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Israël lance une invasion du Liban avec des « assauts limités » contre le Hezbollah

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par Timour Azhari

BEYROUTH (Reuters) – L’invasion du Liban par Israël, qui était considérée comme imminente, a semble-t-il débuté aux premières heures de la journée de mardi alors que l’armée israélienne a annoncé avoir lancé des assauts terrestres « limités » contre le Hezbollah dans des zones situées près de la frontière entre les deux pays.

Cette incursion terrestre représente une escalade du conflit au Moyen-Orient entre Israël et les milices alignées sur l’Iran, près d’un an après l’attaque du Hamas palestinien dans des localités israéliennes à laquelle l’Etat hébreu a répondu en menant depuis lors un siège total de la bande de Gaza.

Elle menace également de pousser les Etats-Unis, principal allié d’Israël, et l’Iran à prendre part directement au conflit.

L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué avoir commencé des « assauts terrestres limités, localisés et ciblés, basés sur des renseignements précis », contre le Hezbollah dans des villages libanais proches de la frontière qui représentent « une menace immédiate » pour les communautés israéliennes du nord de l’Etat hébreu.

Tsahal a ajouté que l’aviation et l’artillerie israéliennes menaient des « frappes précises » en appui des troupes au sol.

Des habitants de la ville libanaise d’Aïta El-Chaab, à la frontière, ont rapporté de lourds bombardements et la présence d’hélicoptères et de drones.

Selon deux sources sécuritaires palestiniennes, une frappe israélienne a été menée contre un bâtiment situé dans le camp de réfugiés d’Aïn El-Hilweh, près de la ville de Sidon, ciblant Mounir Maqdah, le commandant de la branche libanaise des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa – le bras armé du Fatah.

On ne sait pas dans l’immédiat si Mounir Maqdah a été tué dans l’attaque.

Il s’agit de la première attaque d’Israël contre le plus important camp, surpeuplé, de réfugiés palestiniens au Liban depuis le début des affrontements transfrontaliers avec le Hezbollah en octobre dernier.

« TOUS LES MOYENS NÉCESSAIRES »

Les assauts terrestres israéliens interviennent après deux semaines de bombardements intensifs et d’attaques menées par Tsahal à travers le Liban, dont la détonation simultanée de centaines de bipeurs considérés comme appartenant à des membres du Hezbollah et l’assassinat, vendredi dernier, du chef emblématique du mouvement chiite, Hassan Nasrallah.

Plusieurs commandants du Hezbollah ont également été abattus par Israël dans des bombardements menés ces derniers jours.

Les frappes effectuées par Israël à travers le Liban au cours des quinze derniers jours ont tué plus de 1.000 civils et contraint plus d’un million de Libanais à fuir, selon les autorités locales.

D’après une source sécuritaire, Tsahal a bombardé lundi des zones situées en périphérie sud de Beyrouth. Un journaliste de Reuters a aperçu un éclair lumineux et entendu une série de puissantes explosions une heure après que l’armée israélienne a demandé aux habitants d’évacuer ces zones, citant la présence d’infrastructures du Hezbollah.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré à des conseillers municipaux du nord d’Israël que la nouvelle phase de la guerre menée le long de la frontière sud du Liban débuterait bientôt.

Il a ajouté que cela permettrait d’avancer vers l’objectif de ramener chez eux les Israéliens ayant fui des zones frontalières du fait des roquettes lancées par le Hezbollah depuis près d’un an en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Yoav Gallant a par ailleurs déclaré à des soldats israéliens que « tous les moyens qui pourraient être nécessaires » seront utilisées: « Vos forces, d’autres forces, les airs, par la mer, et au sol. Bonne chance ».

L’ARMÉE LIBANAISE EN RETRAIT

Une source sécuritaire libanaise a déclaré à Reuters que l’armée libanaise s’est retirée d’environ cinq kilomètres de ses positions le long de la frontière avec Israël. Cette information n’a été ni confirmée ni infirmée par un porte-parole de l’armée libanaise.

Traditionnellement, l’armée libanaise se tient à l’écart des principaux conflits avec Israël. Elle n’a pour l’heure pas pris part aux affrontements transfrontaliers ayant éclaté en octobre dernier.

Aucun commentaire n’a été obtenu dans l’immédiat auprès de la Maison blanche et du département d’Etat américain à propos des assauts terrestres lancés par Israël dans le sud du Liban.

Quelques heures plus tôt, le président américain Joe Biden avait appelé à un cessez-le-feu.

« Je suis plus inquiet que vous ne le savez et ça m’irait qu’ils s’arrêtent », a-t-il dit à des journalistes en réponse à la question de savoir s’il était à l’aise avec le projet d’Israël de mener une incursion transfrontalière au Liban. « Nous devons avoir un cessez-le-feu », a-t-il ajouté.

Israël a rejeté la semaine dernière une proposition de cessez-le-feu de 21 jours à la frontière libanaise, formulée par les Etats-Unis et la France avec l’objectif de disposer d’une fenêtre diplomatique pour permettre aux civils déplacés de rentrer chez eux, des deux côtés de la frontière.

« LA BATAILLE POURRAIT ÊTRE LONGUE »

L’assassinat vendredi dernier de Hassan Nasrallah, principale figure de la « Résistance » alignée sur l’Iran contre les intérêts israéliens et américains au Moyen-Orient, a constitué l’un des principaux revers infligés au Hezbollah et à Téhéran ces dernières décennies.

Dans ses premiers commentaires publics depuis la mort de Hassan Nasrallah, le chef adjoint du Hezbollah a déclaré que « les forces de la Résistance sont prêtes pour des affrontements terrestres ».

Naïm Qassem a ajouté que le mouvement chiite désignerait dès qu’il en aurait l’opportunité un nouveau secrétaire général en remplacement de Hassan Nasrallah, considéré à la fois comme un terroriste par l’Occident et comme un héros par des millions de partisans pour sa lutte contre Israël.

« Nous savons que la bataille pourrait être longue », a dit Naïm Qassem. « Nous l’emporterons, comme nous avons obtenu la libération en 2006 », a-t-il poursuivi, en référence au précédent conflit de grande ampleur entre le Hezbollah et Israël.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu l’Iran, principal soutien du Hezbollah, qu’aucun endroit ne serait inaccessible pour « protéger notre peuple et notre pays ».

Dans une vidéo de trois minutes, dans laquelle il s’est exprimé en anglais à l’attention du peuple iranien, le dirigeant israélien a accusé Téhéran d’avoir plongé le Moyen-Orient « plus profondément dans la guerre » au détriment même des Iraniens.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran ne laisserait pas sans réponse les « actes criminels » perpétrés par Israël, en référence à l’assassinat de Hassan Nasrallah et d’un commandant des Gardiens de la Révolution iranienne abattu au même moment.

(Bureaux de Beyrouth, du Caire et de Washington)

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