Haaretz annonce la mort du n°2 de la branche armée du Hamas, Israël enquête
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.JERUSALEM/LE CAIRE (Reuters) – L’armée israélienne procédait lundi à des vérifications pour déterminer si Marouane Issa, considéré comme le numéro deux de la branche armée du Hamas palestinien, a été tué dans une frappe aérienne sur Gaza, a rapporté le journal israélien Haaretz.
Les négociations se poursuivaient par ailleurs en vue d’un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne en ce début du mois de Ramadan.
Si le décès était confirmé, Marouane Issa serait le plus haut responsable du Hamas abattu par Israël depuis le début du conflit en octobre qui a détruit en grande partie la bande de Gaza.
L’armée israélienne a bombardé le camp de réfugiés de Nousseirat dans le centre de la bande de Gaza samedi soir, sur la base d’informations indiquant que Marouane Issa s’y trouvait, a déclaré son porte-parole, l’amiral Daniel Hagari, lors d’un point presse.
Marouane Issa et un autre responsable de l’armement du Hamas utilisaient les sous-terrains qui ont été attaqués par l’armée israélienne dans une attaque conjointement menée avec le Shin Bet, les services de sécurité israéliens, a ajouté Daniel Hagari.
« En dessous d’eux, dans le tunnel se trouvaient d’autres terroristes », a-t-il ajouté sans pouvoir confirmer la mort du numéro 2 de la branche armée du Hamas.
L’attaque a fait cinq morts, selon la radio de l’armée israélienne.
Dimanche, dans un communiqué détaillant ses opérations journalières, Israël a indiqué que ses forces avaient tué des militants dans le centre de Gaza, sans préciser davantage la localisation.
Marouane Issa figure sur la liste des personnes les plus recherchées par Israël, aux côtés de Mohammed Deïf, commandant militaire du Hamas, et du chef du mouvement islamiste palestinien à Gaza, Yahya Sinouar – les trois hommes étant soupçonnés d’avoir planifié l’attaque du 7 octobre dans le sud d’Israël qui a fait 1.200 morts.
Le décès de Marouane Issa, s’il était confirmé, pourrait compliquer davantage les efforts pour conclure un cessez-le-feu dans la bande de Gaza où Israël mène depuis l’attaque une offensive contre le Hamas qui a tué plus de 31.000 Palestiniens selon les autorités gazaouies.
Les discussions, menées par des médiateurs qataris et égyptiens, se heurtent à des positions divergentes, le Hamas dénonçant le refus par Israël de donner des garanties sur un retrait des troupes et la fin du conflit.
De son côté, Israël souhaite une trêve temporaire pour permettre la libération des otages toujours aux mains du Hamas, tout en affirmant que son offensive se poursuivra jusqu’à la destruction du mouvement islamiste palestinien.
SEIZE MORTS DANS UNE FRAPPE À GAZA
Les négociateurs espéraient un cessez-le-feu dans la bande de Gaza au début du mois du Ramadan, période sacrée pour les musulmans, qui débute ce lundi.
Mais dans les premières heures du jour, une frappe aérienne israélienne a touché l’un des plus vieux quartiers de la ville de Gaza, faisant 16 morts et plusieurs blessés, selon les autorités palestiniennes.
Israël n’a pas fait de commentaires sur cette frappe.
L’armée israélienne a dit avoir tué une quinzaine de militants lors de combats rapprochés et de frappes aériennes dans le centre de Gaza.
A Khan Younès, dans le sud de l’enclave où se concentre depuis plusieurs semaines l’offensive israélienne, des commandos ont pris pour cible des sites utilisés par des militants du Hamas, a indiqué l’armée.
L’offensive d’Israël dans la bande de Gaza a provoqué un exode massif de la population de l’enclave, soit environ 2,3 millions de personnes, dont beaucoup ont trouvé refuge à Rafah, à la frontière avec l’Egypte.
L’Onu estime qu’environ un quart de la population risque de mourir de faim alors que l’aide humanitaire, qui n’arrive qu’au compte-gouttes, permet à peine de subvenir aux besoins quotidiens.
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a de nouveau appelé lundi à une trêve dans la bande de Gaza, à la libération des otages et à la levée des obstacles à l’acheminement de l’aide humanitaire.
« Le droit humanitaire international est en lambeaux », a-t-il déclaré à des journalistes. « Et la menace d’un assaut israélien sur Rafah pourrait plonger encore plus le peuple de Gaza en enfer », a-t-il ajouté.
Les médias officiels jordaniens ont rapporté que sept cargaisons d’aide humanitaire avaient été larguées par voie aérienne lundi. La Jordanie, les Etats-Unis, l’Egypte, la France ou encore la Belgique ont participé à ces opérations.
L’armée américaine a déclaré avoir largué plus de 27.600 repas et près de 26.000 bouteilles d’eau dans le nord de l’enclave palestinienne.
Les agences humanitaires tentent désormais d’acheminer de l’aide par voie maritime.
Selon une source gouvernementale chypriote, un navire transportant quelque 200 tonnes d’aide devait prendre la mer lundi. L’armée américaine a pour sa part indiqué qu’un de ses navires était également en route pour apporter une aide humanitaire à Gaza.
Un haut dirigeant du Hamas, Bassem Naïm, a salué l’envoi d’aide tout en exhortant Washington à oeuvrer pour mettre fin à la guerre.
« S’assurer que les besoins de la population de la bande de Gaza soient respectés n’est pas une faveur. C’est un droit fondamental garanti par le droit humanitaire international, même en temps de guerre », a-t-il déclaré à Reuters.
(Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire et Maayan Lubell à Jerusalem; rédigé par Sharon Singleton, version française Bertrand Boucey, Zhifan Liu et Blandine Hénault, édité par Kate Entringer)
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