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Les chrétiens du Tchad obligés de jurer au nom d’Allah ?

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La nouvelle Constitution de la République du Tchad obligerait les chrétiens qui font leur entrée au Gouvernement à jurer sur le Coran ou sur la Bible, au nom d’Allah, et non de Dieu.

La nouvelle constitution, qui instaure la IVe République dans le cadre d’un régime présidentiel, est la loi fondamentale de la République du Tchad depuis le 4 mai 2018.

Elle stipule dans son article 105 qu’avant leur entrée en fonction les membres du gouvernement prêtent serment devant le Président de la République suivant la formule confessionnelle consacrée par la loi. Sur le coran pour le musulman, la bible pour le chrétien et le rite ancestral pour celui qui n’appartient à aucune religion révélée.

Une frange des religieux du Tchad, plus particulièrement les chrétiens, sont contre cette disposition qui consiste à jurer sur la Bible, au nom d’Allah, et non de Dieu.

La ministre de la Communication, Madeleine Alingué, qui a récusé la formule, obligeant le président de la cour à finalement accepter son serment au nom de Dieu, et non d’Allah en arabe, comme l’exige la cour.

De son côté, Djibergui Amane Rosine, ministre de l’Aviation civile, a refusé cette formule et n’a donc pas prêté serment, expliquant que les chrétiens n’ont pas le droit de jurer sur la Bible. Elle a donc été démie de ses fonctions et remplacée immédiatement par le général Mahamat Rozi.

Le politologue Évariste Ngarlem Toldé estime que cette disposition de la constitution viole le principe de laïcité au Tchad. La ministre n’aurait pas dû subir une sanction pour ses croyances religieuses.

« Lorsque la République renvoie un de ses membres pour refus de prêter serment sur la Bible, cela pose un problème de laïcité pour ce beau pays qui est le Tchad », poursuit-il.Se pose aussi la question de la séparation de l’Eglise et l’Etat. « La gestion des affaires publiques ne s’improvise pas à partir de la prestation de serment sur un livre saint. »

Sitack Yombatina Beni, pasteur protestant et juriste, a tenu à rappeler qu’il est strictement interdit à un chrétien de jurer sur la Bible.

« Pour ce qui est des chrétiens, la bible dit clairement : Pas de parjure.Certains disent qu’aux États-Unis les gens prêtent serment sur la bible, mais les États-Unis ne sont pas une référence. La référence c’est la Bible et pour un vrai chrétien il est interdit de jurer. »

Le Chef de l’Etat Idriss Déby Itno a voulu rassurer la communauté chrétienne en organisant un entretien avec Alphonse Karamba, vicaire général du diocèse de N’Djaména, et David Jean Ratou, Secrétaire général adjoint de l’Entente des Eglises et Missions Evangéliques au Tchad (EEMET), afin de discuter du mode de prestation de serment contenu dans la nouvelle Constitution.

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