L’Europe recule avant l’emploi US et avec les craintes économiques
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par Diana Mandia
(Reuters) – Wall Street est attendue en baisse vendredi et les Bourses européennes reculent à mi-séance, la prudence prévalant avant la publication des données sur l’emploi aux États-Unis et alors que la croissance plus faible que prévu de la zone euro et le recul de la production industrielle allemande pèsent sur la tendance. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,36% pour le Dow Jones, de 0,65% pour le Standard & Poor’s-500 et de 1,17% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 perd 0,35% à 7.406,30 points vers 10h58 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,63% et à Londres, le FTSE 100 cède 0,35%.
L’indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,57%, le FTSEurofirst 300 de 0,37% et le Stoxx 600 de 0,39%.
La dernière séance de la semaine reste marquée par la prudence des investisseurs avant la publication du rapport mensuel sur l’emploi américain vendredi à 12h30 GMT, qui devrait montrer un rebond des créations de postes et une baisse du taux de chômage en août.
Des chiffres pires que prévu ou même une hausse du chômage pourraient toutefois raviver les craintes de récession dans la première économie mondiale et inciter les investisseurs à parier sur une baisse de 50 points de base le 18 septembre, date de la prochaine réunion de la Réserve fédérale.
L’incertitude éloigne par conséquent les investisseurs du risque, notamment après la publication plus tôt cette semaine d’une série d’indicateurs qui semblent suggérer que le marché américain du travail s’affaiblit.
« La question clé est bien sûr de savoir comment la Fed va réagir après les données du marché du travail d’aujourd’hui… Une baisse de 50 points de base pourrait être considérée comme un aveu implicite que la Fed est en retard sur la courbe », a déclaré Teeuwe Mevissen, analyste chez Rabobank.
En Europe, les craintes sur l’économie sont également présentes: en Allemagne, première économie de la zone euro, la production industrielle, dont les chiffres ont été publiés vendredi, a été bien plus faible qu’attendu en juillet, en raison notamment des difficultés du secteur automobile.
« Les chiffres sont une douche froide pour tous ceux qui espèrent une reprise rapide. En fait, ils suggèrent que le creux de la vague dans l’industrie est encore loin d’être atteint », a déclaré l’analyste d’ING Carsten Brzeski.
L’économie de la zone euro a par ailleurs progressé au deuxième trimestre à un rythme plus faible qu’annoncé précédemment, de 0,2% contre une estimation initiale de 0,3%, selon les données publiées vendredi par Eurostat.
La Banque centrale européenne devrait réduire ses taux de 25 points de base la semaine prochaine, même si les perspectives au-delà de cette date sont moins claires. Les traders s’attendent actuellement à des réductions d’environ 63 points de base d’ici 2025, contre environ 59 points de base en début de semaine. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET [L8N3KO0L6]
Broadcom recule de 9,6% en avant-Bourse, le fabricant de puces ayant dit prévoir un chiffre d’affaires légèrement inférieur aux estimations pour le quatrième trimestre, pénalisé par la faiblesse des dépenses dans son segment haut débit.
Nvidia et Marvell Technology reculent d’environ 2% et l’indice Philadelphia Semiconductor, composé de sociétés cotées du secteur des composants électroniques, devrait connaître sa plus forte baisse hebdomadaire depuis plus d’un mois.
VALEURS EN EUROPE
Aux valeurs, Elis recule de 14% après des informations de Reuters selon lesquelles le groupe a approché l’américain Vestis, valorisé 3,3 milliards de dollars en Bourse, en vue d’une éventuelle acquisition.
Airbus abandonne 1,2%, l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (AESA) ayant annoncé jeudi qu’au moins une partie de la flotte d’A350 serait inspectée par mesure de précaution après la défaillance d’une pièce de moteur pendant le vol d’un avion A350-1000 de Cathay Pacific.
Le fabricant de coeurs artificiels Carmat perd plus de 3% après avoir réduit ses objectifs de chiffre d’affaires pour l’année.
Ailleurs en Europe, Volvo Cars perd pour sa part 5%, le constructeur automobile suédois étant pénalisé par ses dernières annonces sur ses perspectives de marge et par l’abandon de son objectif de passer au tout électrique d’ici 2030.
TAUX Les rendements des obligations de la zone euro reculent vendredi pour une quatrième journée consécutive, alors que les investisseurs attendent les chiffres de l’emploi aux États-Unis et digèrent les données pires que prévu sur l’industrie allemande et la croissance de la zone euro.
Le rendement du Bund allemand à dix ans perd 4,6 points de base à 2,1620% et celui du Bund à deux ans abandonne 3,4 points de base à 2,2620%.
La tendance est similaire aux Etats-Unis avant la publication de l’indicateur sur l’emploi et le rendement des Treasuries à dix ans perd 3,3 points de base à 3,7005%.
CHANGES
Le dollar perd 0,12% face à un panier de devises de référence, poursuivant ses récentes pertes, les traders ayant vendu le billet vert de manière assez constante au cours des deux derniers mois alors que les inquiétudes grandissent quant au ralentissement de la croissance américaine, qui pourrait exiger des baisses de taux plus fortes de la part de la Fed.
L’euro est plutôt stable à 1,1109 dollar.
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont stables vendredi mais s’acheminent vers un repli hebdomadaire.
Le Brent grappille 0,06% à 72,73 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,03% à 69,17 dollars.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)
