Les projets de Trump pour le commerce, l’immigration, le climat et les VE
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par James Oliphant
WASHINGTON (Reuters) – La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle pourrait entraîner des changements significatifs dans la politique commerciale des États-Unis, la lutte contre le changement climatique, la guerre en Ukraine, les véhicules électriques (VE), la fiscalité et l’immigration.
Bien que certaines de ses propositions nécessitent l’approbation du Congrès, voici un aperçu des politiques qu’il envisage de mettre en œuvre au cours de son second mandat de quatre ans :
DROITS DE DOUANE
Donald Trump a proposé d’imposer des droits de douane de 10% ou plus sur tous les produits importés aux États-Unis, une mesure visant à éliminer le déficit commercial. Mais ses détracteurs affirment que cette mesure entraînerait une hausse des prix pour les consommateurs américains et une instabilité économique mondiale.
Il souhaite également pouvoir fixer des droits de douane plus élevés aux pays imposant des droits sur les importations américaines, menaçant de taxer à hauteur de 200% certaines voitures importées, notamment du Mexique.
Donald Trump a par ailleurs suggéré que des alliés comme l’Union européenne pourraient également faire face à des droits de douane plus élevés.
La Chine est particulièrement visée. Il propose d’éliminer progressivement, sur une période de quatre ans, les importations chinoises de produits tels que l’électronique, l’acier et les produits pharmaceutiques. Il cherche à interdire aux entreprises chinoises de posséder des biens immobiliers et des infrastructures aux États-Unis dans les secteurs de l’énergie et de la technologie.
Donald Trump a affirmé que le terme « droits de douane » était son préféré et qu’il les considèrait comme des sources de revenus pour l’État.
EXPULSIONS EN MASSE
Donald Trump s’est engagé à rétablir les politiques qu’il avait adoptées lors de son premier mandat pour lutter contre le franchissement illégal des frontières et à mettre en place de nouvelles restrictions radicales.
Il prévoit de limiter le droit d’asile à la frontière entre les États-Unis et le Mexique et de lancer la plus grande opération d’expulsion de l’histoire des États-Unis, ce qui déclencherait probablement des recours juridiques et l’opposition des démocrates au Congrès.
Il évoque également l’utilisation de la Garde nationale et, si nécessaire, de troupes fédérales, sans écarter l’idée de centres de rétension pour traiter les personnes en vue de leur expulsion.
Donald Trump souhaite mettre fin à la citoyenneté automatique pour les enfants nés aux Etats-Unis de parents étrangers, remettant en question l’interprétation du 14e amendement de la Constitution, et pourrait révoquer le statut protégé de certaines populations, comme les Haïtiens ou les Vénézuéliens.
Il envisage de rétablir « l’interdiction de voyager » qui limite l’entrée aux États-Unis de personnes originaires de pays à majorité musulmane, une mesure controversée de son premier mandat.
PLUS DE FORAGE
Donald Trump promet d’augmenter la production américaine de combustibles fossiles en assouplissant le processus d’autorisation des forages sur les terres fédérales et en encourageant la construction de nouveaux gazoducs. Il a déclaré qu’il réautoriserait le forage pétrolier dans la Réserve naturelle nationale de l’Arctique, en Alaska.
Il reste à voir si l’industrie pétrolière suivra et augmentera sa production à un moment où les prix du pétrole et du gaz sont relativement bas.
Il a déclaré qu’il retirerait à nouveau les États-Unis des accords de Paris sur le climat, un cadre visant à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, et qu’il soutiendrait l’augmentation de la production d’énergie nucléaire.
Il souhaite également revenir sur les obligations imposées par l’administration de Joe Biden concernant les véhicules électriques et d’autres politiques visant à réduire les émissions des véhicules.
Selon lui, les États-Unis doivent augmenter leur production d’énergie pour rester compétitifs dans le développement de systèmes d’intelligence artificielle.
ALLÉGEMENT FISCAL
Outre ses programmes en matière de commerce et d’énergie, Donald Trump a promis de réduire les réglementations fédérales qu’il juge contraignantes pour la création d’emplois. Il s’engage à maintenir en vigueur la vaste réduction d’impôts de 2017, et son équipe envisage une nouvelle série de réductions d’impôts pour les particuliers et les entreprises, au-delà de celles qui ont été adoptées au cours de son premier mandat.
Il propose de réduire le taux d’imposition sur les sociétés de 21% à 15% pour les entreprises qui fabriquent leurs produits aux États-Unis.
Il a déclaré qu’il chercherait à légiférer pour mettre fin à l’imposition des pourboires et des heures supplémentaires afin d’aider les serveurs et autres travailleurs du secteur des services. Il s’est engagé à ne pas taxer ni réduire les prestations de sécurité sociale.
Le républicain a également déclaré qu’en tant que président, il ferait pression sur la Réserve fédérale pour qu’elle abaisse les taux d’intérêt, mais qu’il ne l’exigerait pas.
La plupart de ses propositions fiscales, si ce n’est toutes, nécessiteraient une action du Congrès. Les analystes budgétaires ont prévenu que la multitude de réductions d’impôts ferait gonfler la dette fédérale.
LA FIN DES PROGRAMMES DE DIVERSITÉ
Donald Trump s’est engagé à obliger les universités américaines à « défendre la tradition américaine et la civilisation occidentale » et à supprimer les programmes touchants à la diversité. Il veut demander au département de la Justice d’engager des poursuites contre les écoles qui pratiquent la discrimination positive.
Dans les écoles primaires et secondaires, Donald Trump entend soutenir les programmes autorisant aux parents d’utiliser des fonds publics pour l’instruction privée ou religieuse.
Il a également l’intention d’abolir le département fédéral de l’Éducation, et de laisser les États prendre le contrôle du secteur.
AVORTEMENT
Donald Trump a nommé trois juges à la Cour suprême des États-Unis qui ont fait partie du groupe qui a réussi à défaire l’arrêt Roe v. Wade, jusque-là inscrit dans la constitution, sur l’avortement. Il est probable qu’il nommera à nouveau des juges fédéraux qui continueront sur cette voie.
Dans le même temps, il a déclaré qu’une interdiction de l’avortement n’étais pas nécessaire, et que le problème devait être résolu à l’échelle des États. Il a indiqué considérer que l’interdiction d’avorter au-delà de six semaines, privilégiée par certains républicains, était trop stricte et que toute loi devrait inclure des exceptions en cas de viols, d’inceste et de problèmes de santé chez la mère.
Donald Trump a fait savoir qu’il ne tenterait pas de limiter l’accès à la mifepristone, une pilule abortive, après que la Cour suprême a rejeté une plainte contre la tentative du gouvernement d’en contrôler la vente.
Il soutient des politiques en faveur de la fécondation in vitro (FIV), de la contraception et des soins prénataux.
METTRE FIN AUX GUERRES
Donald Trump s’est montré critique face au soutien américain pour l’Ukraine dans la guerre menée par la Russie, et a déclaré qu’il pourrait mettre fin à celle-ci en 24 heures s’il venait à être élu, bien qu’il n’ait pas précisé comment il y parviendrait. Il a suggéré que l’Ukraine pourrait céder certains de ses territoires en vue d’un accord de paix, une idée que l’Ukraine continue de rejeter.
Il a également déclaré que, sous sa présidence, les États-Unis repenseraient complètement le « but de l’Otan et la mission de l’Otan ». Il a exprimé son soutien à Israël dans la guerre à Gaza mais a exhorté le pays à mettre fin à son offensive. On peut s’attendre à ce qu’il continue la politique de l’administration de Joe Biden en ce qui concerne la fourniture d’armes à Israël. En parallèle, il va probablement s’engager pour une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, un but qu’il avait poursuivi lors de son premier mandat.
Donald Trump a déclaré que s’il devenait président, il « mettra fin à la souffrance et à la destruction au Liban », mais n’a pas indiqué comment il comptait y parvenir.
Il a suggéré la construction d’un « dôme d’acier », un bouclier de défense contre les missiles semblable à celui d’Israël, au-dessus des États-Unis.
Il a également émis l’idée d’envoyer des forces armées au Mexique afin de lutter contre les cartels et d’user la marine américaine pour former un blocus du pays et endiguer la contrebande de fentanyl.
ENQUÊTER SUR SES ENNEMIS, AIDER SES ALLIÉS
Donald Trump s’est plusieurs fois engagé à utiliser les agences de renseignement pour enquêter sur ses ennemis politiques, y compris les autorités électorales, les juristes et ceux qui financent des partis politiques.
Sur le même sujet, il a indiqué qu’il envisageait de nommer un procureur spécial afin d’enquêter sur Joe Biden, bien qu’il n’ait pas spécifié sur quelle base.
Il a également indiqué qu’il pourrait renvoyer tout magistrat qui ne suivrait pas ses directives, une mesure qui violerait le principe de l’indépendance de la justice.
Donald Trump entend amnistier tous ceux qui ont été arrêtés pour des crimes en lien avec l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021.
En plus d’enquêtes criminelles, il a indiqué son intention d’utiliser les pouvoirs du gouvernement afin de punir ceux qu’ils considère comme ses critiques, notamment des chaînes de télévision.
PURGE DE LA BUREAUCRACIE FÉDÉRALE
Donald Trump entend mettre fin à ce qu’il appelle « l’État profond », c’est-à-dire des fonctionnaires qui, selon lui, ont leur propre agenda, à travers un décret qui lui donnerait la possibilité de renvoyer des milliers de travailleurs. Cette décision sera probablement attaquée en justice.
Le milliardaire Elon Musk, puissant soutien de Donald Trump, pourrait être nommé à la tête d’une commission chargée de mener un audit financier du gouvernement. Il n’a pas fourni de détails sur le fonctionnement de cette instance. Le gouvernement est déjà surveillé par des instances telles que l’Office of Management and Budget (l’office de gestion et du budget) ainsi que des enquêteurs auprès d’agences fédérales.
Donald Trump poursuivrait les donneurs d’alerte, qui sont en général protégés par la loi, et mettrait en place une instance indépendante chargée de « surveiller » les agences américaines du renseignement.
(Reportage James Oliphant, rédigé par Ross Colvin et Jonathan Oatis ; version fançaise Pauline Foret et Noémie Naudin ; édité par Kate Entringer)
Chère lectrice, Cher lecteur,
Pardon de vous interrompre, mais nous sommes dans le dernier trimestre de l’année 2024 et il sera bientôt trop tard pour nous aider dans cette collecte. Nous vous demandons de repenser au nombre de fois où vous avez consulté Chretiens.com et si vous pouvez donner 1 € au Journal Chrétien. Si chaque personne lisant les publications de ce site donnait 1 €, nous atteindrions notre but en quelques semaines.
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Le Journal Chrétien est au cœur de l'information en ligne.
Seuls 3% des lecteurs font des dons, alors si vous avez donné par le passé et si vous appréciez toujours nos publications, renouvelez votre soutien. Si vous n'avez pas encore décidé, rappelez-vous qu'il n'y a pas de petite contribution, tous les dons aident, qu'ils soient de 1 € ou 100 €.
Vos dons sont déductibles d'impôts
Si vous êtes un particulier résidant en France, vos dons sont déductibles à 66% de votre impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable.Si vous êtes une entreprise française assujettie à l’IR ou l’IS, 60% de votre don au Journal Chrétien est déductible de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 5‰ du chiffre d’affaires. La réduction d’impôts sur le montant excédant ce plafond est reportable sur les 5 années suivant celle du don.
Chaque donateur reçoit immédiatement un reçu fiscal émis par J’aime l’info, une association reconnue d’intérêt général, qui a pour objet le soutien au pluralisme de l’information et la défense d’une presse numérique indépendante et de qualité.