Des chrétiens au chevet des victimes de Boko Haram
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Les victimes du groupe terroriste Boko Haram ne bénéficient d’aucune aide gouvernementale. Ils peuvent toutefois compter sur le soutien de l’organisation Solidarité Chrétienne Internationale (CSI), qui finance des interventions médicales et accorde des microcrédits aux survivants des attentats meurtriers perpétrés par des islamistes. Franco Majok, le coordinateur de mission CSI, s’est rendu sur place en octobre 2015 et s’est réjoui des nouvelles perspectives.
En Suisse, les personnes qui sont blessées ou celles qui subissent des expériences traumatisantes peuvent en général compter sur le soutien de l’État. Au Nigéria, rien de tout cela: les survivants de l’attentat commis il y a quatre ans sont livrés à eux-mêmes. Christian Solidarity International a déjà présenté leur situation à plusieurs reprises. Nous avons financé des opérations chirurgicales et nous avons aussi soutenu quelques projets commerciaux. Franco Majok, notre coordinateur de mission, s’est rendu sur place pour vérifier par lui-même les petites entreprises qui sont nées de ces projets.
Un revenu dans le textile
Celestine Aniowo, 37 ans, a dû rester trois mois à l’hôpital après l’attentat. Il avait subi de graves blessures au dos, aux mains et aux jambes. Comble de malheur, il a également perdu son emploi.
L’an dernier, Christian Solidarity International lui a accordé un crédit de plus de 500 dollars. Ce montant lui a permis d’ouvrir une petite échoppe où il vend des vêtements et d’autres articles. Le loyer se monte à 300 dollars par an. Le magasin lui permet désormais d’avoir un revenu suffisant pour vivre.
Comme les affaires marchent bien, Celestine rêve désormais d’un magasin plus grand dans un lieu bien fréquenté. Il est très reconnaissant pour l’aide reçue: «Je remercie Dieu pour le soutien de Christian Solidarity International, grâce auquel je peux maintenant gagner ma vie.»
Elle reste handicapée… mais elle est indépendante
Maria Odobougo a subi de graves blessures à la jambe lors de l’attentat à la bombe. Quatre ans après les faits, cette jeune femme de 29 ans a encore de la peine à se déplacer. Elle suit encore une thérapie. Maria est toutefois de nature joviale.
Il y a deux ans, CSI lui a accordé un microcrédit. Elle a saisi cette opportunité pour se mettre à son compte en tant que couturière. Avec l’argent reçu, elle s’est acheté une machine à coudre et du matériel pour confectionner ses premiers vêtements. Aujourd’hui, si sa petite entreprise marche bien, c’est notamment grâce au sens des affaires de Maria. Elle vend non seulement les habits qu’elle confectionne elle-même, mais aussi d’autres vêtements et des chaussures.
Maria désire maintenant développer son entreprise. Cependant, comme elle ne peut guère utiliser sa jambe blessée, elle prévoit d’acheter une machine à coudre supplémentaire et d’engager une employée. Elle lui apprendra à coudre et lui versera un salaire de 80 dollars par mois.
Ils se relèvent après leur terrible épreuve
Stella et Emmanuel Obinkwu ont aussi été durement frappés: ils ont perdu leurs deux filles dans l’attentat. De plus, Emmanuel a subi des blessures aux yeux qui l’ont obligé à renoncer à son emploi de chauffeur de taxi. Malgré ces terribles épreuves et leur deuil, Stella est extrêmement reconnaissante. «Dieu ne nous a pas laissé tomber.
Grâce au soutien de CSI, nous avons pu ouvrir un petit restaurant où nous servons des salades, des plats et des boissons.» Entre-temps, le couple a déjà engagé six jeunes filles dans son restaurant. Stella et Emmanuel espèrent aussi que leur restaurant pourra être développé. Ils ont connu un destin brutal, mais au lieu de se laisser écraser par le deuil et la colère, ils viennent en aide à d’autres jeunes filles en leur offrant un emploi.
Des poules à volonté
Les enfants de Mercy et Ademdor Agbo ont également été touchés par l’attentat terroriste de Madalla. Esther, 12 ans, a subi de graves blessures aux jambes tandis que John a été atteint à la tête par des éclats de bombe. Depuis, son crâne est renforcé avec une plaque de métal. Ses médecins souhaitent maintenant retirer cette plaque avant de pouvoir se prononcer sur une opération du cerveau. Quoi qu’il en soit, John fait preuve d’un immense courage. Il aimerait devenir prêtre.
Après l’attentat, la famille a été forcée de quitter Madalla. Elle a déménagé à Kuje puis à Abgos. Mais les perspectives d’emploi étaient moroses et elle s’est retrouvée dans une situation financière précaire. En 2015, CSI lui a proposé un microcrédit, avec lequel Mercy a commencé un élevage de poules. Son entreprise connaît aujourd’hui un grand succès: «En deux mois, je peux élever 200 poules. La demande est tellement importante que je pourrais sans problème doubler le volume de mon exploitation.» Mercy est rayonnante et déborde de reconnaissance. Son élevage de poules permet de subvenir aux besoins de toute la famille.
Sunday Onoja a lui aussi été gravement blessé à la jambe dans l’explosion de la bombe. Il a toujours de la peine à se déplacer et il a besoin d’une canne. Des séances régulières de thérapie sont nécessaires au moins pendant encore deux ans. Cette blessure cause bien du tracas à ce Nigérian de 58 ans. Elle lui a aussi fait perdre son emploi. Pourtant, il remercie Dieu d’avoir survécu à ce terrible attentat. Malgré ses difficultés à se déplacer, il est parvenu à restaurer une chambre. CSI soutient la famille de Sunday depuis trois ans. Grâce à la plantation de banane qu’exploite désormais la femme de Sunday, la famille s’en sort mieux.
Toutes ces nouvelles font plaisir à CSI. Nous continuerons d’accompagner les victimes de l’attentat, pour les aider sur ce long chemin du retour à la vie.
Auteur: Reto Baliarda
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