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Les doutes sur la Fed perturbent les marchés après l’inflation record aux Etats-Unis

SINGAPOUR/NEW YORK (Reuters) – Plusieurs banques d’investissement ont revu à la hausse leurs prévisions en matière de relèvement des taux d’intérêt américains après la confirmation de la vigueur de l’inflation, et certaines tablent désormais sur une remontée de 75 points de base dès cette semaine, ce qui déstabilise les marchés financiers.

Le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale se réunit mardi et mercredi, soit moins d’une semaine après l’annonce d’une nouvelle accélération des prix aux Etats-Unis, l’inflation ayant atteint en mai son plus haut niveau depuis 1981.

Une hausse de 75 points de base de l’objectif de taux des fonds fédéraux (« fed funds ») mercredi serait la première de cette ampleur depuis 1994.

À Wall Street, l’indice Standard & Poor’s 500 perdait 2,61% en début de séance lundi, sous 3.800 points, et se dirigeait vers une situation de « bear market », soit un niveau inférieur de 20% à son record de clôture du 3 janvier.

Sur le marché obligataire, le début de journée a été marqué par une nouvelle inversion de la courbe des rendements, celui des bons du Trésor américain à deux ans dépassant brièvement le dix ans, signe qu’une partie des investisseurs craignent de voir une hausse accélérée des taux provoquer une récession.

Le baromètre FedWatch de CME Group, qui s’appuie sur les niveaux des contrats à terme sur le marché du crédit, reflète désormais une probabilité d’environ un quart d’une hausse de taux de 75 points de base mercredi et une probabilité plus élevée encore d’une hausse supplémentaire d’au moins 75 points lors de la réunion de juillet.

« STAGFLATION » OU « INCESSION » ?

« Les chiffres de l’inflation en mai sont tellement inquiétants que nous pensons que la Fed réagira de manière encore plus offensive en modifiant les taux de manière ‘expéditive' », explique John Vels, stratège de BNY Mellon, dans une note lundi en précisant tabler sur une hausse de 75 points de base mercredi, contre 50 points auparavant.

« Nous nous sommes sentis contraints par les circonstances de modifier nos prévisions », ajoute-t-il.

Barclays et Jefferies s’attendent eux aussi à une hausse de trois quarts de points de l’objectif de taux des « fed funds » mercredi.

« L’indice des prix à la consommation américain a surpris à la hausse et continue de refléter des tensions sur les prix larges et persistantes », écrivent les analystes de Barclays dans une note datée de dimanche. « Nous pensons que la Fed voudra probablement surprendre les marchés pour restaurer sa crédibilité en matière de lutte contre l’inflation. »

De son côté, Standard Chartered dit s’attendre à une hausse d’un demi-point cette semaine mais n’exclut pas totalement une hausse de 75, voire de 100 points de base.

La banque a revu à la hausse ses prévisions pour juillet et septembre: elle mise sur des relèvements de 50 et 25 points respectivement, contre 25 et zéro auparavant.

Pour Standard Chartered, les signes de ralentissement de l’économie, parmi lesquels figurent le plus bas historique de l’indice de confiance du consommateur de l’université du Michigan, ne sont pas suffisants pour dissuader la Fed d’amplifier son offensive contre l’inflation.

Rabobank, pour sa part, juge dans une note publiée dimanche que le risque de « stagflation » (une période conjuguant croissance faible et inflation élevée) pourrait céder la place à une « incession », soit une conjonction entre inflation et récession.

(Reportage Tom Westbrook et Davide Barbuscia, version française Marc Angrand)

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