Rebond des actions en Europe, espoirs sur la BCE et la Fed
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi et Wall Street était également orientée dans le vert à mi-séance, les marchés d’actions étant soutenus par l’espoir d’un débat le mois prochain au sein de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur le rythme de la remontée des taux d’intérêt.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 1,59% à 6.131,36 points. A Francfort, le Dax allemand a pris 1,58%. A Londres, le Footsie, dont les gains ont été amplifiés par l’annonce de la désignation de l’ex-ministre britannique des Finances Rishi Sunak à la tête du Parti conservateur, a fini en progression de 0,64%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,47% et le FTSEurofirst 300 de 1,3%. Le Stoxx 600, qui a touché en séance un plus haut depuis le 22 septembre à 404,32 points, a gagné 1,4% à 401,84.
A l’approche de la réunion de politique monétaire de la Fed, prévue les 1er 2 novembre, les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale américaine envoie des signes d’une modération à venir sur ses taux d’intérêt.
La présidente de la Réserve fédérale de San Francisco, Mary Daly, a estimé vendredi que « le moment était venu de commencer » à débattre d’un ralentissement en la matière.
Selon le baromètre FedWatch, les taux d’intérêt aux Etats-Unis devraient désormais culminer à 4,87% contre plus de 5% anticipé au début de la semaine dernière.
En zone euro, où une deuxième hausse consécutive de 75 points de base des taux de la Banque centrale européenne (BCE) est attendue jeudi, les investisseurs estiment également que l’institution de Francfort pourrait ralentir le rythme du relèvement du coût du crédit l’an prochain.
« Quand on observe toutes les décisions prises jusqu’ici (…) tout ce que fait la Fed, la BCE semble le faire environ six mois plus tard », a déclaré Michael Leister, stratège chez Commerzbank.
La semaine sera également marquée par les réunions de la Banque du Canada mercredi et de celle du Japon vendredi.
En Europe, tous les secteurs ont fini dans le vert et l’appétit pour le risque a profité en premier lieu au compartiment des services aux collectivités (+2,82%).
Dans l’actualité des entreprises, Atos a avancé de 2,17% à la faveur de marques d’intérêt pour son activité Tech Foundations.
Imerys (+4,97%) a été tiré par l’annonce du lancement d’un projet d’exploitation du lithium à Beauvoir (Allier) dont il espère devenir « un acteur majeur » du secteur en Europe.
Le groupe chimique belge Solvay a pris 2,76% grâce au relèvement de ses prévisions annuelles.
Credit Suisse a gagné 2,51% après avoir accepté de régler 238 millions d’euros pour solder un dossier d’évasion fiscale.
Côté baisse, certaines sociétés exposées à la Chine ont été délaissées dans la crainte d’un durcissement idéologique en Chine qui pourrait saper la croissance économique après la reconduction du président Xi Jinping à la tête du Parti communiste chinois. Le groupe néerlandais Prosus a chuté de 17,32% dans le sillage des sociétés technologiques cotées à Hong Kong, tandis que l’assureur Prudential et la banque HSBC, très présents en Asie, ont perdu respectivement 9,27% et 0,57%.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 1,23%, le Standard & Poor’s 500 de 0,96% et le Nasdaq de 0,34%.
Les données préliminaires de l’indice PMI composite pour le mois d’octobre (47,3 après 49,5 en septembre), qui montrent un ralentissement de l’activité économique aux Etats-Unis, renforcent l’espoir d’un infléchissement de la trajectoire des taux d’intérêt.
Aux valeurs, Tesla chute de 4,11%, le constructeur automobile ayant abaissé ses tarifs pour la première fois en Chine cette année, ce qui fait craindre selon certains analystes le début d’une guerre des prix.
Les groupes chinois cotés à Wall Street comme Alibaba, Baidu et Tencent Music plongent de 8% à 15% face aux inquiétudes sur la croissance chinoise après la reconduction de Xi Jinping à la tête du Parti communiste chinois.
LES INDICATEURS DU JOUR EN EUROPE
L’activité du secteur privé en zone euro a subi en octobre sa plus forte contraction depuis près de deux ans avec un indice PMI composite en repli à 47,1 en première estimation après 48,1 en septembre.
Au Royaume-Uni, l’activité économique dans le secteur privé est restée également en contraction en octobre, l’indice PMI composite étant ressorti à 47,2, au plus bas depuis 21 mois.
TAUX
Les rendements obligataires en Europe ont fini en forte contraction avec l’abaissement des anticipations de relèvement des taux.
Celui du Bund allemand à dix ans a abandonné plus de neuf points de base à 2,34% alors qu’il avait atteint vendredi un sommet depuis août 2011 à 2,53%. Son équivalent français de même échéance a cédé près de 12 points à 2,87%.
Au Royaume-Uni, le rendement des « gilts » à dix ans plongeait de 30,6 points à 3,74%.
Les rendements des bons du Trésor américain sont revanche globalement stables, celui à dix ans s’affichant à 4,23% et celui à deux ans à 4,50%.
CHANGES Le dollar marque une pause (-0,05%) face aux autres grandes devises.
L’euro, en hausse de 0,13%, se traite à 0,9873 dollar.
La livre sterling, qui a progressé de 0,15% immédiatement après l’annonce de l’accession très probable de Rishi Sunak au poste de Premier ministre britannique, reculait à la clôture des Bourses en Europe de 0,1% à 1,1298 dollar.
La monnaie japonaise est volatile, s’affichant à 148,72 yens pour un dollar, après avoir touché en séance un pic de deux semaines à 145,61, suggérant que Tokyo est intervenu de nouveau sur le marché après une intervention présumée vendredi.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont pénalisés par les statistiques chinoises qui montrent que la demande de brut du pays est restée terne en septembre dans un contexte de restrictions sanitaires.
Le Brent abandonne 0,41% à 93,12 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,53% à 84,6 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)