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L’Opep+ en quête d’un consensus, les Emirats veulent du changement

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par Rania El Gamal, Olesya Astakhova et Ahmad Ghaddar

LONDRES/DUBAI/MOSCOU (Reuters) – Les pays de l’Opep+ reprennent leurs discussions vendredi, les Emirats arabes unis ayant empêché la veille un accord sur l’augmentation de la production, un blocage qui risque de se traduire par une diminution de l’offre mondiale et une nouvelle hausse des cours, déjà au plus haut depuis deux ans et demi.

Le projet débattu jeudi, que défendaient l’Arabie saoudite et la Russie, deux des principaux producteurs de brut au monde, prévoyait d’augmenter la production globale de l’alliance de deux millions de barils par jour (bpj) d’ici la fin de l’année et de prolonger le reste des mesures d’encadrement de l’offre jusqu’en décembre 2022, soit huit mois de plus que prévu.

Les pourparlers doivent reprendre à 13h00 GMT.

Plusieurs sources au sein de l’Opep+ ont expliqué que les Emirats arabes unis (EAU) voulaient obtenir une augmentation plus importante de leur propre production.

Face à la chute de la demande provoquée par la crise du coronavirus, l’Opep+ a décidé de réduire son offre totale de près de 10 millions de bpj à partir de mai 2020 en prévoyant de la relever progressivement d’ici avril 2022.

Sa production est aujourd’hui inférieure d’environ 5,8 millions de bpj à son niveau d’avant crise, un niveau auquel elle pourrait demeurer si les EAU bloquent tout nouvel accord.

Le prix du baril de Brent restait supérieur à 75,50 dollars, au plus haut depuis octobre 2018. Il a progressé de plus de 45% depuis le début de l’année.

LA RUSSIE OFFENSIVE, L’ARABIE SAOUDITE PLUS PRUDENTE

Si les EAU ne remettent pas en cause le principe d’une augmentation des pompages, expliquent plusieurs sources, ils réclament que le niveau de référence pris en compte pour l’application des réductions de production les concernant soit de 3,84 millions de bpj et non de 3,168 millions comme c’est le cas actuellement, avec à la clé des réductions moins importantes.

Une telle modification nécessiterait soit d’augmenter l’offre totale de l’Opep+, soit de réduire celle d’autres pays de l’alliance.

Les Emirats se sont engagés avant la crise dans une stratégie ambitieuse d’augmentation de leur production dans laquelle ils ont investi des milliards de dollars pour augmenter leurs capacités. Mais l’accord de 2020 les a obligés à geler 30% de ces capacités selon des sources proches du dossier.

Une source au sein de l’Opep+ a déclaré que les EAU affirmaient ne pas être le seul membre de l’alliance à réclamer un relèvement de son niveau de production de référence, en rappelant que l’Azerbaïdjan, le Koweït, le Kazakhstan et le Nigeria avaient tous modifié leur niveau de référence depuis la conclusion de l’accord.

Plusieurs sources ont par ailleurs rapporté que la Russie insistait pour augmenter l’offre de pétrole sur le marché mondial en arguant du fait que la hausse des cours favorisait la croissance de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, dont le coût d’extraction est plus élevé.

L’Arabie saoudite, elle, a une approche plus prudente car elle estime que le marché reste exposé à de multiples incertitudes en raison de la propagation des variants du coronavirus.

(Version française Marc Angrand, édité par Sophie Louet)

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