L’Europe clôture en nette baisse, les résultats du jour déçoivent
par Pauline Foret
(Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse jeudi après un déluge de résultats d’entreprise et d’indicateurs économiques alors que l’incertitude règne sur la rentabilité des dépenses de l’IA et l’avenir politique des États-Unis.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,05% à 7.350,37 points. A Francfort, le Dax a reculé de 1,03% et à Londres, le FTSE 100 de 0,61%.
L’indice EuroStoxx 50 a clôturé en baisse de 1,34%, le FTSEurofirst 300 de 1,11% et le Stoxx 600 de 1,27%.
La saison des résultats, qui a vu de nombreuses entreprises publier des chiffres en deçà des attentes, pèse lourdement sur le sentiment des marchés. Des poids lourds tels que TotalEnergies, BNP Paribas ou Anheuser-Busch InBev glissent en Bourse après avoir manqué les estimations, entraînant avec eux la plupart des sous-indices européens.
Outre-Atlantique, les dernières mises en garde de Meta au sujet de l’accélération des dépenses dans l’intelligence artificielle (IA) générative tirent le S&P-500 et le Nasdaq vers le bas.
« Les résultats étaient un peu décevants pour les investisseurs et ça s’est traduit par une faiblesse dans le Nasdaq, accentuant la faiblesse du sentiment dans le Stoxx 600 », a déclaré Daniela Hathorn, analyste senior des marchés chez Capital.com.
Côté macro, le scrutin américain apporte également son lot d’inquiétudes, la course à la présidentielle s’annonçant extrêmement serrée. Depuis plusieurs semaines, les marchés parient sur une victoire de Donald Trump face à Kamala Harris, tandis que les sondages d’opinion sont incertains.
« Trump menace de nombreux droits de douane – à voir ce que cela voudra dire pour le commerce international. Nous allons probablement assister à une baisse de la productivité dans beaucoup d’entreprises qui sont exposées aux États-Unis, donc les investisseurs sont inquiets », a expliqué Daniela Hathorn.
Plusieurs indicateurs économiques publiés pendant la session ont par ailleurs indiqué une reprise surprise de l’inflation dans la zone euro et des ventes au détail en Allemagne, ainsi qu’un raffermissement des dépenses des ménages aux États-Unis.
VALEURS
À Paris, BNP Paribas perd 4,75% après que ses activités de crédit à la consommation et de crédit-bail automobile au troisième trimestre ont déçu les marchés.
Sa rivale, Société Générale, prend quant a elle 11,27% après avoir fait état jeudi de résultats meilleurs qu’attendu au troisième trimestre, portés par le rebond de la banque de détail et la dynamique des métiers actions, tout en annonçant un remaniement de sa direction.
Spie perd 5,29%, la croissance organique et de la production du groupe français ayant notamment déçu les attentes des analystes.
À Zurich, SoftwareOne dégringole de 38,96% après avoir fortement abaissé jeudi ses prévisions annuelles de chiffre d’affaires.
Sur fond d’incertitude quant à l’avenir des relations commerciales entre les États-Unis et l’Europe, le secteur des ventes au détail recule de 4,14%.
A WALL STREET
A l’heure de la clôture en Europe, Wall Street creuse ses pertes, le Dow Jones cédant 0,67%, le Standard & Poor’s 500 1,46% et le Nasdaq Composite, particulièrement sensible aux valeurs technologiques, 2,40%.
Côté valeurs, le secteur technologique vacille après les résultats de Microsoft et Meta, qui perdent respectivement 5,64% et 4,0%. Nvidia, Amazon, Alphabet et Apple perdent entre 0,5% et 4,3%.
Uber perd 11,26% après ses résultats trimestriels, tandis qu’Estée Lauder s’effondre de 20,29% après avoir retiré ses prévisions de chiffre d’affaires pour 2025.
Les marchés se tournent à présent vers Amazon et Apple, les deux dernières des « megacaps » à publier leurs résultats cette semaine.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les données préliminaires de l’inflation harmonisée en France se sont établies à 1,5% en octobre, tandis que les ventes au détail allemandes ont affiché une croissance surprise en septembre. Dans la zone euro, l’inflation a à nouveau accéléré pour atteindre 2% en octobre.
Outre-Atlantique, les inscriptions au chômage ont reculé de manière inattendue, s’établissant à 216.000 dans la semaine au 26 octobre alors que les investisseurs tablaient sur 230.000, tandis que l’indice PCE des prix a augmenté de 0,2% sur un mois en septembre, conformément aux attentes.
CHANGES
Le dollar s’affirme quelque peu jeudi après que des données ont suggéré une baisse de la pression sur les prix à la consommation, confortant les paris autour de la possibilité que la Réserve fédérale baisse ses taux directeurs de 25 points de base la semaine prochaine.
Le dollar gagne 0,13% face à un panier de devises de référence.
Après des données confirmant une nouvelle hausse de l’inflation dans la zone euro, la monnaie unique gagne 0,03% à 1,0858 dollar.
TAUX
Les derniers indicateurs économiques ayant rassuré les investisseurs quant à la possibilité que la Réserve fédérale continue son cycle d’assouplissement en douceur, les rendements obligataires sont à nouveau en hausse ce jeudi.
Le rendement des Treasuries à dix ans gagne 2,8 points de base à 4,2924%, le deux ans 1,6 point de base à 4,1702%.
Le rendement du Bund allemand à dix ans grappille quant à lui 0,8 point de base à 2,4000% et deux ans 0,6 point de base à 2,3220%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont à la hausse ce jeudi, les investisseurs digérant la hausse de la demande américaine et les informations selon lesquelles les pays de l’OPEP+ prévoient de retarder l’augmentation prévue de leur production.
Le Brent gagne 0,79% à 73,12 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,69% à 69,08 dollars.
A SUIVRE VENDREDI 1er NOVEMBRE: []
Les investisseurs attendent, dans l’après-midi de vendredi, le rapport mensuel sur l’emploi aux États-Unis.
Côté résultats, le secteur pétrolier américain sera première ligne, les résultats d’Exxon Mobil et de Chevron étant attendus dans la journée.
(Rédigé par Pauline Foret)
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