Corée du Sud-Le Parlement vote la destitution du président Yoon
par Josh Smith et Ju-min Park
SEOUL (Reuters) -Le Parlement sud-coréen, dirigé par l’opposition, a destitué samedi le président Yoon Suk Yeol, votant la suspension de ses fonctions officielles après sa tentative d’imposer la loi martiale au début du mois.
En vertu de la constitution, le premier ministre Han Duck-soo, nommé par Yoon Suk Yeol, devient président par intérim.
Yoon Suk Yeol est le deuxième président conservateur consécutif à être destitué en Corée du Sud après Park Geun-hye, en 2017.
La motion de destitution a été adoptée après que des membres du parti présidentiel, le Parti du pouvoir populaire (PPP), ont rejoint les formations d’opposition, qui contrôlent 192 des 300 sièges de l’assemblée nationale, franchissant ainsi le seuil des deux tiers nécessaire à la destitution.
Un total de 204 députés ont voté en faveur de la motion et 85 contre, avec également trois abstentions et huit bulletins nuls.
Bien que suspendu, Yoon Suk Yeol reste pour le moment en fonction. La Cour constitutionnelle décidera s’il y a lieu de le destituer au cours des six prochains mois.
S’il est effectivement démis de ses fonctions, des élections anticipées seront organisées.
Yoon Suk Yeol est sous le coup d’une enquête pénale après qu’il a proclamé au début du mois la loi martiale en Corée du Sud, une décision qui a plongé la quatrième économie d’Asie et l’un des principaux alliés militaires des Etats-Unis dans la plus grave crise politique que le pays ait connue depuis des décennies.
Yoon Suk Yeol a déclenché une crise le 3 décembre dernier en accordant à l’armée des pouvoirs d’urgence considérables afin d’éradiquer ce qu’il qualifié de « forces antiétatiques » et de vaincre ses opposants politiques.
Il s’est ensuite excusé auprès de la nation, mais a également défendu sa décision et a résisté aux appels à la démission.
(Reportage complémentaire de Hyunsu Yim et Jack Kim, version française Camille Raynaud et Benjamin Mallet)