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UE: La possible adhésion de l’Ukraine alimente les tensions sur l’élargissement

par Robin Emmott et John Irish

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BRUXELLES/PARIS (Reuters) – L’exécutif européen devrait proposer vendredi la candidature formelle de l’Ukraine pour adhérer à l’Union européenne, ont fait savoir des diplomates et des représentants, un geste politique majeur alors que Kyiv résiste à l’offensive de la Russie depuis près de quatre mois.

Mais pour les Vingt-Sept, qui devraient valider la recommandation de la Commission européenne lors de leur sommet prévu les 23 et 24 juin, le dossier pourrait s’accompagner d’un importun constat d’échec sur la politique d' »élargissement » du bloc communautaire.

Obtenir le statut de candidat à l’UE marquerait une étape majeure pour l’Ukraine en vue du développement de son économie, alors que l’ancienne république soviétique espère intégrer depuis 2014, année du renversement par la rue du président pro-russe Viktor Ianoukovitch, le plus grand bloc commercial mondial.

Il s’agit d’une « solution correcte des points de vue moral, économique et sécuritaire », a déclaré le président roumain Klaus Iohannis à propos du statut de candidat de l’Ukraine à une adhésion à l’Union européenne. Il s’exprimait devant la presse au côté de son homologue français Emmanuel Macron, selon qui il faut envoyer des « signaux clairs » à Kyiv dans le cadre de son conflit avec Moscou.

Emmanuel Macron, Klaus Iohannis, ainsi que le chancelier allemand Olaf Scholz et le président du Conseil italien Mario Draghi pourraient se rendre ensemble jeudi dans la capitale ukrainienne.

« Avant la guerre, il y avait deux, trois pays membres d’Europe de l’Est qui évoquaient la possibilité que l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie disposent d’une voie vers l’UE, mais des poids lourds disaient toujours catégoriquement non », a déclaré un diplomate européen de haut rang.

« La philosophie a désormais changé », a-t-il ajouté.

Si la Moldavie et la Géorgie devraient avancer vers une adhésion au bloc en remplissant certaines conditions, le sommet européen de la semaine prochaine à Bruxelles devrait remettre en exergue l’incapacité des Vingt-Sept à s’accorder sur le sort d’autres pays désireux de rejoindre l’UE – Albanie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie et Turquie.

UNE « SALLE D’ATTENTE GLORIFIÉE » ?

D’après cinq diplomates et responsables, valider la candidature de l’Ukraine pourrait s’accompagner d’attentes irréalistes sur son adhésion, alors que le pays est en guerre et gangrené par une corruption endémique.

Ils disent aussi y voir un sujet de divisions alors même que l’UE cherche à présenter un front uni pour les sanctions économiques prises contre Moscou à la suite de l’offensive lancée contre l’Ukraine le 24 février.

A l’est, faire de l’Ukraine un candidat à une adhésion à l’UE est une hypothèse bénéficiant d’un large soutien, mais la France, les Pays-Bas, le Danemark, la Belgique et le Portugal ont des réticences.

Ces divergences sont illustrées par deux notes diplomatiques que Reuters a pu consulter.

Un document danois avance que « l’Ukraine ne remplit pas pour l’heure suffisamment » les critères nécessaires pour être un candidat à l’UE, en matière de normes démocratiques, droits humains, respect des minorités et Etat de droit.

Selon un document lituanien, « en défendant leur pays, les Ukrainiens défendent les valeurs, la liberté et la démocratie européennes ».

Un haut représentant ukrainien a déclaré à Reuters que quelque 25 conditions ont été formulées par le Danemark et d’autres pays, bien qu’elles ne soient pas des normes de l’UE juridiquement contraignantes.

Il a ajouté qu’une décision positive de l’exécutif européen constituerait « un important coup de pouce pour le moral des Ukrainiens. Ils ont vraiment besoin de ça. »

Aux yeux de Paris, Amsterdam et Copenhague, le bloc communautaire, qui est déjà lent à prendre des décisions, cessera de fonctionner en s’élargissant pour inclure de nouveaux Etats – sauf s’il se réforme.

La France a proposé une approche différente, avec une « communauté politique européenne » destinée à renforcer la coopération avec les pays qui pourraient à terme devenir membres de l’UE. Une telle démarche pourrait aussi renforcer le rôle de l’UE en tant que puissance pour la démocratie et les économies de marché.

Alors que Paris a fait circuler au sein du bloc sa proposition et en a fait la promotion auprès des pays baltes, des responsables français ont souligné qu’il ne s’agissait pas d’une alternative à une adhésion à l’UE, ce qu’a encore rappelé Emmanuel Macron mercredi lors d’une visite en Moldavie.

« La réalité est que la guerre signifie qu’un éventail de pays pourraient avoir besoin d’une coopération plus étroite avec l’UE parce qu’il y a d’importantes questions qui les préoccupent à l’heure actuelle », a déclaré un diplomate.

Un autre diplomate a prévenu contre le risque de créer une « salle d’attente glorifiée » pour l’Ukraine.

(Reportage Robin Emmott et John Irish; version française Jean Terzian)

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