Rebond en vue en Europe, les « minutes » de la Fed à suivre
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en nette hausse mercredi après la clôture de Wall Street bien au-dessus de ses plus bas de séance mais les craintes de récession pourraient limiter le rebond en attendant le compte rendu de la réunion de juin de la Réserve fédérale américaine.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une hausse de 0,92% pour le CAC 40 à Paris, de 0,95% pour le Dax à Francfort, de 0,78% pour le FTSE 100 à Londres et de 1,17% pour l’EuroStoxx 50.
Le marché parisien a perdu 2,68% mardi et l’indice large européen 2,11%, sa plus mauvaise performance depuis le 16 juin, sur fond de chute de l’euro et de craintes d’une récession provoquée par l’envolée des prix de l’énergie et l’impact de la guerre en Ukraine.
Sur le marché obligataire américain, la partie deux ans-dix ans de la courbe des rendements s’est une nouvelle fois inversée, une anomalie considérée comme un signal annonciateur d’une récession à un horizon d’un à deux ans. Et le segment deux ans-cinq ans s’est inversé pour la première fois depuis février 2020.
Aux craintes de voir l’envolée des prix de l’énergie précipiter les principales économies mondiales dans la récession s’ajoutent la menace d’une crise politique au Royaume-Uni et celle de nouvelles restrictions sanitaires en Chine.
Parmi les rares nouvelles positive des dernières heures figure la fin de la grève dans le secteur du pétrole et du gaz en Norvège après l’intervention du gouvernement, qui éloigne le spectre d’une chute des livraisons de gaz naturel dès samedi et donc d’une nouvelle flambée des prix.
En Allemagne, les commandes à l’industrie ont enregistré une hausse inattendue mais modeste (+0,1%) en mai après trois mois de baisse.
En attendant le début des publications de résultats aux Etats-Unis la semaine prochaine, qui permettra d’évaluer plus précisément la dégradation des perspectives de bénéfices, les investisseurs étudieront avec attention le compte rendu de la réunion de juin de la Réserve fédérale (à 18h00 GMT), qui pourrait permettre de mieux cerner les intentions de la banque centrale en matière de taux d’intérêt et son diagnostic sur la santé de l’économie américaine.
Les marchés à terme anticipent actuellement un pic du taux des fonds fédéraux (« fed funds ») à 3,29% en février prochain, un niveau qui avoisinait 4% pour mai 2023 avant la réunion des 14 et 15 juin.
À WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mardi mais bien au-dessus de ses plus bas du jour, l’indice Standard & Poor’s 500 et le Nasdaq Composite clôturant en territoire positif après avoir passé la majeure partie de la journée dans le rouge.
Après la pause de trois jours de la fête nationale américaine, les investisseurs, préoccupés par la trajectoire de la croissance de l’économie américaine, ont néanmoins choisi la prudence en amont des grands rendez-vous économiques de cette semaine, les « minutes » de la Fed et le rapport mensuel sur l’emploi attendu vendredi.
Le Dow Jones a cédé 0,42%, ou 129,44 points, à 30.967,82 mais le S&P-500 a grappillé 6,06 points, soit 0,16%, à 3.831,39 et le Nasdaq Composite a avancé de 194,39 points (+1,75%) à 11.322,24.
Tous trois avaient ouvert en baisse de plus de 1,4%.
Les contrats à terme suggèrent pour l’instant une ouverture en repli d’environ 0,5%.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a fini en baisse de 1,2%, la chute des valeurs de l’énergie s’étant ajoutée aux craintes de dégradation de la conjoncture économique mondiale.
En Chine, le SSE Composite de Shanghaï cède 1,83% et le CSI 300 1,81% en réaction à l’annonce de nouvelles campagnes massives de tests de détection du COVID-19, qui ravive les craintes de mesures de confinement.
La Bourse de Taiwan, dont l’indice de référence est fortement pondéré en valeurs de semi-conducteurs, recule de 2,53%, au plus bas depuis 18 mois.
CHANGES
Sur le marché des devises, la tendance reste favorable au dollar, qui évolue, face aux autres grandes devises, tout près du plus haut de près de 20 ans touché mardi.
L’euro, à l’opposé, continue de souffrir des craintes de récession: à 1,0255 dollar, la monnaie unique évolue tout près du plus bas depuis fin 2002 touché mardi à 1,0236.
La livre sterling, elle, est quasi stable face à l’euro mais recule contre le dollar après la démission de deux ministres clés du gouvernement britannique, qui fragilise un peu plus la position du Premier ministre Boris Johnson.
TAUX
Les rendements des bons du Trésor américain remontent un peu dans les échanges en Asie après la forte baisse subie mardi sur fond d’inquiétude pour l’économie américaine.
Le dix ans, qui était tombé en séance à 2,78%, son plus bas niveau depuis le 27 mai, s’affiche à 2,8072% et le deux ans à 2,8222% après un plus bas d’un mois à 2,729%.
En Europe, le dix ans allemand est en légère hausse dans les tout premiers échanges à 1,198%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier reprend du terrain après la forte baisse subie mardi, les tensions sur l’offre l’emportant temporairement sur les craintes d’une dégradation marquée de la demande.
Le Brent regagne 0,75% à 103,54 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,28% à 99,78 dollars.
Ils avaient chuté de 9,5% et 8,2% respectivement mardi, le WTI revenant sous 100 dollars pour la première fois depuis avril.
(Rédigé par Marc Angrand, édité par Kate Entringer)