Chine: La banque centrale dévoile son plus important plan de relance depuis la pandémie de COVID-19
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Ryan Woo et Liangping Gao
PEKIN (Reuters) – La banque centrale chinoise a dévoilé mardi son plus important plan de relance économique depuis la pandémie de COVID-19 afin de sortir le pays de la déflation et atteindre l’objectif de croissance fixé par le gouvernement, mais les analystes estiment que des mesures budgétaires supplémentaires seront également nécessaires.
Le plan annoncé, qui a surpris en partie le marché et les investisseurs, repose sur davantage d’injection de liquidités et des réductions de taux d’intérêt. Il marque la dernière tentative en date des responsables de la banque centrale pour restaurer la confiance dans la deuxième économie mondiale, après qu’une série de données décevantes ont fait craindre un ralentissement structurel prolongé.
Les analystes s’interrogent toutefois sur l’efficacité du programme d’injection de liquidités de la Banque populaire de Chine (BPC), au regard de l’extrême faiblesse de la demande de crédit de la part des entreprises et des consommateurs. Ils notent par ailleurs une absence de mesure visant à soutenir l’activité économique réelle.
« Il s’agit du plan de relance le plus important de la BPC depuis les premiers jours de la pandémie », a déclaré Julian Evans-Pritchard, analyste chez Capital Economics.
« Il a ajouté que d’autres mesures de relance budgétaire pourraient être nécessaires pour ramener la croissance sur une trajectoire proche de l’objectif officiel de cette année, à savoir environ 5%.
Les marchés actions et obligataires chinois se sont redressés à la faveur de ces annonces et les places asiatiques ont atteint en séance des sommets de deux ans et demi.
L’indice boursier phare chinois a terminé la séance en hausse de 4,3%, sa plus forte progression quotidienne en pourcentage depuis mars 2022, tandis que l’indice composite de Shanghai a bondi de 4,2%, sa plus forte hausse depuis juillet 2020.
L’indice Hang Seng à Hong Kong a dépassé la barre des 19.000 points pour la première fois depuis le 28 mai et a clôturé en hausse de 4,1%.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, le gouverneur de la BPC, Pan Gongsheng, a présenté des mesures visant à réduire les coûts d’emprunt et à injecter davantage de liquidités dans l’économie, ainsi qu’à alléger le fardeau de la dette des ménages, qui doivent notamment rembourser leurs prêts immobiliers.
Le yuan a atteint mardi son plus haut niveau depuis 16 mois face au dollar.
Pan Gongsheng a également déclaré que la banque centrale réduirait prochainement de 50 points de base le montant des réserves obligatoires (RRR) imposées aux banques, ce qui devrait permettre de libérer environ 1.000 milliards de yuans (127,45 milliards d’euros) pour de nouveaux prêts.
En fonction de l’évolution des liquidités sur le marché dans le courant dans l’année, le RRR pourrait être abaissé de 0,25 à 0,50 point de pourcentage, a ajouté Pan Gongsheng.
La BPC réduira également le taux de prise en pension à sept jours, sa nouvelle référence, de 0,2 point de pourcentage pour le ramener à 1,5%, ainsi que d’autres taux d’intérêt.
« Cette mesure arrive probablement un peu tardivement, mais mieux vaut tard que jamais », relève Gary Ng, économiste chez Natixis.
« La Chine a besoin d’un environnement de taux plus bas pour stimuler la confiance », a-t-il expliqué.
Pan Gongsheng n’a pas précisé le calendrier effectif des mesures annoncées.
MESURES CONTRE LA CRISE IMMOBILIÈRE
Les mesures de soutien au marché de l’immobilier comprennent, entre autres, une réduction de 50 points de base des taux d’intérêt moyens pour les prêts hypothécaires actuels et une réduction à 15% de la mise de fonds minimale requise pour tout type d’achat de logement.
Le marché chinois de l’immobilier est en profonde récession depuis le pic de 2021. Plusieurs promoteurs immobiliers ont mis la clé sous la porte, laissant derrière eux d’importants stocks d’appartements sans acquéreurs potentiels et une liste inquiétante de projets inachevés.
Pékin a supprimé de nombreuses restrictions à l’achat de logements et a fortement abaissé les taux hypothécaires et les exigences en matière de mise de fonds, mais n’a pas encore réussi à relancer la demande ni à enrayer la chute des prix de l’immobilier, qui ont connu en août leur plus forte baisse depuis plus de neuf ans.
La crise de l’immobilier a lourdement pesé sur l’économie du pays et sapé la confiance des consommateurs, car 70% de l’épargne des ménages est placée dans l’immobilier. Les analystes ne sont pas convaincus que les dernières mesures auront un impact significatif.
« Les ménages qui sont incertains quant à leurs perspectives de revenus sur un marché de l’emploi faible pourraient ne pas être disposés à s’endetter davantage », écrivent les analystes de Gavekal Dragonomics dans une note.
La BPC a également introduit deux nouveaux outils pour stimuler le marché des capitaux.
Le premier – un programme de swap d’un montant initial de 500 milliards de yuans – permet aux fonds d’investissements, aux assureurs et aux courtiers d’accéder plus facilement au financement afin d’acheter des actions. Le second prévoit jusqu’à 300 milliards de yuans de prêts bon marché de la BPC aux banques commerciales pour les aider à financer les achats et les rachats d’actions d’autres entités.
PAS D’EFFET « BAZOOKA »
Les indicateurs économiques du mois d’août, ressortis largement sous les attentes, ont incité les responsables de la Banque populaire de Chine à renforcer leur soutien à l’économie.
Sur le plan budgétaire, les collectivités locales ont accéléré l’émission d’obligations pour aider à financer des projets d’infrastructure, mais les analystes estiment qu’il faudra aller plus loin.
« Une politique fiscale agressive est nécessaire pour faire émerger une véritable demande économique », écrivent les analystes d’ANZ dans une note, estimant que les mesures annoncées sont loin d’avoir un effet « bazooka ».
Des banques d’investissement comme Goldman Sachs, Nomura, UBS et Bank of America ont récemment revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour cette année de la Chine.
Les dernières mesures prises par la Chine interviennent après que la Réserve fédérale américaine (Fed) a procédé la semaine dernière à une forte réduction de ses taux directeurs, ce qui a permis à la BPC d’assouplir les conditions monétaires sans exercer une trop forte pression sur le yuan.
« Il est encore possible d’assouplir davantage les conditions monétaires dans les mois à venir », estime Lynn Song, chef économiste pour la Chine chez ING.
« Si nous assistons également à une forte poussée de la politique budgétaire, la dynamique pourrait se redresser à l’approche du quatrième trimestre », ajoute l’économiste.
(Avec la contribution de Joe Cash, rédigé par Marius Zaharia; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
Chère lectrice, Cher lecteur,
Pardon de vous interrompre, mais nous sommes dans le dernier trimestre de l’année 2024 et il sera bientôt trop tard pour nous aider dans cette collecte. Nous vous demandons de repenser au nombre de fois où vous avez consulté Chretiens.com et si vous pouvez donner 1 € au Journal Chrétien. Si chaque personne lisant les publications de ce site donnait 1 €, nous atteindrions notre but en quelques semaines.
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Le Journal Chrétien est au cœur de l'information en ligne.
Seuls 3% des lecteurs font des dons, alors si vous avez donné par le passé et si vous appréciez toujours nos publications, renouvelez votre soutien. Si vous n'avez pas encore décidé, rappelez-vous qu'il n'y a pas de petite contribution, tous les dons aident, qu'ils soient de 1 € ou 100 €.
Vos dons sont déductibles d'impôts
Si vous êtes un particulier résidant en France, vos dons sont déductibles à 66% de votre impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable.Si vous êtes une entreprise française assujettie à l’IR ou l’IS, 60% de votre don au Journal Chrétien est déductible de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 5‰ du chiffre d’affaires. La réduction d’impôts sur le montant excédant ce plafond est reportable sur les 5 années suivant celle du don.
Chaque donateur reçoit immédiatement un reçu fiscal émis par J’aime l’info, une association reconnue d’intérêt général, qui a pour objet le soutien au pluralisme de l’information et la défense d’une presse numérique indépendante et de qualité.