Cameroun/Présidentielle : tensions à Garoua entre partisans d’Issa Tchiroma et forces de l’ordre
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Présidentielle 2025 : échauffourées à Garoua entre partisans d’Issa Tchiroma et forces de l’ordre
Des affrontements ont opposé, dimanche, à Garoua (région du Nord), des partisans d’Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front national pour le salut du Cameroun (FNSC), aux forces de l’ordre. Selon plusieurs témoins, la tension est montée dans la journée après l’encerclement du domicile de l’ancien ministre par la police et la gendarmerie.
Les heurts auraient éclaté dans l’après-midi, lorsque les forces de sécurité ont tenté d’empêcher le candidat d’effectuer un tour de ville. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des véhicules anti-émeutes, des tirs de gaz lacrymogènes et des scènes de dispersion. Certains témoins font également état de coups de feu et de l’incendie d’un véhicule de la gendarmerie en début de soirée.
Le bilan officiel de ces incidents n’a pas encore été communiqué, et la réaction des autorités se faisait toujours attendre dimanche soir.
Les autorités locales avaient, quelques jours plus tôt, mis en garde contre tout débordement à l’approche du scrutin présidentiel. Le préfet de la Bénoué avait rappelé que tout trouble à l’ordre public serait sanctionné, tandis qu’un dispositif sécuritaire renforcé était visible dans plusieurs quartiers de Garoua.
Ces mesures faisaient suite aux déclarations du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji. Le 10 octobre, lors d’un point de presse, il avait averti qu’un candidat, sans le nommer, comptait « se cacher dans sa maison et déclarer qu’il a gagné les élections », précisant que « l’administration ira le chercher chez lui s’il tente ». Il avait ajouté que « la récréation se termine avec la campagne » et qu’« à partir du 12 octobre au soir, il n’y aurait plus de tolérance ».
En réponse, Issa Tchiroma Bakary a dénoncé des menaces publiques à son encontre. Dans une déclaration diffusée sur ses plateformes officielles, il a estimé que « les menaces d’arrestation » évoquées par le ministre étaient « inacceptables ».
Le candidat du FNSC a appelé les autorités à « faire preuve de responsabilité » et à « respecter la loi ». Il a ajouté que « si l’arrestation d’un candidat est envisagée, elle devrait se faire dans le respect de la dignité de l’État ».

