Tennis: Goffin dénonce « l’irrespect total » du public français de Roland-Garros
par Vincent Daheron
PARIS (Reuters) – Le joueur belge David Goffin n’a pas apprécié « l’irrespect total » manifesté selon lui par une partie du public français de Roland-Garros après sa victoire au premier tour des Internationaux de France de tennis contre Giovanni Mpetshi Perricard, assurant avoir reçu un crachat.
« Clairement, ça va trop loin, c’est de l’irrespect total », a regretté mardi en conférence de presse l’ancien 7e joueur mondial, désormais 115e à l’ATP, au terme de son succès en cinq manches 4-6, 6-4, 6-3, 6-7, 6-3.
« C’est vraiment trop. Ça devient du foot, bientôt il y aura des fumigènes, des hooligans et ça se battra dans les tribunes. Ça commence à devenir ridicule. Certains sont plus là pour foutre le bordel que pour mettre l’ambiance. »
« Aujourd’hui, quelqu’un m’a craché son chewing-gum. Ça devient compliqué. C’est pour ça que j’ai voulu rester calme. Si je commence à m’énerver là-dessus, ça peut me déstabiliser. Quand on a eu 3h30 avec le public qui te tape sur la tête, tu es content de charrier deux secondes. Ils l’ont mérité », a-t-il ajouté en référence à sa réaction après la balle de match convertie, main derrière l’oreille en direction des spectateurs.
« Le public apporte une ferveur incroyable, notamment sur les courts annexes. Mais il est évident que cela doit se faire dans le respect de tous les joueurs et les instances sont là pour faire respecter ce cadre », a répondu la direction du tournoi, mercredi après-midi, dans une déclaration transmise aux médias.
« S’il est normal que les supporters viennent partager leur enthousiasme et encourager leurs favoris, cela ne doit en aucun cas compromettre les valeurs du tennis et la considération pour les joueurs. »
Depuis plusieurs années, le public français encourage vigoureusement ses locaux, porté notamment par des associations de supporteurs créées pour soutenir le tennis tricolore.
C’est notamment le cas sur le bouillant court 14 d’une capacité de 2.158 places où les spectateurs exultent parfois sur les fautes adverses, lancent des chants issus du football comme le célèbre « Aux armes », le tout dans un milieu du tennis où la bienséance règne habituellement.
« Beaucoup de gens se plaignent. C’est l’écho qu’il y a dans le vestiaire et dans les instances ATP », a poursuivi David Goffin. « Je pense que ça ne se passe qu’en France. À Wimbledon il n’y a pas ça. En Australie non plus. L’US Open, c’est plutôt tranquille. Ici, c’est vraiment une ambiance malsaine. »
AMBIANCE « MALSAINE » OU « ENFLAMMÉE » ?
Une chaude ambiance a déjà accompagné dimanche, première journée du tournoi, la victoire du Français Corentin Moutet face au Chilien Nicolas Jarry (6-2, 6-1, 3-6, 6-0) sur le court Simonne-Mathieu.
Avant ce premier tour, le local avait appelé sur Instagram ses supporteurs à enflammer l’enceinte en réponse à une précédente confrontation à Santiago entre les deux joueurs pendant laquelle le Tricolore avait été chahuté par le public chilien.
« C’est très subjectif. Apparemment, pour vous, c’est un manque de respect. Je ne sais pas », a répondu Corentin Moutet, dimanche, en conférence de presse. « Je ne suis pas pour l’irrespect. J’ai trouvé qu’ils étaient derrière moi. Ils l’ont tout de même applaudi, même à son entrée sur le terrain. Moi, au Chili, j’ai été hué du premier au dernier point dès mon entrée. »
« Il y a toujours une limite entre le respect et le soutien. Donc, c’est toujours compliqué. Pour vous, c’est de l’irrespect, pour moi, cela n’en est pas », a-t-il ajouté.
« On est à domicile, donc il y a souvent des ambiances enflammées. En tant que joueur français, c’était vraiment sympa à vivre. »
Habitué aux ambiances exaltées typiques de la NCAA, le championnat universitaire des Etats-Unis, Ben Shelton a aussi vécu cette atmosphère particulière, lundi, face au Français Hugo Gaston qu’il a battu 3-6, 6-3, 6-4, 6-4.
« Quand j’étais à l’université, le public ne s’exprimait pas toujours de la bonne manière mais aujourd’hui, il y avait une telle énergie positive sur le court, c’était fantastique », a-t-il dit lundi en conférence de presse.
« Très honnêtement, cela me motive, parce qu’à chaque fois qu’on fait une erreur non provoquée, entendre le tollé du public, cela me donne de l’énergie », a ajouté l’Américain de 21 ans, 15e joueur mondial.
(Reportage de Vincent Daheron, édité par Jean-Stéphane Brosse et Blandine Hénault)
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