Stellantis-Le déstockage ampute les ventes du 3e trimestre
PARIS/MILAN (Reuters) -Stellantis a fait état jeudi d’une chute de 27% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre, amputé par la réduction à marche forcée de ses stocks accumulés aux Etats-Unis et par une contre-performance commerciale qui ont conduit le mois dernier à un « profit warning » spectaculaire.
Cette baisse est toutefois légèrement moins marquée que le pensaient les analystes et l’action Stellantis gagnait 1,9% vers 11h00, signant l’une des meilleures performances de la Bourse de Milan.
« La réduction des stocks aux Etats-Unis avance à un rythme plus rapide que prévu », a déclaré le nouveau directeur financier du constructeur automobile né de la fusion entre PSA et FCA, Doug Ostermann, au cours d’une téléconférence de presse.
Il a ajouté s’attendre à ce que l’objectif de réduction de 100.000 véhicules des stocks des concessionnaires américains soit atteint plus tôt que l’objectif de fin novembre.
Ancien directeur des opérations du groupe pour la Chine, Doug Ostermann a été nommé au début du mois pour remplacer Natalie Knight, qui a quitté l’entreprise dans le sillage de la dégradation des résultats.
Les problèmes propres à Stellantis s’ajoutent aux difficultés auxquelles sont confrontés l’ensemble des constructeurs occidentaux: un ralentissement du marché, notamment pour les véhicules électriques, la gestion délicate de la sortie du thermique et une concurrence accrue des constructeurs chinois hors de leurs frontières.
Le premier constructeur automobile européen, Volkswagen envisage de fermer au moins trois usines en Allemagne et licencier plusieurs dizaines de milliers de personnes, a dit cette semaine le responsable du comité d’entreprise du groupe, ce qui constituerait une restructuration encore plus drastique qu’envisagé initialement.
NOUVEAUX OBJECTIFS CONFIRMES
Stellantis a maintenu ses objectifs revus en forte baisse en septembre à cause notamment de difficultés opérationnelles et commerciales aux Etats-Unis, soit une marge opérationnelle courante comprise entre 5,5% et 7,0%, contre une marge « à deux chiffres » visée précédemment. Son free cash-flow industriel est attendu entre -5 milliards et -10 milliards d’euros, alors qu’il anticipait auparavant un free cash-flow industriel « positif ».
Jusqu’à présent l’un des groupes les plus rentables du secteur, Stellantis a vu son bénéfice opérationnel ajusté chuter de 40% au premier semestre. Il a également laissé entendre que son dividende et ses rachats d’actions pourraient être réduits en 2025.
Le constructeur automobile né de la fusion entre PSA et FCA a réalisé un chiffre d’affaires de 33 milliards d’euros sur le trimestre écoulé. Les analystes attendaient 31,1 milliards d’euros, selon un consensus calculé par Reuters après le 16 octobre, date de la publication par Stellantis pour la première fois d’une estimation préliminaire de ses livraisons en volume sur le trimestre.
Celles-ci ont finalement baissé de 21% à 1,17 million de véhicules, principalement à cause de trous dans l’offre produits de la gamme, a souligné le directeur financier. Ceux-ci, dont l’effet négatif sur les ventes vient s’ajouter au déstockage, devraient commencer à être comblés au fil du vaste renouvellement engagé par Stellantis.
Le groupe aura lancé pas moins de 20 nouveaux modèles sur l’ensemble de 2024, notamment le nouveau Peugeot 3008, la Citroën C3 électrique, l’Alfa Romeo Junior, la Dodge Charger Daytona et la Jeep Wagoneer S.
Fin septembre, les stocks totaux atteignaient 1,33 million de véhicules, en baisse de 129.000 sur un an. Sur le seul marché américain, les stocks des concessionnaires ont reculé de 80.000 unités – 50.000 au troisième trimestre et 30.000 en octobre.
Les analystes de Citi ont accueilli cette amélioration avec prudence, voyant « peu de potentiel de hausse (…) malgré la forte sous-performance de l’année ». Ils s’attendent à une poursuite des pressions sur les prix, qui ont pesé en Europe au troisième trimestre, à un renforcement de la concurrence chinoise et y ajoutent le casse-tête du durcissement des normes européennes de CO2 en 2025 faute d’un volume si la demande pour l’électrique ne redémarre pas.
Dans un autre communiqué, Stellantis a souligné qu’en cumul annuel, il était toujours sur le podium dans plusieurs pays d’Europe – numéro un en France et en Italie et dans le top 3 en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni. Il a également rappelé que sa part de marché aux Etats-Unis s’était redressée en septembre, à 8% contre 7,2% en juillet.
« Si la performance du T3 2024 s’inscrit en dessous de notre potentiel, je suis satisfait de nos progrès dans le règlement des problèmes opérationnels », a ajouté Doug Ostermann.
« Nous avons pleinement confiance dans la capacité de nos activités d’afficher une bonne performance dans le temps. Nous voyons ceci comme un ensemble de défis très transitoires, temporaires, d’origine opérationnelle, que nous sommes bien partis pour corriger. »
(Reportage Gilles Guillaume et Giulio Piovaccari, édité par Kate Entringer et Sophie Louet)
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