Hausse en vue en Europe, soulagement sur la Fed
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse vendredi après les déclarations de deux des principaux responsables de la politique monétaire américaine minimisant le risque d’une hausse de taux de 100 points de base, hypothèse qui a pénalisé les actions sur les deux dernières séances.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,84% pour le CAC 40 à Paris, de 0,61% pour le Dax à Francfort, de 0,37% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,8% pour l’EuroStoxx 50.
Christopher Waller, gouverneur de la Fed, et James Bullard, le président de l’antenne régionale de St Louis de la banque centrale américaine, ont tous deux déclaré jeudi favoriser l’hypothèse d’une hausse de 75 points de base de l’objectif de taux des « fed funds » lors de la prochaine réunion de politique monétaire, les 26 et 27 juillet.
Ces propos, qui ont d’autant plus de poids qu’ils émanent de deux des membres les plus « faucons » du Federal Open Market Committee (FOMC) de la Fed, affaiblissent l’hypothèse d’une hausse de 100 points de base, jugée de plus en plus crédible par les investisseurs après les chiffres supérieurs aux attentes des prix à la consommation publiés mercredi et des prix à la production publiés jeudi.
Pour Christopher Waller, « les marchés pourraient bien s’être quelque peu emportés » mercredi.
Le soulagement sur les perspectives de remontée des taux américains devrait donc l’emporter sur la déception suscitée par les indicateurs économiques chinois du jour.
La deuxième économie mondiale s’est en effet contractée de 2,6% au deuxième trimestre par rapport aux trois mois précédents, une contre-performance qui fait reculer les marchés boursiers chinois mais aussi les cours des métaux de base comme le cuivre (-1,44%).
Les investisseurs surveilleront cependant une nouvelle série d’indicateurs américains qui inclut les chiffres mensuels des ventes au détail, ceux de la production industrielle et la première estimation de l’indice de confiance du consommateur de l’université du Michigan. Les banques Wells Fargo et Citigroup doivent en outre présenter leurs résultats trimestriels.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini jeudi largement au-dessus de ses plus bas du jour, le Nasdaq enregistrant même une légère hausse en clôture, les investisseurs ayant relativisé au fil des heures l’impact des résultats décevants de JPMorgan Chase et Morgan Stanley et les risques liés aux chiffres des prix à la production.
L’indice Dow Jones a cédé 0,46%, ou 142,62 points, à 30.630,17, le Standard & Poor’s 500 a perdu 11,40 points, soit 0,30%, à 3.790,38 et le Nasdaq Composite a avancé de 3,60 points (0,03%) à 11.251,19 points.
Le S&P 500 avait auparavant perdu jusqu’à 2,1% après les résultats de JPMorgan Chase et Morgan Stanley, qui ont publié des bénéfices en baisse et souligné le risque d’un ralentissement économique imminent, et la hausse plus forte qu’attendu (+11,3% sur un an) des prix à la production en juin.
L’action JPMorgan a fini en repli de 3,5%, Morgan Stanley en recul de 0,4%.
Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l’instant une ouverture en hausse d’environ 0,2%.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a fini en hausse de 0,54%, tiré principalement par la hausse de Fast Retailing (+8,70%) après le relèvement de sa prévision de bénéfice annuelle et celle de Nintendo (+3,16%) en réaction à l’acquisition d’un studio d’animation.
En Chine, le SSE Composite de Shanghaï cède 0,93% et le CSI 300 0,9% après les chiffres économiques du jour.
CHANGES
Le dollar marque une pause face aux autres grandes devises (+0,13%) dans les échanges en Asie après les déclarations de Christopher Waller et James Bullard, mais il reste juste en dessous du plus haut de 20 ans inscrit jeudi et affiche encore une hausse de plus de 1,5% sur la semaine.
L’euro, tombé en séance jeudi à 0,995 dollar en réaction aux chiffres des prix à la production américains, en profite pour reprendre 0,06% face au billet vert à 1,0022.
Le yuan chinois a par ailleurs touché son plus bas niveau depuis deux mois après les mauvais chiffres du PIB.
TAUX
Les rendements des bons du Trésor américain reculent, à 2,9411% pour les titres à dix ans et 3,1075% pour le deux ans.
Si le segment deux ans-dix ans de la courbe des taux reste inversé, l’écart entre les deux échéances s’est réduit à 17 points de base, contre plus de 27 points en début de journée jeudi, soit son plus haut niveau depuis septembre 2000 selon les données Refinitiv.
En Europe, le dix ans allemand recule à 1,173% dans les premiers échanges. Son équivalent italien, à 3,374%, reflue un peu après avoir bondi de près de 15 points de base jeudi face aux craintes d’une nouvelle crise politique. Le président de la République a rejeté dans la soirée la démission que lui a remise le président du Conseil, Mario Draghi, lâché par le Mouvement 5 Etoiles (M5S).
PÉTROLE
Le marché pétrolier progresse en s’appuyant sur l’espoir de hausses de taux moins soutenues aux Etats-Unis, même si les interrogations sur la vigueur de la demande limitent le potentiel de hausse.
Le Brent gagne 0,54% à 99,64 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,29% à 96,06 dollars.
(Rédigé par Marc Angrand, édité par Matthieu Protard et Kate Entringer)