Les ministres de l’Intérieur de l’UE réunis pour parler immigration
BRUXELLES (Reuters) – Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne se sont réunis vendredi à Bruxelles pour tenter d’apaiser le regain de tension lié à l’immigration illégale, deux semaines après l’accueil par la France du navire humanitaire Ocean Viking.
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Le débat sur la répartition des responsabilités entre les Etats membres en cas d’arrivée de candidats à l’asile ou à l’immigration sur le sol de l’UE a resurgi avec le cas de l’Ocean Viking, affrété par une organisation non-gouvernementale et transportant 234 exilés, auquel l’Italie avait refusé l’accès à l’un de ses ports, ce qui avait conduit Paris à l’autoriser à accoster à Toulon.
« Nous ne pouvons et ne devons pas travailler sur la base d’une crise après l’autre, d’un bateau après l’autre, d’un incident après l’autre. Nous avons besoin d’un cadre unique fondé sur le droit de l’UE », a déclaré la commissaire européenne Margaritis Schinas à son arrivée à la réunion, appelant les pays membres à approuver une nouvelle réglementation communautaire.
La Commission avait dévoilé avant la réunion un projet en 20 points censé permettre à l’Union de faire face à un nouvel afflux de candidats à la migration par la Méditerranée.
Ce projet prévoit entre autres un renforcement de la coopération avec les pays tiers, avec pour objectif de décourager les départs depuis l’Afrique du Nord, et une meilleure coordination des opérations de recherche et de sauvetage.
Plus de 90.000 personnes sont arrivées dans l’UE cette année par la mer Méditerranée depuis l’Afrique du Nord, un chiffre en hausse de 50% sur un an.
« Le fait même que ce sommet puisse se tenir quelques jours après l’arrivée de l’Ocean Viking dans le port de Toulon montre d’abord que la France est écoutée et que l’Europe a pris l’ampleur de la gravité de la situation », a déclaré à son arrivée à Bruxelles, le ministre français, Gérald Darmanin, qui avait demandé la tenue de cette réunion d’urgence après avoir dénoncé l’attitude « égoïste » de Rome.
L’Italie et plusieurs autres pays du sud de l’Europe, comme l’Espagne et la Grèce, dans lesquels arrivent la majeure partie des migrants, se plaignent régulièrement de subir une pression excessive en regrettant l’insuffisance du soutien des Etats du nord.
« Le dossier de l’immigration irrégulière ne concerne pas seulement les pays d’arrivée mais l’ensemble de l’UE », a souligné vendredi le ministre espagnol, Fernando Grande-Marlaska.
(Rédigé par Benoit van Overstraeten, Ingrid Melander et Marc Angrand)