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Beyrouth de nouveau bombardé, le commandement du Hezbollah visé

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par James Mackenzie et Timour Azhari

JERUSALEM/BEYROUTH (Reuters) -L’armée israélienne a ordonné vendredi soir l’évacuation immédiate de plusieurs immeubles situés dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, après une attaque d’une intensité sans précédent qui visait des responsables du Hezbollah.

Selon l’ordre d’évacuation, publié par le porte-parole de l’armée israélienne Avichay Adraee sur le réseau social X, les habitants de trois immeubles se sont vus demander de s’éloigner d’au moins 500 mètres.

Plus tôt dans la journée, l’armée israélienne a bombardé le quartier général du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, lors d’une attaque qui visait selon toute vraisemblance le secrétaire général de la milice chiite, Hassan Nasrallah.

Une source proche de la milice chiite libanaise, soutenue par l’Iran, a déclaré que le chef du Hezbollah était vivant. Un haut responsable iranien a dit à Reuters que Téhéran était en train de déterminer le sort de Nasrallah.

D’épaisses colonnes de fumée s’élevant au-dessus de la capitale libanaise témoignaient de la violence des frappes de vendredi. Selon la chaîne de télévision du Hezbollah, Al Manar, quatre immeubles résidentiels ont été détruits et de nombreuses victimes sont à déplorer. Le ministère libanais de la Santé a fait état d’un bilan provisoire de six morts et 91 blessés.

Dans une déclaration télévisée, le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, a déclaré que l’armée avait visé le commandement central du Hezbollah et qu’il était intégré dans des zones civiles. Un profond cratère était notamment visible sur les images d’Al Manar.

Selon le site d’informations américain Axios, qui cite une source israélienne, l’état-major israélien visait Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, et tentait de déterminer s’il avait été touché dans les bombardements.

L’ambassadeur d’Israël aux Nations unies a précisé de son côté que la frappe visait des « mauvaises personnes » qui préparaient une attaque contre Israël mais a refusé de confirmer si Hassan Nasrallah était bien la cible.

Hachem Safieddine, chef du conseil exécutif du Hezbollah, serait lui aussi en vie, a dit à Reuters une source du Hezbollah.

Des sources sécuritaires au Liban confirment que la zone visée abrite des structures du Hezbollah.

Cette frappe, a dit l’ambassade d’Iran au Liban sur le réseau social X, est une « escalade dangereuse » qui « change les règles du jeu » et appelle à une « punition appropriée ».

Le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis n’avait pas eu connaissance en amont de cette frappe aérienne.

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin s’est entretenu avec son homologue israélien alors que l’opération était en cours, a précisé une porte-parole du Pentagone.

« Les États-Unis n’étaient pas impliqués dans cette opération et nous n’avons reçu aucun avertissement préalable », a dit Sabrina Singh aux journalistes.

Peu auparavant, à la tribune de l’Onu, à New York, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait déclaré qu’Israël combattait pour sa « survie » face à des ennemis « sauvages ».

« J’ai un autre message pour cette assemblée et pour le monde hors de cette enceinte : nous sommes en train de gagner », a-t-il martelé. « Nous continuerons à frapper le Hezbollah jusqu’à ce que nos objectifs soient atteints ».

Avant son intervention, Benjamin Netanyahu avait déclaré que l’Etat hébreu continuait à discuter des propositions de cessez-le-feu au Liban, alors que Washington a averti qu’une nouvelle escalade ne ferait que rendre plus difficile le retour des civils dans leurs foyers des deux côtés de la frontière.

Les services du chef du gouvernement ont fait savoir qu’il regagnerait Israël dès ce vendredi.

AU MOINS 600 MORTS

Le ministre israélien des Affaires étrangères a rejeté jeudi la proposition de trêve formulée par les Etats-Unis et la France avec le soutien de nombreux autres pays, et poursuivi sa campagne de frappes aériennes qui ont fait des centaines de morts au Liban et attisé les craintes d’une guerre régionale.

Vendredi, l’ambassadeur de France auprès des Nations unies, Nicolas de Rivière, a demandé lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu la fin immédiate des frappes aériennes sur le Liban.

Les bombardements israéliens ont fait plus de 600 morts au Liban cette semaine, selon le ministère libanais de la Santé.

Le Hezbollah a dit de son côté avoir tiré vendredi des roquettes en direction des villes de Kiryat Ata, près de Haïfa, à environ 30 km de la frontière, et de Tibériade, qualifiant ces tirs de réponse aux bombardements israéliens.

Attisé par la guerre dans la bande de Gaza, le conflit entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l’Iran, est le plus grave depuis plus de 18 ans.

Les États-Unis et la France ont proposé mercredi une trêve immédiate de 21 jours et ont déclaré que les négociations se poursuivaient, notamment en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

Jeudi, après le départ de Benjamin Netanyahu pour New York, où il participe à l’Assemblée générale des Nations unies, son bureau a publié un communiqué indiquant que le Premier ministre avait ordonné aux troupes israéliennes de continuer à se battre de toute leur force au Liban.

Israël assure que sa campagne vise à assurer le retour chez eux de dizaines de milliers d’Israéliens qui ont été contraints d’évacuer des zones proches de la frontière libanaise au cours de l’année écoulée, en raison des tirs de roquettes du Hezbollah qui dit agir par solidarité avec les Palestiniens.

Le mouvement chiite libanais conditionne l’arrêt de ses tirs à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Plus de 90.000 habitants du Sud-Liban se sont enregistrés comme personnes déplacées cette semaine, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations unies, en plus des 111.000 qui avaient dû fuir leurs foyers depuis un an.

(Reportage Tom Perry, Laila Bassam, Simon Lewis, Howard Goller, Costas Pitas, Phil Stewart, Idrees Ali ; version française Tangi Salaün, Sophie Louet et Kate Entringer, édité par Nicolas Delame)

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