Wall Street devrait consolider à l’ouverture, l’Europe voit rouge
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street devrait reprendre son souffle mardi à l’ouverture au lendemain de sommets historiques tandis que les Bourses européennes sont dans le rouge à mi-séance, en raison des inquiétudes liées à la Chine et de résultats d’entreprises en Europe jugés décevants.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,09% pour le Dow Jones, de 0,15% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,12% pour le Nasdaq.
Le S&P 500 a clos lundi à un niveau record, porté notamment par les valeurs susceptibles de bénéficier des mesures budgétaires que le président élu américain Donald Trump doit mettre en place. L’indice Russell 2000 a lui touché lundi un sommet depuis novembre 2021, les petites entreprises étant considérées comme susceptibles de tirer parti des réductions d’impôts et de l’assouplissement de la réglementation que Donald Trump mettra en oeuvre.
Outre-Atlantique, les traders attendent désormais les données clés sur l’inflation prévues mercredi pour évaluer les perspectives économiques et monétaires des Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 perd 1,35% à 7.326,63 points vers 12h30 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,89% et à Londres, le FTSE abandonne 1,01%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 1,02%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro 1,03% et le Stoxx 600 1,07%.
Les Bourses en Europe sont affectées par les valeurs phares exposées à la Chine sur fond de crainte que Donald Trump nomme un « faucon », le sénateur Marco Rubio, à la tête de la diplomatie américaine, ce qui exacerberait les tensions avec la Chine.
Un relèvement des droits de douane aux Etats-Unis est également jugé négatif pour les actions européennes.
« Il y a un sentiment sous-jacent de nervosité chez les investisseurs quant à ce que les quatre prochaines années réservent aux entreprises européennes », résume Dan Boardman-Weston, directeur général de BRI Wealth Management.
Cela se ressent sur le compartiment des ressources de base en Europe qui recule de 2,52%, tandis que celui des biens personnels et de la maison, reflue de 1,57%.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Home Depot gagne 1,6% en avant-Bourse. Le groupe a annoncé mardi anticiper une baisse moins marquée que prévu de ses ventes annuelles à magasins comparables, grâce à une résistance de la demande de la part des entrepreneurs professionnels, ainsi que d’une hausse des dépenses après les dégâts causés par les ouragans. Son concurrent Lowe’s avance de 1%.
VALEURS EN EUROPE
OPmobility (ex-Plastic Omnium) abandonne 1,13% après l’annonce de ses objectifs à long terme, lors d’un point presse.
Vodafone dévisse de 5,47% après avoir fait état d’une baisse au deuxième trimestre de son activité en Allemagne, son principal marché.
Bayer plonge de 10,45% après avoir revu à la baisse sa prévision de bénéfice d’exploitation pour l’ensemble de l’année, le groupe allemand disant avoir été affecté par la faiblesse des marchés agricoles en Amérique latine.
Infineon prend 4,06% malgré l’annonce par le groupe d’une prévision « modérée » de sa performance en 2025. JPMorgan estime que cette prévision correspond globalement à ce que les investisseurs attendaient alors que le titre a déjà perdu 16,9% de sa valeur depuis le début de l’année.
Brenntag chute de 8,68%, touchant un plus bas d’environ 23 mois, le distributeur allemand de produits chimiques ayant fait état d’une baisse de 4,9% de son bénéfice trimestriel de trimestriel, en dessous des attentes du marché.
AstraZeneca est volatil, cédant désormais 1,59% après avoir ouvert en hausse à la faveur du relèvement de ses prévisions de ventes et de bénéfice pour cette année.
TAUX
Le compartiment obligataire est relativement stable, avec le rendement du Bund allemand à dix ans qui recule de 1,9 point de base, à 2,306%, malgré une détérioration du moral des investisseurs en Allemagne en novembre, selon l’indice Zew. L’inflation allemande a par ailleurs été confirmée à 2,4% en octobre.
Côté politique, le chancelier allemand Olaf Scholz va organiser un vote de confiance au Parlement le 16 décembre, a déclaré mardi à Reuters une source informée du dossier, ouvrant la voie à de nouvelles élections qui pourraient se tenir le 23 février 2025.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans grimpe de 5,7 points de base, à 4,3667% alors que de nombreux experts, à l’image de Robert Holzmann, membre de la Banque centrale européenne (BCE), estiment que la mise en oeuvre du programme politique de Donald Trump exercera probablement une pression à la hausse sur l’inflation.
Les rendements des bons du Trésor américain à court terme ont, eux, atteint mardi un sommet de trois mois et demi, les investisseurs intégrant la possibilité de taux plus élevés que prévu. Le taux du deux ans a augmenté à 4,33%, son plus haut niveau depuis le 31 juillet.
CHANGES
Le dollar américain a atteint mardi son plus haut niveau en quatre mois face à ses principaux concurrents, à 105,78 points.
L’euro recule de 0,32%, à 1,0619 dollar, après avoir reflué en séance à son plus bas niveau depuis fin avril.
La livre sterling cède 0,33%, à 1,2826 dollar, des données publiées mardi ayant montré que la croissance des salaires au Royaume-Uni a ralenti et que le chômage a augmenté. La livre est par ailleurs affectée par le rallye du dollar.
Du côté des devises numériques, le bitcoin a frôlé mardi le seuil des 90.000 dollars, soutenu par le retour de Donald Trump à la Maison blanche, qui a promis de faire des Etats-Unis la « cryptocapitale de la planète ».
PÉTROLE
Le marché pétrolier, qui a chuté de plus de 5% au cours des deux dernières séances, rebondit légèrement mardi, malgré une nouvelle révision à la baisse des prévisions de croissance de la demande mondiale de brut pour 2024 et 2025 par l’Opep.
Le Brent prend 0,49% à 72,15 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,50% à 68,40 dollars.
OR
Les cours de l’or sont tombés mardi à leurs plus bas niveaux en près de deux mois, sur fond de raffermissement du dollar américain.
L’or au comptant cédait 0,71%, à 2.601,38 dollars, après avoir reflué plus tôt de 1%, à 2.589,59 dollars, son niveau le plus bas depuis le 20 septembre.
PLUS AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE À L’AGENDA DU 12 NOVEMBRE
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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