L’Europe attendue en recul avant le rapport mensuel sur l’emploi des États-Unis
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par CORENTIN CHAPPRON
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes sont attendues en repli à l’ouverture vendredi, les investisseurs se préparant à la publication d’un indicateur d’emploi crucial aux États-Unis, qui pourrait déterminer l’ampleur de la première baisse de taux de la Réserve fédérale.
Les contrats à terme suggèrent une ouverture en recul de 0,18% pour le CAC 40 parisien, contre un repli de 0,25% pour le FTSE à Londres, un déclin de 0,13% pour le Dax à Francfort et une baisse de 0,19% pour l’EuroStoxx 50.
Le rapport mensuel sur l’emploi sera publié à 12h30 GMT, et si les économistes s’attendent à un rebond des chiffres d’emploi par rapport à juillet, une surprise, à la hausse comme à la baisse, pourrait faire fortement réagir les marchés.
Une salve de données sur l’emploi cette semaine a semblé suggérer que le marché du travail s’affaiblissait et la Réserve fédérale devra baisser ses taux rapidement si les chiffres de vendredi le confirment.
Les marchés monétaires estiment probable à environ 60% une baisse de 25 points de base en septembre plutôt qu’une baisse de 50 pb.
« Les marchés semblent revenus à un cadre dans lequel des ‘mauvaises nouvelle sont des mauvaises nouvelles’, c’est-à-dire dans lequel des données économiques médiocres font baisser les actions et monter les obligations », résume Ben Pace, responsable des investissements chez Cerity Partners.
« Si la direction prise par les marchés du travail inquiéte certains observateurs, les niveaux d’emploi restent généralement sains par rapport à l’histoire. La plupart des déséquilibres post-COVID étant enfin rétablis, l’assouplissement des politiques monétaires devrait permettre à la croissance économique de se rapprocher de sa tendance à long terme », ajoute le stratégiste.
De fait, les mauvais chiffres de juillet, liés à des facteurs ponctuels, pourraient aussi tenir à une forme d’accumulation de main d’œuvre de la part d’entreprises marquées par les difficultés de recrutement d’après la pandémie.
Une immigration importante a par ailleurs pu contribuer à faire augmenter l’offre d’emploi, et donc le chômage, sans que cette hausse traduise nécessairement un affaiblissement de l’économie.
L’analyse des tendances de l’emploi sera donc aussi importante pour la trajectoire de l’économie américaine que les chiffres attendus vendredi.
LES VALEURS À SUIVRE :
À WALL STREET
La Bourse de New York, un temps soutenue par l’activité dans le secteur des services aux Etats-Unis, a fini en baisse jeudi avant la publication vendedi du rapport mensuel officiel sur l’emploi.
L’indice Dow Jones a cédé 0,54%, ou 219,22 points, à 40.755,75 points. Le Standard & Poor’s 500, plus large, a perdu 16,66 points, soit -0,30% à 5.503,41 points. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 43,37 points, soit 0,25% à 17.127,661 points.
Tesla a fini en hausse de près de 5% après avoir annoncé lancer son logiciel d’assistance à la conduite entièrement autonome (FSD) au premier trimestre 2025 en Europe et en Chine, sous réserve de l’approbation des autorités réglementaires.
EN ASIE
La Bourse japonaise recule avant la publication du rapport sur l’emploi américain. L’indice Nikkei recule de 0,8% à 36.363,74 points. Le Topix, plus large, cède 1,09% à 2.592,22 points.
Le spécialiste de l’équipement de fabrication de semi-conducteurs, Tokyo Electron affiche le plus fort recul du Nikkei, perdant 2% tandis que son concurrent Advantest abandonne 1,9%.
Les actions chinoises sont proches d’un plus bas de sept mois dans un contexte incertain, tandis que les échanges sont suspendus à Hong Kong à l’approche d’un typhon. Le SSE Composite de Shanghai recule de 0,21%, le CSI 300 décroît de 0,2%.
TAUX
Les rendements américains sont en légère baisse, les investisseurs digérant les dernières données qui suggèrent un affaiblissement du marché de l’emploi.
Le rendement du Treasury à dix ans décline de 2,3 pb à 3,7099%, tandis que le rendement du titre à deux ans abandonne 2,3 pb à 3,7288%.
CHANGES
Le yen entame sa quatrième séance de hausse face au dollar et touche un plus haut depuis début août, une tendance vouée à se poursuivre si les chiffres de l’emploi américain suggèrent un ralentissement de l’activité.
En Asie, le yen avance de 0,5% à 142,72 yens pour un dollar, le dollar australien cède 0,15% à 0,673 dollar.
Le dollar recule de 0,17% face à un panier de devises de référence, l’euro se hisse de 0,06% à 1,1117 dollar et la livre sterling est stable à 1,3174 dollar.
PÉTROLE
Les cours du brut progressent légèrement, l’Opep ayant choisi de reporter ses hausses de production prévues en octobre et novembre, tandis que les stocks de brut aux États-Unis ont reculé de 6,9 millions de barils la semaine dernière, contre un consensus d’une baisse de 993.000 barils, selon les données de l’Energy Information Administration américaine publiées jeudi.
Le Brent progresse de 0,14% à 72,79 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se renchérit de 0,14% à 69,25 dollars.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)
