L’Otan met la Russie en garde contre ses mouvements de troupes vers l’Ukraine
par Sabine Siebold et Robin Emmott
Faites un don au Journal Chrétien pour nous permettre de produire plus de vidéos comme celle-ci.
BRUXELLES (Reuters) – Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a prévenu la Russie lundi que l’alliance se tenait aux côtés de l’Ukraine, face aux vastes et inhabituels déploiements de troupes dépêchées à sa frontière par Moscou ces derniers jours.
Soucieux d’éviter une escalade des tensions, Jens Stoltenberg a appelé Moscou à la transparence sur ses activités militaires pour faire baisser les tensions et éviter une escalade.
« Nous devons être lucides, nous devons être réalistes sur les défis auxquels nous sommes confrontés. Et ce que nous voyons c’est une importante et significative accumulation de troupes russes », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
Présents à ses côtés, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a fait part de son inquiétude sur le fait que la Russie pourrait « rapidement activer » ses troupes massées à la frontière.
Tout en assurant ne pas vouloir spéculer autour des intentions russes, le secrétaire général de l’Otan a souligné qu’il s’agissait d’une « concentration inhabituelle » de troupes et que la Russie s’était déjà par le passé « montrée disposée à recourir à de telles capacités militaires pour mener des actions agressives contre l’Ukraine. »
Ces mouvements de troupes russes potentiellement suspects à la frontière ukrainienne – avec près de 100.000 soldats russes déployés dans cette zone d’après le président Volodimir Zelenski – ont suscité l’inquiétude des Occidentaux, pour qui ces déploiements pourraient suggérer la préparation éventuelle d’une offensive.
Moscou dément catégoriquement un tel scénario, dénonçant des accusations incendiaires et dénonce un accroissement de l’activité de l’Otan dans la région.
Jens Stoltenberg a jugé « dangereux » ces mouvements de troupes, estimant qu’ils réduisaient le délai d’alerte si Moscou décidait de « mener une offensive militaire agressive contre l’Ukraine ».
Interrogée sur la manière avec laquelle la Russie déploie ses troupes vers l’Ukraine, une source a indiqué: « Les gros équipements comme les chars, l’artillerie et les véhicules de combat de l’infanterie sont déplacés pendant la nuit pour éviter que des photos circulent sur les réseaux sociaux comme ce fut le cas lors du renforcement militaire russe au printemps. »
Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a également dit lundi, en marge d’une réunion avec ses homologues de l’Union européenne, que les pays occidentaux ne pouvaient exclure une intervention contre l’Ukraine alors la communauté internationale a les yeux rivés sur la crise migratoire en Biélorussie à la frontière avec la Pologne.
La Russie a annexé la Crimée en 2014 et revendique désormais la propriété des eaux territoriales baignant cette péninsule toujours reconnue comme ukrainienne par la plupart des pays.
L’armée ukrainienne continue par ailleurs de combattre les séparatistes prorusses qui ont pris la même année le contrôle de la région du Donbass, dans l’est du pays.
(Reportage Sabine Siebold et Robin Emmott, rédigé par Ingrid Melander; version française Myriam Rivet et Matthieu Protard, édité par)