L’Europe enchaîne une troisième séance de hausse depuis le début de l’année
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi pour la troisième séance consécutive depuis le début de l’année dans un contexte de reflux des craintes liées au variant Omicron du coronavirus, tandis qu’à Wall Street, les indices évoluaient dans le désordre à mi-séance dans l’attente de la publication du compte rendu de la réunion de décembre de la Réserve fédérale américaine.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,81 % à 7.376,37 points, inscrivant un nouveau record en clôture. Le Footsie britannique a pris 0,18% et le Dax allemand 0,74%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,56% et le FTSEurofirst 300 de 0,07%. Le Stoxx 600 a gagné 0,07%, à 494,35 points, lui aussi à un sommet sans précédent en clôture.
Malgré la recrudescence des cas de contaminations par le virus Sars-CoV-2 dans le monde, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que de nouvelles données suggéraient que le variant Omicron du coronavirus responsable du COVID-19 était à l’origine de symptômes moins sévères que les souches précédentes.
Les investisseurs estiment en conséquence que ce variant n’est de pas de nature à faire dérailler durablement la croissance économique mondiale.
Au regard de la modestie des gains, le marché affiche cependant une certaine prudence, d’autant que les indices PMI du jour montrent que la reprise économique de la zone euro s’est essoufflée en décembre en raison de la pandémie.
L’indice PMI composite d’IHS Markit, considéré comme un bon baromètre de l’état de santé de l’économie, a reculé à 53,3, son plus bas niveau depuis mars, après 55,4 en novembre, selon les résultats définitifs de cette enquête.
Aux Etats-Unis, les investisseurs ont pris connaissance de l’enquête mensuelle du cabinet ADP, qui fait état de 807.000 créations d’emplois en décembre, soit plus de deux fois le chiffre anticipé par le consensus, signe de la vigueur du marché du travail.
Ils attendent désormais les « minutes » de la Réserve fédérale américaine qui seront rendues publiques à 19h00 GMT. La banque centrale américaine a déclaré le mois dernier qu’elle mettrait fin en mars à ses achats d’obligations sur les marchés, prélude à au moins trois hausses de taux d’intérêt cette année.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le secteur automobile sur le Stoxx 600 a particulièrement brillé avec une croissance de 2,44% à 713,96 points, un niveau inédit en clôture.
A Paris, Renault a grimpé de 5,31% à la faveur des accords signés par Qualcomm en matière de fourniture de puces à plusieurs constructeurs automobiles, dont le groupe au losange.
Stellantis (+3,76%) et Amazon pour leur part ont annoncé mercredi plusieurs accords pour développer notamment le cockpit de nouvelle génération des voitures du constructeur franco-italo-américain.
A Francfort, BMW a avancé de 2,18%, le groupe ayant déclaré avoir écoulé pour la première fois plus de 2,2 millions de véhicules sous la marque BMW en 2021, soit davantage qu’en 2019 malgré le contexte de pénurie mondiale de semi-conducteurs.
Dans la distribution, Carrefour a terminé sur un bond de 5,08% après un article de Bloomberg, citant des sources proches du dossier, selon lequel Auchan réfléchit à une nouvelle offre sur le groupe dirigé par Alexandre Bompard.
Côté baisse, Nestlé a abandonné 2,7%, pénalisé par un abaissement de recommandation de Jefferies sur la valeur au regard des marges du groupe dans un contexte de hausse des prix des matières premières.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,17%, tandis que le Standard & Poor’s 500 recule de 0,18% et le Nasdaq abandonne 0,88% dans un contexte de prudence avant les « minutes » de la Fed.
Les valeurs sensibles à la conjoncture économique comme l’énergie (+0,97%), la finance (+0,23%) et l’industrie (+0,39%)soutiennent le Dow tandis que les nouvelles technologies (-0,87%) pèsent sur le S&P-500 et le Nasdaq.
Côté hausse, Beyond Meat gagne près de 1% après l’annonce par Yum Brands, le propriétaire de la chaîne de restauration rapide KFC, de nouveaux menus à base du « poulet végétal » du groupe spécialisé dans les substituts de viande.
A la baisse, Salesforce.com, en repli de près de 5%, souffre de l’abaissement de la recommandation d’UBS sur l’éditeur de logiciels à « neutre » contre « acheter » auparavant.
CHANGES
Aux changes, l’indice dollar, qui a gagné plus de 2% depuis la fin octobre, recule de 0,25% face à un panier de devises internationales de référence, avant la publication du compte rendu de la réunion de la Fed.
L’euro, en hausse de 0,38%, se traite à 1,1326 dollar.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est pratiquement stable, à 1,6788%, après avoir atteint la veille un pic depuis le 24 novembre, à 1,686%.
En Europe, la tendance est identique avec le Bund allemand à dix ans et son équivalent français de même échéance qui ont fini quasiment à l’équilibre à respectivement -0,126% et 0,2320%.
Le rendement des obligations italiennes à dix ans, qui a terminé à 1,241% (+2,6 points de base), a touché un plus haut de plus de deux mois avant une adjudication de dette à 30 ans prévu le 24 janvier.
PÉTROLE
Le marché pétrolier poursuit sa hausse, bénéficiant des anticipations d’une solide demande cette année, l’Opep et ses alliés estimant notamment que l’impact du variant Omicron du coronavirus sera limité.
Le baril de Brent prend 1,43% à 81,15 dollars le baril et celui du le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,64% à 78,23 dollars.
(Reportage Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)