernement, le chef de file de l’opposition et ancien Premier ministre Yaïr Lapid a appelé les Israéliens à participer aux manifestations prévues à Tel Aviv, tandis que les syndicats ont appelé à une nouvelle grève générale lundi.
Le patron de l’Organisation générale des travailleurs (« Histadrout »), Arnon Bar-David, a appelé tous les Israéliens à se joindre au mouvement de protestation et assuré qu’aucun avion ne décollerait ou n’atterrirait à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv à partir de 08h00 (05h00 GMT) lundi.
Le porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que quelques jours avant la mort des six otages, un autre captif, Qaïd Farhan Alkadi, membre de la communauté bédouine du sud d’Israël, avait été secouru à environ un kilomètre de l’endroit où les corps ont été retrouvés.
Après sa localisation, les militaires ont été invités à la prudence car d’autres otages pouvaient se trouver dans la zone, mais aucune information précise n’a été donnée sur leur localisation, a-t-il ajouté.
« Je suis dévasté et indigné », a déclaré le président américain Joe Biden dans un communiqué publié par la Maison Blanche, en annonçant que le corps de l’Israélo-Américain Hersh Goldberg-Polin avait été retrouvé.
« Les dirigeants du Hamas paieront pour ces crimes. Et nous continuerons à travailler 24 heures sur 24 pour obtenir un accord qui garantisse la libération des otages restants », a-t-il ajouté.
Agé de 23 ans, Hersh Goldberg-Polin avait été capturé lors d’un festival de musique près de la frontière de Gaza et apparaissait dans une vidéo diffusée par le Hamas à la fin du mois d’avril.
Un peu plus tôt, s’adressant à des journalistes à Rehoboth Beach, dans le Delaware, Joe Biden s’était dit « toujours optimiste » quant à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu pour mettre fin au conflit, ajoutant que « les gens continuent à se rencontrer ».
Des mois de négociations discontinues sous la médiation des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte n’ont jusqu’à présent pas permis de parvenir à un cessez-le-feu, malgré la pression accrue des États-Unis en faveur d’un accord et les voyages répétés de hauts fonctionnaires dans la région.
Les deux parties ont accepté d’interrompre les combats pendant au moins huit heures par jour, de dimanche à mardi, afin de permettre à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et aux médecins palestiniens de commencer à vacciner 640.000 enfants dans la bande de Gaza.
(Reportage d’Emily Rose, Ari Rabinovitch, Steven Scheer et James Mackenzie à Jérusalem, avec Stephanie Kelly à Rehoboth Beach et Nidal al-Mughrabi au Caire ; rédigé par Aidan Lewis, version française Benjamin Mallet et Tangi Salaün)
Chère lectrice, Cher lecteur,
Pardon de vous interrompre, mais nous sommes dans le dernier trimestre de l’année 2024 et il sera bientôt trop tard pour nous aider dans cette collecte. Nous vous demandons de repenser au nombre de fois où vous avez consulté Chretiens.com et si vous pouvez donner 1 € au Journal Chrétien. Si chaque personne lisant les publications de ce site donnait 1 €, nous atteindrions notre but en quelques semaines.
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Le Journal Chrétien est au cœur de l'information en ligne.
Seuls 3% des lecteurs font des dons, alors si vous avez donné par le passé et si vous appréciez toujours nos publications, renouvelez votre soutien. Si vous n'avez pas encore décidé, rappelez-vous qu'il n'y a pas de petite contribution, tous les dons aident, qu'ils soient de 1 € ou 100 €.
Vos dons sont déductibles d'impôts
Si vous êtes un particulier résidant en France, vos dons sont déductibles à 66% de votre impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable.Si vous êtes une entreprise française assujettie à l’IR ou l’IS, 60% de votre don au Journal Chrétien est déductible de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 5‰ du chiffre d’affaires. La réduction d’impôts sur le montant excédant ce plafond est reportable sur les 5 années suivant celle du don.
Chaque donateur reçoit immédiatement un reçu fiscal émis par J’aime l’info, une association reconnue d’intérêt général, qui a pour objet le soutien au pluralisme de l’information et la défense d’une presse numérique indépendante et de qualité.