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Volkswagen: Le bénéfice d’exploitation au plus bas depuis trois ans, restructuration imminente

par Andrey Sychev

(Reuters) – Le premier constructeur automobile européen Volkswagen a annoncé mercredi que son bénéfice d’exploitation avait reculé de 42% au troisième trimestre, plombé par la faible performance de sa division de voitures particulières et des coûts élevés, et alors que des fermetures d’usines se profilent en Allemagne pour la première fois dans l’histoire du groupe.

Le constructeur automobile prévoit de fermer au moins trois usines dans son pays d’origine, de supprimer des dizaines de milliers d’emplois dans le cadre d’un plan de restructuration, ce qui a déclenché une confrontation ouverte avec les syndicats.

Volkswagen, qui est par ailleurs le premier employeur de l’industrie allemande, prévoit également de réduire les salaires de 10% et de les geler en 2025 et 2026, a dit la présidente du comité d’entreprise, Daniella Cavallo, en début de semaine.

La marge d’exploitation de la marque Volkswagen est tombée de 3,4% à 2% au cours des neuf premiers mois de l’année.

« Cela met en évidence le besoin urgent de réductions significatives des coûts et de gains d’efficacité », a déclaré Arno Antlitz, directeur financier du groupe, dans un communiqué.

Le marché automobile européen s’est contracté d’environ 2 millions de véhicules depuis la pandémie de COVID-19, ce qui représente environ 500.000 unités de moins par an pour Volkswagen, des constructeurs tels que l’américain Tesla et des rivaux chinois qui proposent des modèles moins chers ayant gagné des parts de marché en Europe.

En Chine, la perte des parts de marché de Volkswagen a été exacerbée par un ralentissement de l’économie chinoise dû à une crise immobilière.

Les livraisons de Volkswagen destinées au plus grand marché automobile du monde, ont ainsi reculé de 15% à 711.500 véhicules au troisième trimestre, entraînant une baisse du chiffre global à 2,176 millions de véhicules.

Sur l’ensemble du groupe, le bénéfice d’exploitation est tombé à 2,86 milliards d’euros au cours de la période allant de juillet à fin septembre, ce qui est largement conforme à l’estimation moyenne de 2,80 milliards d’euros prévue par les analystes, selon les données de LSEG.

Vers 08h36 GMT, l’action, qui a perdu environ 20% de sa valeurs depuis le début de l’année, avance de 1,73% à 93,95 euros à la Bourse de Francfort.

UN AVENIR POUR TOUS LES SITES ALLEMANDS

Le deuxième constructeur automobile mondial souffre également de structures de gouvernance complexes, d’investissements mal évalués dans les véhicules électriques, de mauvaises décisions de gestion et de la réglementation jugé trop stricte en Allemagne.

Les syndicats ont évoqué mercredi la perspective de grèves, à moins que Volkswagen ne soit prêt à exclure les fermetures d’usines dans son plan de restructuration.

Thorsten Groeger, négociateur en chef du puissant syndicat IG Metall, a déclaré que les travailleurs s’attendaient à un avenir pour tous les sites allemands dans le cadre de la restructuration.

« Sinon, je peux dire très clairement que nous devrons planifier une escalade supplémentaire avec notre comité de négociation et de négociation collective », a-t-il déclaré aux journalistes.

Un deuxième cycle de négociations entre Volkswagen et le puissant syndicat allemand IG Metall est attendu ce mercredi, après que la responsable du comité d’entreprise a menacé de rompre les négociations et de lancer une grève.

Le groupe a réduit ses perspectives annuelles à deux reprises au cours du trimestre, rejoignant ainsi ses concurrents BMW et Mercedes-Benz, qui sont également en difficulté.

Arno Antlitz a toutefois déclaré que l’amélioration des prises de commandes en Europe occidentale au troisième trimestre, grâce notamment à l’arrivée progressive de nouveaux modèles sur le marché, a été un point positif pour les résultats du groupe, donnant un coup de pouce au dernier trimestre de 2024.

(Reportage Andrey Sychev, version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer et Augustin Turpin)

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