Trump revendique la victoire sur Harris après avoir empoché des « Swing States »
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Steve Holland, Nandita Bose, Stephanie Kelly et Joseph Ax
PALM BEACH, Floride (Reuters) – Donald Trump a revendiqué dans la nuit de mardi à mercredi avoir remporté l’élection présidentielle américaine, peu après que la chaîne de télévision Fox News a projeté la victoire du candidat républicain face à la vice-présidente démocrate sortante Kamala Harris, devancée dans plusieurs des Etats dits « pivots » (« Swing States ») considérés comme décisifs pour le scrutin.
Si le décompte des suffrages se poursuivait au fil de la nuit dans certains Etats, comme dans le Nevada et le Wisconsin, deux des sept Etats clés, Donald Trump était donné victorieux de trois d’entre eux: Pennsylvanie, Géorgie et Caroline du Nord.
« Ce fut le mouvement politique le plus extraordinaire de tous les temps », a déclaré le candidat républicain à des partisans en liesse réunis au centre de congrès de Palm Beach, en Floride, mercredi aux alentours de 02h30 (07h30 GMT).
« L’Amérique nous a donné un mandat fort et sans précédent », a-t-il ajouté depuis l’estrade, entouré par son colistier, le sénateur JD Vance, des représentants républicains et des membres de sa famille. Il a également remercié longuement le milliardaire Elon Musk, qui a versé plus de 100 millions de dollars à sa campagne.
Pour la plupart, les médias américains n’ont pas encore projeté une victoire électorale de Donald Trump, bien qu’ils donnent ce dernier provisoirement devant Kamala Harris dans les quatre autres Etats « pivots » encore non-attribués.
Kamala Harris n’a de son côté pas pris la parole devant ses partisans, rassemblés à l’université Howard, qui accueille traditionnellement des étudiants afro-américains, à Washington. Le codirecteur de la campagne Harris s’est présenté sur l’estrade peu après minuit (05h00 GMT) pour annoncer que la vice-présidente sortante s’exprimerait mercredi. « Nous avons encore des votes à compter », a dit Cedric Richmond.
GAINS RÉPUBLICAINS AU CONGRÈS
D’après les projections de la firme Edison Research, l’ancien président républicain a remporté 266 « grands électeurs », dont 51 grâce aux « Swing States » attribués pour l’heure, contre 219 grands électeurs pour Kamala Harris, victorieuse notamment en Californie et dans l’Etat de New York.
Pour remporter l’élection présidentielle, un candidat doit atteindre le seuil des 270 voix au Collège électoral, qui compte 538 grands électeurs. Les sept Etats pivots représentent au total 93 grands électeurs.
La Pennsylvanie, avec à la clé 19 grands électeurs, était considérée comme cruciale dans la course à la Maison blanche, autant pour Kamala Harris que pour Donald Trump.
Une page d’histoire devait s’écrire avec ce scrutin, dans les deux cas. Kamala Harris, 60 ans, première femme de couleur à avoir occupé la vice-présidence, pouvait devenir la première femme à accéder à la Maison blanche.
Donald Trump, 78 ans, seul président américain à avoir été visé par deux procédures de destitution (« impeachment ») et premier ancien président condamné au pénal, deviendrait en cas de victoire le premier politicien depuis plus d’un siècle à remporter deux mandats non-successifs.
Parallèlement à l’élection présidentielle, les deux partis espéraient redessiner le rapport de force au Congrès, alors qu’un tiers des sièges du Sénat et la totalité des sièges de la Chambre des représentants étaient en jeu.
Les républicains ont repris le contrôle de la chambre haute, où les démocrates disposaient d’une majorité étroite (51-49), grâce notamment à des victoires en Virginie-Occidentale et dans l’Ohio. La composition de la chambre basse demeurait indécise, alors que les démocrates avaient virtuellement besoin de cinq sièges supplémentaires pour la reprendre aux républicains.
TRUMP A CONVAINCU AU-DELÀ DE SA BASE DAVANTAGE QU’EN 2020
Donald Trump a convaincu davantage d’électeurs hispaniques que lors du précédent scrutin, montre un sondage de sortie des urnes réalisé par Edison Research: le républicain a remporté 45% des suffrages de cet électorat, moins que Kamala Harris (53%), mais treize points de pourcentage de plus qu’en 2020.
Il a également été privilégié par les Américains qui ont dit placer l’économie au premier rang de leurs préoccupations, nombre d’entre eux déplorant la hausse du coût de la vie et blâmant l’administration démocrate sortante.
Plus largement, selon les données d’Edison Research, quatre ans après sa défaite face au démocrate Joe Biden, l’ancien président républicain a renforcé sa popularité à travers le pays, des banlieues de Géorgie aux zones rurales de Pennsylvanie, et même dans certaines grandes villes qui sont traditionnellement des bastions démocrates.
Près des trois quarts des électeurs ont dit penser que la démocratie américaine est menacée, montre le sondage de sortie des urnes, mettant en exergue l’anxiété qui règne dans le pays après une campagne tendue et polarisante.
En amont de cet Election Day, Donald Trump a utilisé une rhétorique de plus en plus apocalyptique, tout en continuant d’alimenter – sans fondement – les doutes sur la fiabilité du système électoral, comme il l’avait fait en 2020, à l’issue de sa défaite face à Joe Biden, qu’il n’a jamais reconnue.
Quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote, Donald Trump a déclaré via son réseau social Truth, sans preuve, qu’il y avait « beaucoup de discussions à propos d’une TRICHE massive » à Philadelphie, en Pennsylvanie. Il avait déjà effectué il y a quatre ans des accusations similaires à propos de grandes villes votant majoritairement pour les démocrates.
Le candidat républicain a également formulé par la suite mardi des accusations similaires visant Detroit, dans le Michigan, l’un des sept Etats pivots.
« Je ne réagis pas à des absurdités », a déclaré à Reuters la secrétaire municipale de Détroit, Janice Winfrey, à propos des accusations de Donald Trump.
Après une campagne tendue, marquée notamment par les deux tentatives d’assassinat à l’encontre de Donald Trump, dont une le 13 juillet à laquelle il a réchappé de quelques millimètres, et par l’abandon de Joe Biden de sa campagne de réélection, les électeurs américains étaient appelés à se prononcer entre deux visions diamétralement différentes pour le pays.
Dans le pays, des responsables s’inquiétaient avant le scrutin de possibles troubles, rappelant les stigmates de l’insurrection sanglante contre le Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans de Donald Trump dans le but d’empêcher le Congrès de certifier la victoire électorale de Joe Biden.
Kamala Harris a une nouvelle fois prévenu, lors de ses ultimes rassemblements de campagne, qu’un retour de son rival républicain à la Maison blanche menacerait les fondements de la démocratie américaine.
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(Joseph Ax, Nandita Bose, Trevor Hunnicutt et Brad Heath à Washington, avec Gram Slattery à Pittsburgh, Jarrett Renshaw à Philadelphie, Andrea Shalal dans le Michigan, Gabriella Borter en Arizona, Helen Coster et Stephanie Kelly en Caroline du Nord, Steve Holland en Floride, Tim Reid, Bianca Flowers et Rich McKay en Géorgie; version française Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)
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