Epidémie de fièvre jaune : le Cameroun enregistre 47 cas et 07 décès au 1er trimestre 2022, et envisage une campagne de vaccination de riposte
Les cas de fièvre jaune notifiés sont de plus en plus croissants au Cameroun. En effet entre 2017 à 2021 ils sont passés de 20 cas à 44 cas enregistré dans 30 districts des 10 régions du pays.les statistiques du ministère de la santé publique du Cameroun publiés le26 avril 2022, révèlent qu’au 1er trimestre de l’année 2022 le nombre de cas cumulé sur toute cette période est de 47 cas dont 7 décès. Par ailleurs, La situation épidémiologique renseigne que les districts de santé de Ngaoundéré urbain (Adamaoua) ; de Malantouen, de Foumbot dans la région de l’ouest sont les plus touchés, et que 30% des patients résident dans les zones urbaines. Vue la situation d’urgence, le gouvernement envisage une campagne de vaccination de riposte contre cette maladie en vue de limiter sa propagation et de protéger les populations situées dans les zones à risque. Car un seul cas de fièvre jaune constitue un sérieux signal d’alerte en raison de ce que même un malade qui s’ignore et ne présente pas de symptômes est contagieux.
La fièvre jaune est une fièvre hémorragique virale aigue, due à un arbovirus appartenant à la famille des flavivirus : le virus amaril. Elle est transmise à l’homme par piqures de certaines espèces de moustiques des genres Aedes et Haemogogus infectés. Certaines de ces espèces se reproduisent autour des domiciles, d’autre dans la jungle, d’autres encore se reproduisent dans les deux milieux.
Après la piqure de moustique, l’incubation dure de 3 à 6 jours. La maladie peut être bénigne, dans ce cas elle se traduire par une fièvre qui disparait en 1 à 3 jours. Dans d’autres cas, le début est brutal et caractérisé par une fièvre allant de 39 à 40°c ; les céphalées ; la myalgie ; vertige ; des frissons et vomissements. Puis, la fièvre baisse brutalement entre 2 à 5 jours et il s’en suit une rémission de La fièvre. Cette deuxième phase est accompagnée des défaillances multiples d’organes, principalement le foie et les reins qui se traduisent par : l’apparition d’ictère (jaunisse) ; d’albuminurie majeure ; d’hématémèse ; des oliguries ; des pétéchies ; de confusion et d’une apathie. La maladie peut durer plus d’une semaine avec une guérison rapide et sans séquelle. Mais dans les cas les plus sévères, un syndrome confusionnel, un hoquet rebelle, des convulsions, un coma et la mort peuvent survenir.
Il n’existe pas encore de médicament antiviral spécifique contre la fièvre jaune mais les traitements symptomatiques en milieux hospitalier améliorent le taux de suivie. Toutefois il est possible de prévenir la maladie grâce à un vaccin extrêmement efficace, sûr et peu coûteux, administré en une seule dose qui confère une immunité durable et protège à vie. Il est à noter que ce vaccin est contre indiqué chez les femmes enceintes, les nourrissons de moins de 06 mois, les sujets dont l’immunité est affaiblie. Il existe également d’autres moyens luttes contre la maladie qui reposent sur l’isolement sous moustiquaire des malades suspects et sur la lutte anti vectorielle par utilisation des moustiquaires, des répulsifs et insecticides pour éviter les piqures de moustiques.
La lutte contre la fièvre jaune constitue un problème de santé publique. En effet, suite à la recrudescence des cas de fièvre jaune dans les régions du monde, une initiative à été mise en place en 2017. Il s’agit de la stratégie d’élimination de l’épidémie de fièvre jaune (EYE, de l’anglais « Eliminate Yellow fever Epidemics »), qui, avec la participation de plus de 50 partenaires aide 40 pays à risques en Afrique et dans les Amériques en matière de prévention, de diagnostique et d’intervention face aux cas suspects et aux flambés de fièvre jaune. Celle-ci a pour objectif de protéger plus d’un milliard de personne d’ici 2026. D’ailleurs le relevé épidémiologique hebdomadaire, N°33 publié en août 2021, indique que cette initiative a considérablement améliorée l’approvisionnement mondial en vaccin et a permis de protéger plus de 140 millions de personnes grâce à la vaccination de masse depuis son lacement en 2017. Ce qui témoigne à suffisance l’importance du vaccin contre la fièvre jaune. Ainsi les individus sont interpelés à contribuer à l’éradication de la fièvre jaune en se faisant vacciner , eux ainsi que les membres de leurs familles.