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Grande-Bretagne: Hunt promet de regagner la confiance des marchés financiers

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par William James et William Schomberg

LONDRES (Reuters) – Le nouveau ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, s’est engagé à restaurer la crédibilité économique du Royaume-Uni en surveillant au centime près les mesures budgétaires et fiscales du gouvernement, tout en soulignant qu’il se plaçait sous l’autorité de la Première ministre Liz Truss.

Cette dernière a nommé Jeremy Hunt vendredi au poste de chancelier de l’Echiquier en remplacement de son allié Kwasi Kwarteng pour tenter de rétablir son autorité à la tête du gouvernement mais aussi du Parti conservateur, mise à mal à la suite de la panique déclenchée sur les marchés financiers par ses projets de baisses d’impôts massives non financées.

L’annonce de ce programme budgétaire le 23 septembre par Kwasi Kwarteng a contraint la Banque d’Angleterre à intervenir en urgence sur les marchés face à la chute de la livre sterling et l’envolée des rendements des emprunts d’Etat britanniques, qui menaçaient la survie de certains fonds de pension et ont entraîné une hausse du coût des crédits immobiliers pour des ménages déjà confrontés à une inflation élevée.

« Aucun gouvernement ne peut contrôler les marchés. Aucun chancelier ne devrait chercher à le faire », a dit Jeremy Hunt dans une interview diffusée dimanche par la BBC.

« Il y a une chose que l’on peut faire, et c’est ce que je vais faire, c’est montrer aux marchés, au monde, aux gens qui regardent chez eux, que nous pouvons correctement compter chaque centime de nos projets fiscaux et budgétaires », a-t-il ajouté.

A peine plus d’un mois après son arrivée à la tête du gouvernement à la suite d’une élection interne au Parti conservateur, Liz Truss a non seulement limogé Kwasi Kwarteng vendredi mais a aussi renoncé à des pans essentiels du programme économique, basé sur les baisses d’impôts, qu’elle avait élaboré avec lui.

Après avoir de fait renoncé au pari de Liz Truss selon lequel les baisses d’impôts nourriraient la croissance économique et garantiraient ainsi à terme la bonne santé des finances publiques, Jeremy Hunt a même prévenu qu’il pourrait aller encore plus loin en imposant un contrôle strict des dépenses et en relevant certains impôts.

« Je vais demander à chaque administration publique de trouver de nouvelles sources d’efficacité en termes de coûts », a-t-il dit, ajoutant ne rien exclure pour équilibrer les comptes.

FRONDE

D’après le Sunday Times, Jeremy Hunt compte reporter l’abaissement programmé du taux minimal de l’impôt sur le revenu alors que les estimations initiales de l’équivalent britannique de la Cour des comptes font apparaître un trou de 72 milliards de livres dans les projets gouvernementaux actuels.

Le Trésor britannique a refusé de commenter cet article.

A la question de savoir s’il pensait gagner la confiance des marchés financiers, Jeremy Hunt a répondu à la BBC : « Vous savez, pour les gens qui interviennent sur les marchés, les actes comptent plus que les paroles. »

Un premier test interviendra dès lundi matin lorsque les emprunts souverains du Royaume-Uni recommenceront à s’échanger sans le programme d’urgence mis en place par la Banque d’Angleterre, qui a pris fin vendredi.

« Fondamentalement, nous sommes passés d’une situation qui ne semblait pas trop différente des Etats-Unis ou de l’Allemagne en tant qu’emprunteur, à une situation qui nous fait davantage ressembler à l’Italie ou à la Grèce », a dit Charlie Bean, ancien gouverneur adjoint de la Banque d’Angleterre, à Sky.

Tandis que Jeremy Hunt s’efforce de rassurer les marchés financiers, Liz Truss doit pour sa part éteindre une fronde de plus en plus bruyante au sein du Parti conservateur.

La presse britannique était remplie ce dimanche d’articles citant des sources anonymes sur les successeurs potentiels de la Première ministre.

Dans une tribune parue dans le Sun, Liz Truss a reconnu que ses projets économiques initiaux avaient été « plus loin et plus vite que ce que les marchés attendaient ».

« J’ai écouté, j’ai compris », a-t-elle écrit. « Nous ne pouvons pas ouvrir la voie à une économie de faibles impôts et de forte croissance sans conserver la confiance des marchés dans notre attachement à une monnaie solide. »

Sur la BBC, Jeremy Hunt a été interrogé sur le fait de savoir si, au vu des profonds changements politiques qu’il devait mettre en oeuvre, il n’était pas devenu de fait le véritable chef du gouvernement.

« La Première ministre est aux commandes », a-t-il répondu. « Elle a modifié la manière d’aller où nous allons. Elle n’a pas changé la destination, qui est d’avoir un pays en croissance. »

(Reportage William James et William Schomberg, version française Bertrand Boucey)

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