Gaza-Des milliers de personnes attendent de revenir dans le nord
par Nidal al-Mughrabi
LE CAIRE (Reuters) – Des dizaines de milliers de Palestiniens bloqués sur la route attendaient dimanche de rentrer chez eux dans le nord de la bande de Gaza, exprimant leur frustration après qu’Israël a accusé le Hamas de violer l’accord de cessez-le-feu et a refusé d’ouvrir les points de passage.
Au lendemain d’un deuxième échange d’otages israéliens détenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens incarcérés dans des prisons israéliennes, ce point de blocage met en évidence les risques qui pèsent sur la trêve entre le mouvement islamiste et Israël.
Dans le centre de Gaza, des colonnes de personnes attendaient le long des routes principales menant au nord, certaines dans des véhicules et d’autres à pied, ont indiqué des témoins.
« Les gens en ont assez et veulent rentrer chez eux », a dit Tamer Al Burai, qui fait partie des personnes déplacées par la guerre à Gaza. « C’est l’accord qui a été signé, n’est-ce pas ? »
« Beaucoup de ces personnes ne savent pas si leurs maisons sont encore debout. Mais ils veulent y aller malgré tout, ils veulent monter les tentes à côté des décombres de leurs maisons, ils veulent se sentir chez eux », a-t-il déclaré à Reuters via une application de discussion en ligne.
Des témoins ont indiqué dimanche que de nombreuses personnes avaient dormi toute la nuit sur la route de Salahuddin, l’artère principale allant du nord au sud, ainsi que sur la route côtière menant au nord, en attendant de passer devant des postes militaires israéliens dans le corridor de Netzarim, qui traverse le centre de la bande de Gaza.
Des voitures, des camions et des pousse-pousse étaient chargés de matelas, de nourriture et des tentes qui abritent les personnes déplacées depuis plus d’un an dans le centre et le sud de l’enclave, tandis que des bénévoles distribuaient de l’eau et des vivres.
Selon l’accord élaboré avec les médiateurs égyptiens et qataris et soutenu par les États-Unis, Israël devait permettre aux Palestiniens déplacés du Nord de Gaza de rentrer chez eux.
TRUMP VEUT « TOUT ÉVACUER »
Mais l’Etat hébreu a déclaré que le Hamas avait violé l’accord en ne remettant pas une liste d’otages qui doivent être libérés et en retenant Arbel Yehud, une Israélienne prise en otage lors de l’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023.
En conséquence, les postes de contrôle du centre de la bande de Gaza ne seront pas ouverts pour permettre le passage vers le nord de la bande de Gaza, a déclaré le Hamas dans un communiqué. Le Hamas a publié une déclaration accusant Israël de gagner du temps et tenant le pays responsable du retard.
Samedi, le président américain Donald Trump a demandé à l’armée américaine de livrer à Israël des bombes que son prédécesseur Joe Biden avait ordonné de bloquer par crainte de leur impact sur les civils à Gaza.
Il a aussi demandé à l’Égypte et à la Jordanie d’accueillir davantage de Palestiniens de Gaza, de manière temporaire ou permanente, ajoutant : « Nous devrions tout simplement tout évacuer. »
Un responsable du Hamas a réagi avec méfiance à ces remarques, en écho aux craintes que nourrissent depuis longtemps les Palestiniens d’être définitivement chassés de leurs maisons.
Les Palestiniens « n’accepteront aucune offre ou solution, même si (ces offres) semblent avoir de bonnes intentions sous couvert de reconstruction, comme annoncé dans les propositions du président américain Trump », a déclaré à Reuters Basem Naim, membre du bureau politique du Hamas.
Les responsables de l’hôpital Al Awda ont déclaré que quatre personnes avaient été blessées par des tirs israéliens provenant de soldats qui tentaient apparemment d’empêcher les gens de s’approcher trop près.
L’armée israélienne a fait état d’avertissements lancés aux Palestiniens pour qu’ils ne s’approchent pas de ses positions à Gaza et de tirs de semonce, ajoutant ne pas avoir connaissance de victimes.
(Rédigé par James Mackenzie, version française Benjamin Mallet)
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