Le gouvernement israélien savoure la victoire de Donald Trump
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Jonathan Saul
JERUSALEM (Reuters) – Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et ses partisans ont salué avec enthousiasme mercredi l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, estimant que le futur chef de la Maison blanche soutiendrait l’Etat juif de manière « inconditionnelle ».
Le chef du gouvernement a qualifié l’élection de l’ancien président républicain de « plus grand retour de l’Histoire ».
« Votre retour historique à la Maison blanche offre un nouveau départ à l’Amérique et un engagement fort en faveur de la grande alliance entre Israël et l’Amérique. C’est une immense victoire ! En toute amitié », a écrit sur le réseau social X Benjamin Netanyahu, des propos repris à l’unisson par les dirigeants de sa coalition nationaliste et religieuse.
Le Premier ministre israélien s’est entretenu dans la journée avec le président-élu. « La conversation a été chaleureuse et cordiale », ont dit ses services dans un communiqué, ajoutant que la discussion avait porté sur la « menace iranienne » et la nécessité de travailler de concert pour la sécurité d’Israël.
Côté palestinien, le Hamas, que le gouvernement israélien a juré d’éradiquer de la bande de Gaza depuis l’assaut sanglant qu’il a mené dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, s’est refusé à commenter les affaires intérieures américaines.
Il a toutefois appelé Washington à cesser de « soutenir aveuglément » Israël et conseillé à Donald Trump « d’apprendre des erreurs de Joe Biden », selon les termes de son ancien porte-parole Sami Abou Zouhri.
« Nous sommes convaincus que les Etats-Unis soutiendront, sous votre direction, les aspirations légitimes du peuple palestinien », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dans son message de félicitations à Donald Trump.
La victoire du candidat républicain à l’élection présidentielle est vécue comme un soulagement à Jérusalem en raison des nombreuses tensions qui ont émaillé la relation entre Benjamin Netanyahu et le président démocrate sortant, même si Washington a continué à apporter un soutien militaire sans faille à Israël.
QUELLE INFLUENCE ?
Profitant de la nuit électorale américaine, Benjamin Netanyahu a annoncé mardi soir le limogeage de son ministre de la Défense Yoav Gallant, une décision dénoncée par l’opposition, accueillie à regret à Washington, qui en avait fait l’un de ses interlocuteurs privilégiés, mais saluée dans son propre camp.
Son successeur, l’ancien ministre des Affaires étrangères Israel Katz, a estimé que la victoire de Donald Trump renforcerait l’alliance avec Israël et permettrait la libération des 101 otages israéliens ou étrangers, vivants ou morts, toujours détenus par le Hamas depuis le 7-Octobre selon les autorités israéliennes.
Sous son premier mandat, entre 2017 et 2021, Donald Trump avait reconnu Jérusalem comme capitale de l’Etat juif et la souveraineté israélienne sur le plateau annexé du Golan, à rebours de la communauté internationale.
Mais rien ne permet encore de savoir si le président-élu soutiendra une guerre qui pourrait entraîner directement les Etats-Unis dans un conflit au Proche ou Moyen-Orient, prévient Burcu Ozcelik, chercheuse au Royal United Services Institute de Londres. « En haut de la liste des inconnues se trouve le degré d’influence que Trump aura sur Netanyahu », dit-elle.
En attendant, les représentants des colons israéliens se sont félicités de la prochaine arrivée au pouvoir de Donald Trump, après avoir été sanctionnés, pour certains individus ou groupes, par l’administration de Joe Biden pour des violences contre les Palestiniens en Cisjordanie.
« Nous espérons avoir un allié qui se tiendra à nos côtés de manière inconditionnelle alors que nous menons des batailles qui sont une guerre contre l’ensemble de l’Occident », a déclaré Israel Ganz, président du Conseil de Yesha, l’une des principales organisations de colons.
(Avec Nidal al Mughrabi au Caire, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)
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