Trump prend un ascendant initial sur Harris, en attendant les « Swing States »
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Jarrett Renshaw, Joseph Ax, Andrea Shalal et Tim Reid
PHILADELPHIE, Pennsylvanie (Reuters) – Donald Trump est donné victorieux dans une quinzaine d’Etats, dont la Floride et le Texas, après la fermeture mardi d’une partie des bureaux de vote pour l’élection présidentielle américaine, des résultats sans surprise qui lui permettent de devancer Kamala Harris en attendant le verdict des Etats clés.
Selon les projections de l’institut Edison Research, l’ancien président républicain est crédité au total de 162 « grands électeurs » contre 81, dont ceux de New York, du Massachusetts et du Maryland, pour la vice-présidente démocrate sortante.
Mais l’enjeu se situe dans les sept Etats considérés comme décisifs, dits « pivots », à même de faire basculer le scrutin dans un camp ou dans l’autre, dont la Géorgie, où les bureaux de vote ont été parmi les premiers à fermer, à 19h00 (mercredi minuit GMT).
A cette fin, la Pennsylvanie, autre Etat pivot (« Swing State ») où les bureaux de vote ont fermé à 20h00 (mercredi 01h00 GMT), est considérée comme cruciale, autant pour Kamala Harris que pour Donald Trump, car attribuant 19 grands électeurs.
Pour remporter l’élection présidentielle, un candidat doit atteindre le seuil des 270 voix au Collège électoral, qui compte 538 grands électeurs.
En Géorgie (16 grands électeurs), après dépouillement de 69% du nombre estimé de suffrages, Donald Trump était donné en tête avec 52,7% des voix, contre 46,6% pour Kamala Harris.
CRAINTES POUR LA DÉMOCRATIE
Un premier sondage de sortie des urnes réalisé par Edison Research montre que près des trois quarts des électeurs disent penser que la démocratie américaine est menacée, ce qui met en exergue l’anxiété qui règne dans le pays après une campagne tendue et polarisante.
Il s’agit d’un élément notable, alors que l’économie était citée comme la principale préoccupation des Américains, devant la démocratie, dans les enquêtes d’opinion réalisées semaine après semaine en amont du scrutin.
A l’approche de cet Election Day, Donald Trump a utilisé une rhétorique de plus en plus sombre, tout en continuant d’alimenter – sans fondement – les doutes sur la fiabilité du système électoral, comme il l’avait fait en 2020, à l’issue de sa défaite face au démocrate Joe Biden, qu’il n’a jamais reconnue.
Kamala Harris a une nouvelle fois prévenu, lors de ses ultimes rassemblements de campagne, qu’un retour de son rival républicain à la Maison blanche menacerait les fondements de la démocratie américaine.
Les projections sont basées seulement sur une portion des dizaines de millions d’Américains ayant voté, dont une partie par anticipation et par correspondance, avec davantage de clarté attendue en fin de soirée, voire même dans les prochains jours, du fait du long processus de dépouillement dans certains Etats.
Quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote, Donald Trump a déclaré via son réseau social Truth, sans preuve, qu’il y avait « beaucoup de discussions à propos d’une TRICHE massive » à Philadelphie, en Pennsylvanie. Il avait déjà effectué il y a quatre ans des accusations similaires à propos de grandes villes votant majoritairement pour les démocrates.
Le candidat républicain a également formulé par la suite mardi des accusations similaires visant Detroit, dans le Michigan, l’un des sept Etats pivots – Arizona, Géorgie, Michigan, Nevada, Caroline du Nord, Pennsylvanie, Wisconsin.
« DÉSINFORMATION »
« Je ne réagis pas à des absurdités », a déclaré à Reuters la secrétaire municipale de Détroit, Janice Winfrey, à propos des accusations de Donald Trump.
Un responsable de la municipalité de Philadelphie a également rejeté via le réseau social X toute fraude supposée. « Il n’y a absolument aucune vérité dans ces accusations. C’est encore un exemple de désinformation », a écrit Seth Bluestein. « Voter à Philadelphie a été sûr ».
Des millions d’Américains ont patienté de manière ordonnée dans des files d’attente à travers le pays pour voter mardi, avec de rares perturbations signalées dans une poignée d’Etats – dont de fausses alertes à la bombe à propos desquelles le FBI a accusé la Russie.
A travers le pays, des responsables s’inquiétaient avant le scrutin de possibles troubles, rappelant les stigmates de l’insurrection sanglante contre le Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans de Donald Trump dans le but d’empêcher le Congrès de certifier la victoire électorale de Joe Biden.
« Si je perds une élection, si c’est une élection équitable, je suis le premier à le reconnaître », a dit Donald Trump dans la journée à des journalistes à Mar-a-Lago, en Floride, où il a voté et devait passer la soirée électorale.
L’équipe de campagne du républicain a laissé entendre que l’ancien président pourrait se déclarer vainqueur du scrutin dès ce mardi soir, alors même que des millions de bulletins de vote seront encore à prendre en compte, comme Donald Trump l’avait fait en 2020 – à tort.
MOMENT D’HISTOIRE
Pour connaître l’identité du prochain locataire de la Maison blanche, il faudra peut-être patienter plusieurs jours, le temps que l’ensemble des bulletins dans les Etats clé soient dépouillés, si les écarts entre Kamala Harris et Donald Trump sont aussi minces qu’indiqué par les sondages avant le scrutin.
Après une campagne tendue, marquée notamment par les deux tentatives d’assassinat à l’encontre de Donald Trump, dont une le 13 juillet à laquelle il a réchappé de quelques millimètres, et par l’abandon de Joe Biden de sa campagne de réélection, les électeurs américains étaient appelés à se prononcer entre deux visions diamétralement différentes pour le pays.
Dans les deux cas, une page d’histoire va être écrite.
Kamala Harris, 60 ans, première femme de couleur à avoir occupé la vice-présidence, deviendrait en cas de victoire la première femme à accéder à la Maison blanche.
Seul président américain à avoir été visé par deux procédures de destitution (« impeachment ») et premier ancien président à être condamné au pénal, Donald Trump, 78 ans, peut devenir le premier depuis plus d’un siècle à remporter deux mandats non-successifs.
En parallèle au scrutin présidentiel, le contrôle du Congrès est également en jeu, alors qu’un tiers des sièges du Sénat et la totalité des sièges de la Chambre des représentants sont renouvelés.
La majorité étroite (51-49) des démocrates au Sénat est menacée par les républicains, qui ont repris mardi soir un siège en Virginie-Occidentale grâce à Jim Justice. Les républicains contrôlent actuellement la Chambre mais les démocrates ont virtuellement besoin de seulement cinq sièges supplémentaires pour y faire basculer la majorité.
VOIR AUSSI:
EN DIRECT – Les derniers développements de l’élection présidentielle
(Joseph Ax à Washington, avec Andrea Shalal dans le Michigan, Gabriella Borter en Arizona, Helen Coster et Stephanie Kelly en Caroline du Nord, Steve Holland en Floride, Tim Reid, Bianca Flowers et Rich McKay en Géorgie, Trevor Hunnicutt à Washington; version française Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)
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