La Russie va sanctionner Wikimedia pour « fausses » informations sur le conflit en Ukraine
LONDRES (Reuters) – L’organisme russe de surveillance des communications a déclaré mercredi qu’il prendrait des mesures pour sanctionner la Fondation Wikimedia, qui héberge l’encyclopédie en ligne Wikipédia, pour avoir violé la législation russe relative au conflit en Ukraine.
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Dans un communiqué, Roskomnadzor a déclaré que Wikipedia hébergeait toujours « des matériaux interdits, y compris des faux sur le déroulement de l’opération militaire spéciale sur le territoire de l’Ukraine ».
Sur Telegram, Anton Gorelkin, vice-président du comité du parlement russe chargé de la politique d’information, a déclaré que les liens vers Wikipédia depuis les moteurs de recherche seraient accompagnés d’un avertissement mettant en garde les utilisateurs contre les violations de la loi russe par la Fondation Wikimedia.
Roskomnadzor a précisé que ces mesures resteraient en place jusqu’à ce que la Fondation Wikimedia se conforme pleinement à la législation en vigueur.
La Russie a introduit de nouvelles lois radicales sur le partage d’informations au sujet du conflit en Ukraine après que le Kremlin a ordonné le déploiement de dizaines de milliers de soldats dans le pays le 24 février, dans ce qu’elle qualifie « d’opération militaire spéciale » visant à « démilitariser et dénazifier » l’Ukraine.
Le 13 juin, la fondation Wikimedia a fait appel d’une décision d’un tribunal de Moscou lui infligeant une amende de 5 millions de roubles (89.201,21 euros) pour avoir refusé de retirer des articles de Wikipédia en langue russe sur le conflit ukrainien, notamment « L’invasion russe de l’Ukraine », « Crimes de guerre pendant l’invasion russe de l’Ukraine » et « Massacre de Boutcha ».
Avec la fermeture d’une grande partie des médias indépendants russes après l’invasion de l’Ukraine, Wikipédia – qui est rédigé et édité par des bénévoles dans plus de 300 langues – est devenu l’une des dernières sources d’informations vérifiées sur la guerre accessibles aux Russes.
(Reportage Reuters; version française Dina Kartit, édité par Kate Entringer)