Bref décrochage sur les Bourses européennes dans des volumes réduits
par Stine Jacobsen et Nikolaj Skydsgaard
COPENHAGUE (Reuters) – Les actions européennes ont traversé lundi matin un bref passage à vide, un « flash crash » en jargon boursier, que plusieurs intervenants de marché soupçonnent d’avoir été déclenché par une erreur d’un trader au début d’une séance marquée par des volumes réduits, la journée étant fériée au Royaume-Uni.
La Bourse de Stockholm a été l’une des plus touchées puisque son indice de référence a perdu jusqu’à 8%. Mais il ne reculait plus que de 1,08% à 10h15 GMT.
Les Bourses de Copenhague et d’Oslo ont elles aussi essuyé de lourdes pertes pendant quelques minutes et le mouvement s’est répercuté, à une échelle plus réduite, en Allemagne, en Italie et en France: l’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a cédé jusqu’à 3,44% vers 08h00 GMT mais n’abandonnait plus que 1,3% à la mi-journée.
De même, l’indice large européen Stoxx 600 a reculé de plus de 2% en l’espace de deux minutes vers 07h58 GMT mais affichait un repli limité à 0,8% à 10h15 GMT.
L’indice de volatilité de l’EuroStoxx a parallèlement connu une brève envolée et atteint son plus haut niveau depuis la mi-mars à 35,99 points avant de revenir à 33,49.
« Ce qui s’est passé pendant ces quelques minutes était très étrange », a déclaré Martin Munk, vice-président en charge des ventes d’actions chez Jyske Bank, ajoutant que de nombreux clients avaient appelé l’intermédiaire pour lui demander des explications.
« Cela commence à ressembler à quelque chose de plus technique, cela pourrait avoir été déclenché par une erreur de transactions ou un dysfonctionnement technique. Ça ne semble pas avoir été déclenché par un événement extérieur parce que l’information aurait fini par se savoir », a-t-il expliqué.
Le courtier Nordnet a évoqué un « flash crash » qui a provoqué un bref mouvement de panique et des intervenants à Francfort et Londres ont estimé que ces mouvements pourraient s’expliquer par l’emballement de certaines transactions algorithmiques ou un « gros doigt », une erreur de saisie des données d’une transaction.
Une porte-parole de l’opérateur boursier Euronext à Oslo a déclaré qu’aucune information de marché ne permettait d’expliquer à elle seule la baisse rapide observée juste avant 08h00 GMT.
« Nous considérons cela comme un sujet de routine, aucune nouvelle sur le marché ne peut expliquer un mouvement aussi ample », a-t-elle ajouté.
L’opérateur américain Nasdaq, qui exploite les Bourses de Stockholm et Copenhague, a déclaré qu’il enquêtait systématiquement sur les mouvements de marchés et qu’il était en contact avec des intervenants de marché au sujet de la volatilité de ce lundi.
« Nous ne voyons pour l’instant rien qui indique des erreurs dans les systèmes de Nasdaq », a ajouté le groupe dans un courrier électronique.
(Reportage Stine Jacobsen et Nikolaj Skydsgaard à Copenhague, Anna Ringstrom, Helena Soderpalm et Johan Alnader à Stockholm, Terje Solsvik à Oslo, Danilo Masoni à Milan, Sruthi Shankar à Londres et Hakan Ersen à Francfort; version française Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)