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Des Gazaouis quittent leur refuge à Rafah, craignant un assaut israélien

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par Mohammad Salem

RAFAH, Bande de Gaza (Reuters) – Nahla Jarwane a quitté sa maison située dans le centre de la bande de Gaza après le lancement de la vaste offensive israélienne en représailles à l’attaque du Hamas. Comme plus d’un million d’autres Palestiniens, elle a trouvé refuge à Rafah, à la pointe sud de l’enclave, frontalière de l’Egypte.

Mais la ville est désormais ciblée par des bombardements israéliens. Tsahal a annoncé avoir libéré dans la nuit de dimanche à lundi deux otages lors d’une opération commando menée à Rafah, où les frappes israéliennes ont fait des dizaines de morts et de blessés selon les autorités sanitaires locales.

Nahla Jarwane va désormais retourner dans la zone qu’elle avait fui, déplorant qu’aucun endroit ne soit sûr dans l’enclave palestinienne. Des dizaines d’autres personnes ont aussi dit ce mardi être en partance de Rafah, citant les bombardements et frappes aériennes menés par Israël ces derniers jours.

« J’ai fui Al-Maghazi, je suis venue à Rafah, et maintenant j’en suis réduite à retourner à Al-Maghazi », dit Nahla Jarwane, en référence au camp de réfugiés situé au coeur de la bande de Gaza où elle résidait avant l’offensive israélienne.

« La nuit dernière a été très difficile. Nous retournons à Al-Maghazi par peur, déplacés d’une zone à une autre », ajoute-t-elle. « Où que nous allions, il n’y a aucune sécurité. »

Israël décrit la ville de Rafah comme le « dernier bastion » du Hamas et entend intensifier ses opérations militaires dans le sud de la bande de Gaza pour atteindre son objectif annoncé d' »éradiquer » le groupe palestinien responsable de l’attaque du 7 octobre qui a fait 1.200 morts et lors de laquelle 250 personnes ont été enlevées, selon les autorités israéliennes.

Alors que l’armée israélienne avait dans un premier temps focalisé ses bombardements et opérations dans le nord de la bande de Gaza, la pointe sud de l’enclave était perçue par les civils palestiniens comme un sanctuaire.

Près de 1,5 million de personnes se trouvent à Rafah, soit six fois plus qu’avant le 7 octobre, selon les données de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). C’est aussi via cette ville qu’a été acheminée l’aide humanitaire apportée à l’enclave depuis le début du conflit.

« NOUS NE SAVONS PLUS OÙ ALLER »

D’après les autorités sanitaires locales, plus de 28.000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début des frappes israéliennes, qui ont par ailleurs ravagé des quartiers entiers de l’enclave, mis hors-service des hôpitaux et écoles, et provoqué une crise alimentaire.

Tsahal a intensifié début décembre son offensive dans le sud de l’enclave, principalement autour de la ville de Khan Younès.

Des chars d’assaut israéliens ont ciblé l’est de Rafah dans la nuit de lundi à mardi, ont déclaré des habitants, même si Tsahal ne semble pas avoir lancé pour l’heure l’offensive terrestre attendue.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné à l’armée de préparer un plan pour évacuer Rafah et éliminer les brigades du Hamas présentes sur place, ont indiqué ses services.

Le président américain Joe Biden, qui s’est entretenu dimanche par téléphone avec Benjamin Netanyahu, a déclaré à ce dernier qu’Israël ne devait pas mener d’opération militaire à Rafah sans garantir la sécurité des civils qui y ont trouvé refuge.

Des ONG et des gouvernements étrangers ont déclaré que les civils palestiniens déplacés par les combats n’avaient nulle part où aller. L’Egypte a répété qu’elle n’autoriserait aucun exode de réfugiés palestiniens sur son territoire.

Assise dans un véhicule où elle a regroupé toutes ses affaires, Nahla Jarwane dit espérer que la guerre prenne fin rapidement.

« Nous sommes fatigués de fuir d’une ville à l’autre. J’espère que le monde se tient à nos côtés et nous regarde avec bienveillance et miséricorde », déclare-t-elle, énumérant le quotidien des Gazaouis – « martyrs, bombardements, destruction, mort, famine, soif ».

Momen Chbair a décidé de retourner à Khan Younès, à moins d’une dizaine de kilomètres de Rafah, où il a lui aussi passé une nuit difficile. « Nous sommes perdus. Nous ne savons plus où aller », dit-il, assis sur une charrette tirée par un âne, sur une route ensablée, près du littoral.

« Je prie pour que la communauté internationale fasse pression sur Israël pour qu’il arrête la guerre. Nous sommes fatigués d’aller d’un endroit à un autre. »

(Reportage de Mohammad Salem, avec Nidal al-Mughrabi; version française Jean Terzian, édité par Tangi Salaün)

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