Rechercher sur le site

Entrez les mots-clés dans la boîte ci-dessous :

Vous aimez nous lire?

Soutenez-nous !

Israël lance des frappes à grande échelle contre le Hezbollah au Liban

Soutenez notre chaîne de télévision chrétienne en vous engageant à donner 5 €/mois.

par Ariba Shahid et Maya Gebeily

JÉRUSALEM (Reuters) -L’armée israélienne a mené lundi sa plus vaste série de frappes aériennes contre le Hezbollah, en près d’un an de conflit, ciblant simultanément le sud du Liban, la vallée de la Bekaa dans l’est et le nord du pays à proximité de la Syrie.

Interrogé par des journalistes, lors d’un point presse, sur une éventuelle incursion terrestre israélienne au Liban, le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré: « Nous ferons tout ce qui est nécessaire » pour que les habitants évacués du nord d’Israël puissent rentrer chez eux en toute sécurité, ce qui constitue une priorité de guerre pour le gouvernement israélien.

Les frappes israéliennes interviennent après des échanges de tirs transfrontaliers parmi les plus nourris depuis le début d’un conflit qui s’intensifie parallèlement à la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.

Le Hezbollah, mouvement chiite libanais soutenu par l’Iran, dit soutenir le Hamas depuis l’attaque de ce dernier dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023 et le déclenchement de la guerre dans l’enclave palestinienne.

D’après Daniel Hagari, le Hezbollah a stocké des armes, notamment des missiles de croisière, dans des maisons et des bâtiments du sud du Liban au fil des ans. Il a appelé les habitants du Liban à se tenir à l’écart de ces sites.

ORDRE D’ÉVACUATION

Selon un journaliste de Reuters présent dans le sud du Liban, les habitants de la région ont reçu lundi des appels d’un numéro libanais leur enjoignant de s’éloigner immédiatement de 1.000 mètres de tout poste utilisé par le Hezbollah.

Daniel Hagari a précisé que cet avertissement avait été « diffusé en arabe sur tous les réseaux et plates-formes au Liban ».

Le ministre libanais de l’Information, Ziad Makary, a indiqué que son ministère avait reçu un appel similaire ordonnant l’évacuation du bâtiment, mais a assuré qu’il ne ferait rien de tel.

« C’est une guerre psychologique », a-t-il déclaré à Reuters.

Le porte-parole de l’armée israélienne a par ailleurs présenté une vidéo montrant des agents du Hezbollah tentant de lancer des missiles de croisière depuis la maison d’un civil au Liban et la frappe israélienne qui a suivi quelques instants avant son lancement.

« Le Hezbollah vous met en danger. Il vous met en danger, vous et vos familles », a-t-il déclaré à l’adresse des habitants du Liban.

Le Hezbollah n’a pas commenté dans l’immédiat ces mises en garde.

Daniel Hagari a indiqué qu’Israël avait commencé à frapper les cibles du Hezbollah après avoir identifié une tentative de tirs en direction d’Israël.

Sur le réseau social X, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a accusé le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, de prendre les Libanais en otage en plaçant des missiles et des armes dans leurs maisons et leurs villages destinés à menacer les civils israéliens.

VOLS MILITAIRES À BASSE ALTITUDE

L’aviation israélienne a mené une série intense de frappes sur des villes situées le long de la frontière sud du Liban et même plus au nord lundi matin, ont indiqué à Reuters des témoins.

Une roquette a touché un flanc de montagne à l’est de la ville portuaire libanaise de Byblos, selon un habitant et les médias d’Etat libanais. Cette zone, située entre des villages chrétiens et chiites, n’avait jamais été touchée par des frappes aériennes auparavant.

Les journalistes de Reuters présents dans la ville portuaire de Tyr, au sud du pays, ont entendu des avions de guerre voler à basse altitude au-dessus du Sud-Liban, ainsi qu’une série de frappes aériennes à proximité.

La chaîne de télévision Al Manar du Hezbollah a fait état de frappes aériennes israéliennes visant la périphérie de nombreuses villes et villages du sud, ainsi que la plaine de la Bekaa, dans l’est du Liban. Elle a diffusé des images montrant des colonnes de fumée dans le sud s’élevant dans le ciel.

Outre les frappes sur Bekaa, des avions de guerre ont également bombardé la région du Hermel, dans le nord du Liban, a également rapporté Al Manar.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a dit lundi s’être entretenu avec le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, sur les dernières frappes contre le Hezbollah.

J’ai fourni au secrétaire une évaluation de la situation des menaces du Hezbollah et je l’ai informé des opérations des FDI (Forces de défense israéliennes) visant à réduire la capacité du Hezbollah à lancer des attaques contre les civils israéliens », écrit-il sur X. « Nous avons également discuté de la situation régionale plus largement », a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs invité la population israélienne au calme.

« Ce sont des jours où l’opinion publique israélienne devra faire preuve de sang-froid », a-t-il dit.

UN CONFLIT QUI POURRAIT DURER

Depuis dimanche, le Hezbollah et Israël ont échangé des tirs nourris, le mouvement libanais lançant des roquettes en profondeur dans le nord d’Israël après avoir subi d’intenses bombardements.

« Nous sommes entrés dans une nouvelle phase, dont le titre est la bataille ouverte de la reconnaissance », a déclaré la semaine dernière le chef adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem, lors des funérailles de l’un des commandants du mouvement tué à Beyrouth.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a dit pour sa part que les opérations se poursuivraient jusqu’à ce que les personnes évacuées du côté israélien de la frontière puissent rentrer chez elles en toute sécurité. Cela suggère que le conflit sera long, le Hezbollah s’étant engagé de son côté à continuer à se battre jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu voit le jour dans la bande de Gaza.

Mardi et mercredi derniers, des milliers de bipeurs et de talkies-walkies utilisés par les membres du Hezbollah ont explosé. L’attaque a été largement imputée à Israël, qui n’a ni confirmé ni infirmé sa responsabilité.

(James Mackenzie et Ari Rabinovitch à Jerusalem, Tom Perry et Maya Gebeily à Beyrouth; rédigé par Michael Georgy; version française Camille Raynaud et Claude Chendjou, édité par Kate Entringer et Blandine Hénault)

tagreuters.com2024binary_LYNXMPEK8M03W-FILEDIMAGE

Les commentaires sont fermés.

LES ARTICLES LES PLUS LUS