La Russie concentre ses assauts sur Kourakhove et la situation est difficile à Pokrovsk, dit Kyiv
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KYIV (Reuters) -L’armée russe a concentré vendredi ses assauts sur Kourakhove, ville de l’est de l’Ukraine que les forces ukrainiennes défendent depuis des semaines, ont dit les autorités de Kyiv, tout en admettant que la situation restait difficile dans la région.
Les Russes ont aussi tenté de poursuivre leur progression vers Pokrovsk, noeud logistique et ferroviaire à une trentaine de kilomètres au nord de Kourakhove qui, s’ils finissaient par s’en emparer, leur dégagerait la voie sur le reste de la région de Donetsk qu’ils ne contrôlent toujours pas deux ans et demi après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine.
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a félicité ses troupes qui parviennent à tenir leurs positions sur ces deux secteurs les plus âprement disputés du front de l’est de l’Ukraine, tout en admettant que la situation autour de Pokrovsk restait difficile et que les forces russes ne cessaient de gagner du terrain dans la région.
Malgré leurs difficultés, les forces ukrainiennes affirment avoir repoussé 64 assauts russes près de Kourakhove en 24 heures, ce qui représente les combats les plus intenses dans cette zone depuis le début du mois. Elles disent aussi avoir résisté à 36 assauts près de Pokrovsk.
Le ministère russe de la Défense a déclaré vendredi que Moscou avait pris le contrôle de la ville de Dolynivka dans la région de Donetsk, une affirmation que Reuters n’a pas pu vérifier de manière indépendante.
Ces combats sur ces deux champs de bataille représentent ainsi plus de deux tiers de l’ensemble des affrontements recensés au cours de la journée le long des plus de 1.000 km de front dans le nord-est, l’est et le sud de l’Ukraine.
L’armée ukrainienne a pour sa part lancé début août une incursion surprise dans la région russe de Koursk avec l’espoir de contraindre la Russie à déplacer des forces mobilisées dans le Donbass ukrainien. Elle est toutefois désormais à l’arrêt après des gains rapides dans un premier temps.
Vendredi, Volodimir Zelensky a déclaré que les contre-attaques russes dans la région n’avaient jusqu’à présent connu « aucun succès sérieux ».
L’armée ukrainienne a utilisé la région frontalière de Soumy comme base arrière de cette incursion en territoire russe.
Les autorités locales ont déclaré que des missiles guidés russes avaient tué deux personnes vendredi dans cette région, dont un enfant de quatre ans. Des maisons et une clinique ont été endommagées à Yampil, à une vingtaine de kilomètres de la frontière, tandis que l’électricité a été coupée, ont dit les autorités de la région de Soumy.
ATTAQUES SUR LES INFRASTRUCTURES ÉNERGÉTIQUES
L’armée de l’air ukrainienne a pour sa part abattu 24 des 26 drones lancés depuis la Russie au cours de la nuit dans quatre régions du pays, a-t-elle annoncé dans un communiqué publié sur Telegram.
La chute de débris dans la région d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, a blessé une personne et endommagé 20 maisons, a précisé le gouverneur de la région, Oleh Kiper.
Les attaques russes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes se sont également poursuivies, le ministère ukrainien de l’Énergie faisant état vendredi d’attaques dans six régions du pays au cours des dernières 24 heures.
La Russie a également endommagé des infrastructures industrielles dans la région d’Ivano-Frankivsk, a ajouté le ministère.
Le président ukrainien a déclaré le « plan de victoire » qu’il souhaite présenter au président américain Joe Biden dans le courant du mois était un moyen de parvenir à une paix fiable en Ukraine.
« Ce plan peut ouvrir la voie à une paix fiable, à la mise en oeuvre complète de la formule de paix », a-t-il dit lors d’une conférence organisée par la fondation caritative Viktor Pintchouk.
Volodimir Zelensky avait dit fin août que l’Ukraine devait être en position de force et qu’il allait présenter un plan au président américain Joe Biden, ainsi qu’à ses deux possibles successeurs.
(Rédigé par Anastasiia Malenko et Yuliia Dysa, version française Bertrand Boucey et Diana Mandiá, édité par Sophie Louet et Kate Entringer)
