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Rencontre entre diplomates européens et iraniens avant le retour de Trump

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par Parisa Hafezi et John Irish

GENÈVE (Reuters) – Des diplomates européens et iraniens se réunissent vendredi à Genève, en Suisse, pour discuter de la possibilité d’engager des pourparlers dans les semaines à venir afin de désamorcer les tensions dans la région, notamment sur le programme nucléaire contesté de Téhéran, avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Ces réunions seront les premières organisées depuis l’élection présidentielle américaine. Elles visent à déterminer si une dynamique peut être créée avant le 20 janvier, date de l’investiture de Donald Trump.

Majid Takhteravanchi, vice-ministre iranien des Affaires étrangères et principal négociateur sur la question du nucléaire, rencontrera vendredi de hauts diplomates britanniques, allemands et français. Il a rencontré jeudi soir le coordinateur en chef de l’Union europénne (UE).

La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, regroupés sous le sigle E3, ont porté la semaine dernière une résolution devant le conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) exhortant à nouveau l’Iran à améliorer au plus vite sa coopération avec l’agence onusienne et demandant un rapport « complet » destiné à pousser Téhéran à rouvrir des négociations sur son programme nucléaire.

Les réunions qui se tiendront à Genève s’apparenteront plus à des sessions de « brainstorming » portant sur les inquiétudes relatives à la façon dont Donald Trump gérera le dossier, ont dit des diplomates.

Des diplomates européens, israéliens et régionaux estiment que l’administration choisie par Donald Trump devrait préconiser une politique de « pression maximale » visant à mettre l’Iran à genoux sur le plan économique, comme il l’avait tenté lors de son premier mandat.

Ils affirment également que le président élu américain pourrait tenter de conclure un marché avec les acteurs régionaux pour résoudre la multitude de crises dans la région.

Les pays de l’E3, signataires européens de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, ont adopté une position plus dure à l’égard de Téhéran ces derniers mois. Ils ont toutefois toujours insisté sur le fait qu’ils souhaitaient maintenir une politique de pression et de dialogue.

Trois responsables iraniens ont déclaré que l’objectif principal de Téhéran serait de trouver des moyens d’obtenir la « levée des sanctions » imposées depuis 2018, lorsque l’accord de 2015 avait été abandonné par Donald Trump, alors président des Etats-Unis.

« L’objectif est d’utiliser la réunion de Genève pour trouver un terrain d’entente et, si nous progressons, Washington pourrait se joindre à nous ultérieurement », a déclaré l’un des responsables.

BONNE FOI

Depuis 2018, l’Iran a accéléré son programme nucléaire tout en limitant la capacité de l’AIEA à le surveiller.

« Il n’y aura pas d’accord tant que (Donald) Trump n’aura pas pris ses fonctions, ni de discussions sérieuses sur les contours d’un accord », a déclaré Kelsey Davenport, directrice de la politique de non-prolifération au sein de l’organisation Arms Control Association.

« Les Européens devraient toutefois insister auprès de l’Iran sur les aspects de son programme nucléaire sur lesquels il est prêt à négocier et sur les conditions de sécurité dans la région qui devront changer pour que l’Iran fasse des concessions nucléaires. »

Un responsable européen a déclaré que l’objectif principal était d’essayer de convenir d’un calendrier et d’un cadre pour entamer des pourparlers de « bonne foi » afin que les Iraniens s’engagent clairement à commencer à négocier quelque chose de concret avant le retour de Donald Trump à la Maison blanche.

Selon des responsables iraniens et européens, le nucléaire ne constituera que l’une des questions sur lesquelles porteront les discussions. Les relations militaires que Téhéran entretient avec la Russie et le rôle joué par l’Iran dans la région, dans un contexte de vives tensions avec Israël, seront également abordés.

Alors que le retour au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis laisse de nombreuses questions en suspens, quatre diplomates européens ont déclaré que les pays de l’E3 estimaient qu’il était vital d’entamer des négociations maintenant, car le temps était compté.

Les puissances occidentales espèrent que l’Iran décidera de commencer à négocier de nouvelles restrictions sur ses activités nucléaires afin de parvenir à un accord d’ici l’été. En contrepartie, les sanctions imposées à Téhéran seraient assouplies.

(version française Camille Raynaud)

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