En Italie, Meloni peine à trouver son ministre de l’Economie
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Angelo Amante et Giuseppe Fonte
ROME (Reuters) – Giorgia Meloni, censée prendre la tête du prochain gouvernement italien après sa victoire aux législatives le mois dernier, peine à pourvoir le poste clé de ministre de l’Economie, plusieurs candidats potentiels ayant rejeté ses propositions, a-t-on appris de multiples sources.
Le portefeuille de l’Economie est considéré à la fois comme le plus important et le plus difficile du gouvernement en raison des multiples difficultés conjoncturelles et financières auxquelles est confronté le pays.
Giorgia Meloni, dont le parti, Frères d’Italie (Fratelli d’Italia, FdI), mène la coalition des droites victorieuse en septembre, s’efforce donc de le confier à une personnalité capable de rassurer les marchés financiers après le départ du cabinet dirigé par Mario Draghi, promoteur d’une politique d’assainissement des finances publiques et d’investissements financés par le plan de relance de l’Union européenne.
Mais la tâche se révèle plus ardue que prévu.
Fabio Panetta, membre italien du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a déjà fait savoir qu’il n’était pas intéressé par le poste et plusieurs personnes ont déclaré à Reuters que le ministre sortant, Daniele Franco, ne souhaitait pas prolonger en intégrant un gouvernement ancré à droite.
Dario Scannapieco, l’administrateur délégué du groupe financier public CDP, a lui aussi décliné la proposition de Giorgia Meloni, a dit une autre source.
Domenico Siniscalco, membre de la direction de la banque américaine Morgan Stanley après avoir déjà été ministre de l’Economie il y a 17 ans, est disponible pour le poste mais Giorgia Meloni ne l’a pas approché, selon plusieurs sources politiques.
Un autre ancien ministre de l’Economie, Vittorio Grilli, et Biagio Mazzotta, qui dirige l’inspection des Finances au sein du Trésor, sont des candidats potentiels, a-t-on appris de plusieurs sources. Ni l’un ni l’autre n’ont répondu à une demande de commentaire formulée par Reuters.
UN POLITIQUE FAUTE DE TECHNOCRATE ?
Cette réticence apparente des « technocrates » pousse la coalition, qui inclut aussi la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia, le parti du milliardaire octogénaire Silvio Berlusconi, à se tourner vers des profils plus politiques.
« Nous avons des gens de valeurs parmi ceux qui ont été élus au Parlement », a assuré à Reuters un haut responsable de la coalition qui a requis l’anonymat.
Parmi les possibles candidats figurent le dirigeant de la Ligue Giancarlo Giorgetti et Maurizio Leo, l’un des principaux conseillers économiques de Giorgia Meloni, chargé de la politique budgétaire au sein de FdI, a précisé ce responsable.
Mais Giancarlo Giorgetti ne semble pas intéressé par le poste. « Il faudrait qu’il réponde à toutes les demandes de dépenses massives venues de la coalition », a expliqué un député de la Ligue qui a lui aussi requis l’anonymat.
La première session du nouveau Parlement doit débuter jeudi, pour l’élection des présidents des deux chambres, et Giorgia Meloni devrait être officiellement chargée de former un gouvernement la semaine prochaine, sans doute après le conseil européen des 20 et 21 octobre, explique-t-on de source politique.
Le temps presse, donc, et le ministère de l’Economie n’est pas la seule source potentielle de difficultés puisque celui de l’Intérieur risque de susciter des tensions au sein de la coalition.
Matteo Salvini, qui a occupé le poste en 2018-2019, a déjà déclaré qu’il souhaitait le retrouver pour piloter la mise en oeuvre d’une ligne dure en matière d’immigration.
Mais le responsable de la coalition a déclaré qu’il avait peu de chances de l’obtenir tant que le jugement n’a pas été rendu dans le dossier du navire de migrants qu’il est accusé d’avoir illégalement bloqué en mer en 2019, un dossier dans lequel il a comparu en justice au printemps.
(Reportage Angelo Amante et Giuseppe Fonte, avec la contribution de Giselda Vagnoni; version française Marc Angrand, édité par Kate Entringer)
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