Taïwan proscrit l’utilisation de DeepSeek au sein de son gouvernement pour des raisons de sécurité
TAIPEI (Reuters) – Le ministère taïwanais des Affaires numériques a décrété vendredi que les services gouvernementaux de Taïwan ne devaient pas utiliser le modèle d’intelligence artificielle (IA) de la startup chinoise DeepSeek, estimant que l’outil chinois représentait un problème de sécurité.
Faites un don au Journal Chrétien pour nous permettre de produire plus de vidéos comme celle-ci.
Taïwan, Etat indépendant de facto considéré par la Chine comme sa 23e province, a toujours considéré avec défiance les technologies chinoises.
Dans un communiqué, le ministère taïwanais des Affaires numériques a déclaré que les services gouvernementaux n’étaient pas autorisés à utiliser le service d’IA de DeepSeek afin de « prévenir les risques liés à la sécurité de l’information ».
« Le service d’IA de DeepSeek est un produit chinois, et son fonctionnement implique des transmissions transfrontalières, des fuites d’informations et d’autres problèmes de sécurité de l’information ; c’est un produit qui met en péril la sécurité de l’information du pays », peut-on lire dans le communiqué.
Le ministère, qui continuera à suivre les développements technologiques, procédera à des « ajustements opportuns » de ses politiques de sécurité de l’information si nécessaire, afin de préserver la sécurité, ajoute-t-il.
L’organisme sud-coréen de surveillance de la confidentialité des données a annoncé qu’il prévoyait d’interroger DeepSeek sur la manière dont les informations personnelles des utilisateurs sont traitées.
En France, le département des intelligences artificielles de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), organisme de protection de la vie privée, a déclaré jeudi qu’il allait interroger DeepSeek afin de se renseigner sur le fonctionnement du système chinois et d’en évaluer les risques « en matière de protection des données ».
Les autorités d’autres pays, dont l’Italie ou l’Irlande, se sont également penchées sur l’utilisation des données personnelles par DeepSeek.
Lundi, la startup chinoise DeepSeek annonçait que son modèle gratuit d’IA pouvait désormais rivaliser avec son concurrent américain ChatGPT à un moindre coût, une nouvelle qui a eu l’effet d’un électrochoc sur les marchés.
(Reportage Ben Blanchard, avec Foo Yun Chee, version française Etienne Breban, édité par Sophie Louet)