Espagne-L’armée déployée dans les zones inondées, la colère des victimes grandit
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Susana Vera et Raul Cadenas
PAIPORTA, Espagne (Reuters) -L’armée espagnole poursuivait lundi son déploiement dans la région de Valence, frappée par des inondations dévastatrices, alors que le mécontentement populaire grandit quant à la réponse des autorités à la catastrophe, qui a fait au moins 217 personnes.
Quelque 5.000 soldats ont été dépêchés au cours du week-end pour aider à distribuer de la nourriture et de l’eau, déblayer les rues et protéger les magasins et les biens des pillards, et 2.500 autres devraient les rejoindre lundi, a précisé la ministre de la Défense, Margarita Robles, à la radio publique RNE.
Un navire de guerre transportant 104 soldats de la Marine et des camions remplis de nourriture et d’eau faisait route lundi vers le port de Valence.
Les intempéries se poursuivaient en Espagne. Une forte tempête de grêle s’est abattue sur la ville de Barcelone, à quelque 300 kilomètres au nord.
L’agence espagnole de météorologie a placé lundi en alerte rouge, le niveau le plus élevé, le littoral de Barcelone, en raison d’un danger extrême dû à des pluies torrentielles et à une très forte averse à l’aéroport d’El Prat, déconseillant les déplacements à moins qu’ils ne soient absolument nécessaires.
L’opérateur aéroportuaire AENA a déclaré lundi sur X qu’environ 50 vols qui devaient décoller de l’aéroport de Barcelone avaient été annulés et que 17 vols qui devaient y atterrir avaient été détournés.
Le ministre espagnol des Transports, Oscar Puente, a précisé sur X que des parties de l’aéroport et de son parking avaient été inondées. Il a ajouté que l’ensemble du service ferroviaire métropolitain avait été interrompu.
Dans la région de Valence, les équipes de secours continuaient lundi à rechercher des disparus dans les sous-sols des bâtiments et les garages souterrains, ainsi qu’à l’embouchure des rivières, où les courants ont pu déposer des corps.
Ils n’ont trouvé aucune victime dans le parking souterrain de 5.000 places du centre commercial Bonaire, près de l’aéroport de Valence, a rapporté la station de radio Cadena Ser, citant la police nationale.
« ASSASSINS »
Óscar Puente a déclaré dimanche que le bilan des victimes s’était stabilisé car toutes les victimes « en surface » avaient été identifiées.
Les pires inondations en Europe depuis 50 ans ont englouti les rues et les étages inférieurs des immeubles, emportant des voitures et des pans de mur dans des flots de boue.
Les crues ont balayé des ponts, détruit des routes et des voies de chemin de fer, submergé les cultures dans cette région qui produit près de deux tiers des agrumes cultivés en Espagne.
Les habitants ne décolèrent pas face aux manquements des autorités – régionales et centrales – dans l’anticipation et la gestion de ce phénomène climatique lié à une goutte froide repérée pourtant tôt par les services météorologiques du pays. La lenteur des secours est aussi pointée du doigt.
Les alertes ont été trop tardives mardi dernier alors que la montée des eaux était déjà en cours.
Gouvernement central et autorités régionales se sont rejeté la responsabilité des failles dans l’organisation avant et après le drame.
Des centaines d’habitants de Paiporta, une municipalité particulièrement touchée par les crues, ont exprimé dimanche leur mécontentement lors d’une visite du roi d’Espagne Felipe, de son épouse la reine Letizia et du président du gouvernement socialiste Pedro Sanchez, certains leur jetant de la boue et criant « assassins ».
Des manifestants arboraient des signes distinctifs de l’extrême droite espagnole. Selon Margarita Robles, des groupes extrémistes tentent de tirer parti de la situation.
MANIFESTATIONS
Les syndicats et des collectifs marqués à gauche appellent à manifester samedi à Valence pour demander la démission du président régional, Carlos Mazón, membre du Parti populaire (PP, droite).
Le quotidien El País rapporte que des manifestants se sont rassemblés en nombre dimanche à Madrid devant le siège du Parti socialiste de Pedro Sánchez en signe de protestation.
L’opposition accuse Madrid d’avoir agi trop lentement pour prévenir les habitants et envoyer des équipes de secours, tandis que le gouvernement central a déclaré que les autorités régionales étaient responsables des mesures de protection civile.
Le manque de clarté quant au nombre de morts et de disparus indigne également les proches des victimes.
Bien qu’une ligne téléphonique ait été mise en place pour permettre aux proches de signaler les personnes disparues, le gouvernement a jusqu’à présent refusé de fournir un chiffre, se contentant de dire que « des dizaines et des dizaines » de personnes manquent toujours à l’appel.
(Reportage Inti Landauro, Susana Vera, Raul Cardenas et David Latona ; avec la contribution de Emma Pinedo et Joan Faus, rédigé par Charlie Devereux, version française Diana Mandiá, édité par Sophie Louet)
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