Ukraine: Blinken demande à la Russie de se retirer si elle ne compte pas attaquer
par Simon Lewis et Humeyra Pamuk
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WASHINGTON (Reuters) – Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré mardi à son homologue russe Sergueï Lavrov que le moment était venu de retirer les soldats russes déployés à la frontière avec l’Ukraine si Moscou ne comptait pas lancer une attaque, a rapporté un haut représentant du département d’Etat américain.
S’exprimant devant des journalistes sous couvert d’anonymat, le représentant a indiqué que l’entretien téléphonique entre les chefs de la diplomatie américain et russe avait duré une trentaine de minutes environ et que la conversation avait été « professionnelle et assez franche ».
Aucune avancée vers une sortie de crise n’a toutefois été obtenue, a-t-il ajouté, indiquant que Washington n’avait constaté sur le terrain aucun signe d’une potentielle désescalade.
« Nous continuons d’entendre des garanties que la Russie ne prévoit pas d’envahir, mais chaque action que nous constatons dit l’inverse, avec le déploiement continu de soldats, d’armes lourdes, les mouvements vers la frontière », a dit le haut représentant du département d’Etat américain.
« Si le président (russe Vladimir) Poutine n’a aucun projet de guerre ou de changement de régime, alors, a dit le secrétaire d’Etat au ministre des Affaires étrangères Lavrov, il est temps de retirer les troupes et les armes lourdes et de s’impliquer dans des discussions sérieuses (…) qui peuvent améliorer la sécurité collective des Européens », a-t-il ajouté.
En massant ces derniers mois des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne, la Russie a alimenté chez les Occidentaux les craintes d’une offensive, après avoir annexé la péninsule de Crimée en 2014.
Moscou, qui nie toute intention belliqueuse, demande de vastes garanties sécuritaires à l’Occident, dont celle que l’Otan ne s’élargira pas à l’Est pour intégrer l’Ukraine.
Les Occidentaux refusent que la Russie puisse avoir son mot à dire dans la politique de l’Otan mais se disent disposés à discuter du contrôle des armes et de mesures de confiance.
Au cours de leur entretien téléphonique, Sergueï Lavrov a « clarifié » auprès d’Antony Blinken que la lettre envoyée par Moscou à Washington n’était « pas une réponse formelle » au courrier transmis la semaine dernière par les Etats-Unis en réponse aux demandes sécuritaires de la Russie, a indiqué le représentant du département d’Etat américain.
(Reportage Simon Lewis et Humeyra Pamuk; version française Jean Terzian, édité par Sophie Louet)