Israël envoie des avions à Amsterdam pour évacuer les supporteurs attaqués
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par Bart H. Meijer et Anthony Deutsch
AMSTERDAM (Reuters) -Israël a dépêché vendredi deux avions à Amsterdam après des attaques présentées comme antisémites contre des supporteurs du Maccabi Tel Aviv qui affrontait jeudi soir l’Ajax Amsterdam, tandis que des chants anti-arabes ont été entonnés par des fans israéliens.
Sur une vidéo vérifiée par Reuters, on peut apercevoir un groupe d’hommes criant des slogans anti-Israël attaquer des personnes près de la gare centrale de la ville néerlandaise.
Une autre vidéo montre des supporters du club israélien chanter : « Olé, olé, que l’IDF gagne, on va niquer les Arabes », en référence aux Forces de défense israélienne (IDF).
La maire d’Amsterdam Femke Halsem a déclaré que des supporters israéliens du Maccabi Tel Aviv avaient été « attaqués, maltraités et victimes de feux d’artifices », et que la police anti-émeute avait dû intervenir à plusieurs reprises pour les protéger et les escorter vers leurs hôtels.
La police néerlandaise a indiqué que 57 personnes avaient été arrêtées après le match, alors que des manifestants pro-palestiniens ont tenté de se rendre au stade Johan Cruyff, où se déroulait la rencontre, malgré une interdiction de manifester à cet endroit.
Cinq personnes ont été blessées, a ajouté la police qui a aussi indiqué enquêter sur des informations faisant état d’une possible prise d’otage et de la disparition de supporters israéliens.
La police a déclaré que des incidents avaient également eu lieu avant le match alors que 3.000 fans israéliens ont fait le déplacement à Amsterdam pour ce match de coupe d’Europe.
La sécurité avait été renforcée alors que la ville s’apprête à commémorer le progrom nazi perpétré contre les Juifs lors de la Nuit de Cristal (9-10 novembre 1938).
Le Premier ministre néerlandais Dick Schoof a dénoncé ces « actes antisémites totalement inacceptables contre les Israéliens », ajoutant être en contact avec Benjamin Netanyahu. Les auteurs de ces actes seront poursuivis, a-t-il dit.
« J’ai suivi les nouvelles d’Amsterdam avec dégoût », a-t-il écrit sur son compte X.
Le ministère israélien de la Sécurité nationale a appelé les ressortissants israéliens se trouvant à Amsterdam à rester dans leurs chambres d’hôtel après les attaques, a déclaré le cabinet de Benjamin Netanyahu dans un communiqué distinct.
« Des fans qui étaient allés assister à un match de football ont été confrontés à l’antisémitisme et ont été attaqués avec une cruauté inimaginable simplement parce qu’ils étaient juifs et Israéliens », a dit le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir.
DEUX AVIONS
La décision d’envoyer deux avions de secours a été prise par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu après « l’incident très violent » qui a ciblé des citoyens israéliens, suite au match opposant le Maccabi Tel Aviv et l’Ajax Amsterdam, club de tradition juive.
Le président israélien Isaac Herzog a dénoncé des violences qui font écho selon lui à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 et aux pogroms du siècle précédent.
« Nous voyons l’horreur ce matin, des images et des vidéos choquantes que, depuis le 7 octobre, nous espérions ne plus jamais voir. Un pogrom antisémite est en train d’avoir lieu contre les fans du Maccabi Tel Aviv et des citoyens israéliens en plein coeur d’Amesterdam », a-t-il écrit sur X.
Isaac Herzog a dit avoir reçu l' »expression profonde de l’horreur et du choc » du roi des Pays-Bas Willem-Alexander.
Le quotidien le plus vendu d’Israël, Yedioth Ahronoth, rapporte des témoignages de victimes qui font état d’attaques planifiées.
Geert Wilders, le dirigeant du Parti pour la liberté (PVV), la composante la plus importante de la coalition gouvernementale, a condamné ces violences.
« Honteux que cela arrive aux Pays-Bas. Totalement inacceptable », a-t-il écrit.
Le dirigeant d’extrême droite, habitué aux saillies contre la communauté musulmane, a accusé les « musulmans criminels », affirmant qu’ils devaient être expulsés du territoire.
MATCH FRANCE-ISRAËL
L’équipe de France masculine de football accueille la semaine prochaine Israël dans le cadre d’un match de Ligue des nations au Stade de France, alors que les autorités sont vigilantes face à une exportation du conflit à Gaza.
Lundi, des manifestants pro-palestiniens ont protesté brièvement et pacifiquement dans le siège de la Fédération française de football à Paris, demandant l’annulation du match France-Israël.
Le match ne sera pas délocalisé, a déclaré vendredi le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau sur X, précisant que le Préfet de police prendrait « les dispositions de sécurité nécessaires pour que ce match ait lieu au stade de France, comme habituellement ».
« (…) la France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l’antisémitisme », a-t-il ajouté.
Bruno Retailleau a par ailleurs jugé « inacceptable » le tifo géant sur lequel était inscrit la mention « Free Palestine », déployé mercredi par le principal groupe de supporters du Paris Saint-Germain lors de la quatrième journée de la Ligue des champions face à l’Atlético de Madrid, tandis que l’UEFA a assuré que le club ne serait pas sanctionné.
Le ministre de l’Intérieur a de nouveau réaffirmé son « total désaccord » avec la décision de l’UEFA.
« Si demain on accepte de voir dans nos stades, dans les lieux où se pratique le sport, se déployer des slogans politiques, religieux, syndicaux, c’est en contradiction totale avec les valeurs du sport, qui sont des valeurs d’universalisme », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Marseille.
Le président de la Fédération française de football (FFF) Philippe Diallo et le directeur général du club parisien Victoriano Melero sont convoqués vendredi matin au ministère de l’Intérieur.
(Enas Alashray au Caire, Ahmed Elimam à Dubaï, avec la contribution d’Emily Rose à Jérusalem et Mahezabin Syed à Bangalore; version française Camille Raynaud et Zhifan Liu, édité par Kate Entringer)
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